20120620

dOCUMENTA (13)


Goshka Macuga - Collage numérique pour Of what is, that it is; of what is not, that it is not 1 - tapisserie - 2012

L'évènement artistique qui a lieu tous les 5 ans à Kassel en Allemagne a débuté le 16 juin 2012 et durera 100 jours, jusqu'au 16 septembre.
Durant cette période, toute la ville vit au rythme de la dOCUMENTA qui investit tous les lieux, qu'ils soient institutions artistiques, cinémas, banques, magasins, parcs ou que sais-je encore.
Les trois jours passés sur place n'auront pas suffi pour tout voir... c'est absolument gigantesque.
Souvent controversée pour plusieurs raisons dans ses dernières éditions, la quinquennale allemande n’aura cette année aucun titre, aucun thème si ce n’est rester au plus près du présent. Carolyn Christov-Bakargiev en est la chef d’orchestre.
Il s’agit donc d’un immense parcours à travers toute la ville, que chaque visiteur sillonne, son plan à la main, se repérant difficilement parmi toutes les propositions qui lui sont faites. Et parfois au détour d’une rue, dans laquelle on se retrouve par hasard, on découvre un ancien restaurant, transformé en galerie d’exposition.
Quelques excellentes surprises se cachent ici ou là. Une performance hallucinante de simplicité qui nous transporte dans un au-delà, entre théâtre et danse contemporaine, c’est signé Tino Seghal. Une déambulation sonore et vidéo dans la gare par les artistes Janet Cardiff et George Bures Miller, qui installent aussi une forêt d’enceintes dans un bois, permettant une multidiffusion déroutante.
Les grands musées et le parc de la ville restent les points forts de la visite.
Une pièce entière du Friedericianum est dédiée à l’une des pépites de cette dOCUMENTA : une installation très complète de Kader Attia sur les gueules cassées.
À quelques pas de là, une autre œuvre à ne pas louper, de Goshka Macuga, une immense tapisserie, tissée avec tant de subtilité que l’on croirait voir un tirage photographique (cf photo). Cette composition photographique complètement surréaliste nous plonge entre réalité et fiction narrative, entre enjeu politique et rêves de gamins perdus au milieu d’un univers qu’ils ne contrôlent pas (en résonance avec la dOCUMENTA qui se déplace à Kaboul puisqu’une autre tapisserie se trouve simultanément dans la capitale afghane).
Enfin le parc, espace très étendu sur lequel sont parsemés un peu partout de petits pavillons d’exposition ou projets in situ, parmi lesquels Untilled de Pierre Huyghe, qui a investi une friche mystérieuse : le compost du parc Karlsaue. Ou encore Idea di pietra de Giuseppe Penone, un arbre de bronze (qui semble vrai) avec dans ses branches fraîchement élaguées un énorme rocher.
Finalement, résultat en demi-teinte pour cette première expérience de la dOCUMENTA de Kassel. D’une part, la quantité répond à mes attentes, d’autre part la qualité et l’envergure des projets exposés m’ont un petit peu déçu. Peut-être attendais-je trop d’une quinquennale, mais je pensais apprécier davantage d’œuvres monumentales, que seul ce genre d’évènements peuvent offrir.
À voir néanmoins !

Lien :
dOCUMENTA 13

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