20111029

Les aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne


Steven Spielberg s'est attaqué à l'immense œuvre d'Hergé...
Le résultat est une trilogie, dont le premier opus vient de paraître au cinéma.
Se voulant être fidèle à l'esprit de la bande dessinée, le réalisateur américain a choisi d'utiliser la technique de la captation de mouvement liée aux images de synthèse (une première au cinéma). L'effet est plutôt réussi, le tout en 3D pour être à la pointe !
Seulement, ce qui devait arriver arriva. Hollywood récupère le mythe créé en Belgique et vient transformer le jeune reporter en James Bond nouvelle génération, dans une histoire de Pirates des Caraïbes !
C'est donc un Tintin actualisé pour les enfants d'aujourd'hui (qui n'ont pour beaucoup jamais ouvert un album de ses aventures) qui permet à Spielberg de créer une fois encore un grand film commercial.
Cette adaptation cinématographique aura le mérite de faire connaitre Tintin dans le monde entier... Malheureusement, il n'est pas le reflet idéal de la bd d'Hergé.
Les deuxième et troisième volets ne réserveront pas beaucoup de surprises j'en suis certain...
Mieux vaut (re)lire la collection d'albums originaux !

Lien :
Les Aventures de Tintin sur Allociné

20111027

Bertrand Lavier, entre autres, au MAM Saint-Etienne Métropole


Bertand Lavier, Arcadia (détail), 1991 - de la série Objets peints

Bertrand Lavier au Musée d'art moderne de Saint-Etienne, l'affiche semble intéressante.
Mais ce n'est pas une exposition monographique de l'artiste mais surtout une pièce, créée spécialement pour un espace de ce musée, complétée par quelques œuvres issues de la collection, présentes dans l'accrochage permanent. Surpris, j'étais presque déçu. Composition en quatre couleurs, détail, tel est le titre de la pièce réalisée pour l'occasion, est une plateforme de 225m² recouverte de moquette colorée, qui reprend des motifs de terrain de sport. Cette installation apparaît alors comme une immense peinture au sol, rappelant des compositions modernistes de la peinture abstraite.
Finalement, c'est une exposition en hommage à Vicky Rémy qui aura su le plus me convaincre. Collectionneuse engagée, elle troquait dans les années 60 des œuvres contre des articles de mode de sa boutique de Saint-Tropez. C'est ainsi que sont montrées des archives et quelques réalisation (de la collection permanente du musée) de Robert Filliou, Tania Mouraud, Ben, Olivier Mosset,... Des amitiés fortes se sont liées avec les artistes qu'elle soutenait fortement, ici relatées par des correspondances. Cette exposition montre l'intérêt de cette femme pour la scène artistique internationnale et l'engagement qu'elle eût pour les acteurs de cette scène.
A voir aussi, jusqu'au 20 novembre, Damien Cabanes : Rétrospective, le monde coloré de l'artiste français nominé pour le Prix Marcel Duchamp 2011, entre abstraction et expressionnisme.
Et aussi, Lee Bae - œuvres récentes et Pizzi Cannella - Chinatown, Local Line 8 et Monumental ?. Beaucoup de petits accrochages, un petit peu confus d'un point de vue scénographique, qui offre néanmoins une multitudes de propositions différentes.

Lien :
MAM Saint-Etienne

20111006

To Hug a Snake


Gaëtan Robillard - While the outlaws ..., 2010

Réfectoires des nonnes (Subsistances) - en résonance avec la Biennale de Lyon.
Le point de départ est un poème de D.H. Lawrence : Snake (1923), dans lequel un homme allant chercher de l'eau tombe sur un serpent. Les "voix" alors, que sont celle de sa morale, de son éducation et de sa position d'homme dominant, lui intiment de tuer l'animal. Il tentera par un geste hasardeux et ratera. Il en sortira finalement plus blessé que le serpent par sa maudite condition humaine.
Quelques artistes issus du programme post-diplôme de l'ENSBA Lyon réagissent. Dans une exposition cohérente et où le visiteur est sans cesse en question face à son éducation, ses sensations de domination,...
De la censure des dictatures avec Özlem Sulak, aux tentatives de résistance face aux lois de la nature (le cataclysme qui détruira notre monde) avec Jacques Loeuille en passant par l'étrange situation d'un petit brigand absorbé par le Leviathan que l'on rencontre dans une vidéo du même Jacques Loeuille et d'Emmanuel Van der Auwera, le parcours propose une approche singulière de la condition humaine.
A voir jusqu'au 15 octobre.

Lien :
To Hug a Snake

20111002

Biennale de Lyon - 11

Une terrible beauté est née... le 15 septembre à Lyon.
"Au cours de mes recherches, j'ai été touchée par la perplexité de William Butler Yeats qui, face à son propre présent, écrit le poème Pâques, 1916, dont le célèbre vers "une terrible beauté est née" donne son titre à la Biennale. Le poème porte sur l’insurrection de centaines de rebelles revendiquant la libération de l’Irlande par l’occupant britannique. Au premier abord, il se lirait comme l’éloge des martyres qui ont donné leur vie pour la cause indépendantiste. Mais en regardant de plus près, il devient clair que le poète est dans la perplexité et le doute. Indécis, le poème navigue entre affirmation, questionnement et négation. Il est fondamentalement en guerre contre lui-même."
C'est ainsi que la commissaire Victoria Noorthoorn invite le visiteur à un voyage sensoriel et intellectuel dont la destination finale est incertaine ou inconnue.


La résultat est en demi-teinte, dans quatre lieux présentant chacun les interprétations artistiques sur notre monde tortueux.
La Sucrière, en premier, offre un parcours relativement riche. Principalement des artistes d'Amérique du Sud, liés par le même désir de définir le présent. Dès l'entrée, vous êtes contraints à passer un seuil, œuvre d'Ulla Von Brandenburg... Vous montez sur les planches, vous êtes acteurs, bienvenue à vous.
Dans les trois étages de ce lieu, vous trouverez notamment un film d'animation presque inquiétant de Gabriel Acevedo Velarde ou encore une œuvre mystérieuse et surprenante d'Eduardo Basualdo : Le silence des sirènes.
La fondation Bullukian propose une vision plus architecturale et scientifique, avec entre autres l'artiste Yona Friedman. C'est dans ce lieu qu'est présentée une forme de réponse (certes incomplète) à la question : L'utopie est-elle encore possible ? - posée par l'évènement.
Le Musée d'Art Contemporain m'a déçu, avec une présentation plus complexe à saisir et certaines œuvres conceptuelles, excessivement étranges. Les artistes arrivent néanmoins à créer des ambiances qui rappellent à tous une terrible beauté. Soulignons dans ce monde parallèle la présence d'une pièce qui séduit le public : La Bruja de Cildo Meireles (présentée au FRAC de Metz il y a 2 ans).
Enfin, "nouveau lieu" de cette édition, l'usine TASE à Vaux-en-Velin. Une belle fin de parcours et non celle du voyage... La friche industrielle a su être investie par l'art contemporain, et même d'une façon extraordinaire avec l'installation de Jorge Macchi appelée Marienbad.
A voir en partie !
Une sublime terreur va mourir... le 31 décembre à Lyon.


+ La résonance continue et prolonge indéfiniment le voyage dans Lyon et ses alentours... à suivre.

Lien :
Biennale de Lyon