20121028

Cage’s Satie : composition for museum / La Monte Young & Marian Zazeela



Au-delà du travail ici présenté - John Cage étant le seul a avoir reconnu Satie comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle, nous comprenons la volonté d’en faire une exposition – se posent les questions de la monstration d’une œuvre sonore, de performance, de livrets de partitions et autres objets fragiles… En effet, le MAC choisi de tirer de grands posters des partitions écrites et de les montrer au mur afin d’occuper plus intensément l’espace immense d’exposition. Il choisit aussi de montrer les livres sous vitrines, avec un écran à côté, montrant un diaporama des pages de l’objet présenté. Ou encore, il choisit de montrer une pièce qui semble être magnifique, interactive et ludique faite de boîte à musique que le spectateur pourrait activer… mais un périmètre de sécurité et une interdiction formelle d’approcher l’œuvre l’empêche de le faire ! Quel Dommage ! Mais mieux vaut-il montré John Cage de cette façon ou ne pas le montrer ? Une institution telle que le Musée d’Art Contemporain de Lyon semble obligée de faire une exposition Cage, alors ils la font… mal.
Dans l’idéal, les performances seraient rejouées, les livres et carnet seraient feuilletés avec des gants blancs et un gardien auprès de chacun, les instruments seraient utilisables et l’écoute des pièces en serait bien plus fidèle à la volonté de l’artiste. Enfin il me semble. Mais a-t-on les moyens de faire tout cela dans une institution ? Peut-être, au MOMA… Mais alors lorsque l’on en a pas les moyens… autant ne rien faire !
Heureusement, l’installation Dream House de La Monte Young & Marian Zazeela vient sauver la visite en fin de parcours, au troisième étage, offrant une vraie expérience sensorielle et visuelle. Élaborée en 1962 et maintes fois montrée, cette œuvre est présentée dans les conditions souhaitée et le visiteur n’en est que plus à l’aise à l’intérieur ! Là au moins, ça se vit !
Jusqu’au 30 décembre.

Lien :
MAC Lyon

20121027

Rodolphe Huguet – Le poids de rien

Vespa Velutina - brouette, peinture carrosserie métallisée, nacrée, vernie, carénage de Vespa en bronze poli -  2009

Le poids de rien, tout en équilibre. L’univers hybride de l’artiste investi la galerie du Granit à Belfort jusqu’au 3 novembre 2012.
De l’inévitable fossilisation de bouteilles en plastiques à l’attaque d’une nouvelle sorte de frelon asiatique subtilement composée d’un carénage de Vespa et d’une brouette, Rodolphe Huguet créent des œuvres qui détournent les modes de productions, font l’éloge de la paresse ou dénoncent une aliénation grandissante.
Une exposition jalonnée de vanités, dans laquelle chacun saura se retrouver et apprécier la qualité du travail.

Lien :
Rodolphe Huguet au Granit

20121013

This day at ten - Akram Zaatari


Plan relief de Grenoble et This day at ten d'Akram Zaatari


Le Magasin de Grenoble propose une exposition à double volet.
D’une part est montré un immense plan relief de la ville de Grenoble et ses remparts, au XIXe siècle, en partenariat avec le conseil général de l’Isère.
D’autre part, le travail vidéo d’Akram Zaatari, traitant des relations frontalières délicates entre les pays du Moyen Orient. Ces œuvres demandent une attention particulière et un long temps de visionnage. Le vernissage n’était donc pas le meilleur moment pour visiter cette exposition. Néanmoins, il s’agit d’un travail très intéressant sur la vie après la guerre au Liban, sur l’influence occidentale en Orient, ...
L’analogie entre les deux volets se crée doucement dans la tête du visiteur. Elle est formellement indiquée par deux photographies d’une montagne libanaise, rappelant clairement le relief Grenoblois du plan.
Jusqu’au 6 janvier 2013.

Lien :
Le Magasin

20121010

Edward Hopper au Grand Palais

Second Story Sunlight - 101,9*127,5 cm - 1960
New York, Whitney Museum of American Art

Maître du réalisme paradoxal, Edward Hopper est mort en 1967. Mais sa peinture est extrêmement contemporaine. Beaucoup de cinéastes et d’artistes plasticiens trouvent en ses tableaux une inspiration particulière. Et cela se comprend.
L’exposition présente toute l’œuvre de l’artiste britannique, qui a commencé comme illustrateur pour pouvoir survivre. Une période très importante pour la suite de sa carrière car c’est là qu’il apprend à maîtriser le réalisme pictural.
Puis l’on découvre une partie bien moins connue de son travail, celle de la gravure, dans laquelle on commence à comprendre l’importance de la lumière dans ses compositions.
Cette exposition rend compte de la force réelle d’une peinture, bien plus présente et émotionnelle qu’une reproduction dans un livre ou sur un écran. L’exemple est frappant pour Hopper, qui parvient à travers ses peintures à installer une lumière extraordinaire, qui nous permettrait de dire à une heure près le moment où la scène se joue. Emotion, admiration et contemplation.
Enfin, l’accrochage est très bien pensé, suivant les périodes de sa vie et se terminant de façon subtile sur une révérence de l’artiste en scène puis sur une pièce vide, remplie de soleil.
Tout est dit et il est parti.
Formidable.

Lien :
Grand Palais / Grand format : Hopper

Imaginez l'imaginaire - Palais de Tokyo



Imaginez… Un nouvel espace, encore à moitié en friche pour ce côté assumé un peu underground, squat artistique, avec des œuvres partout, sans un réel sens de circulation, dans lequel il est très simple de s’égarer. Vous êtes alors au Palais de Tokyo, nouvelle version.
Une déception totale quant à l’occupation de l’immensité de l’espace. De plus, la grande majorité des pièces présentées relèvent d’un art contemporain très élitiste, impossible à saisir pour le « grand public ». Cette nouvelle saison se veut être l’illustration de l’art en construction, de la création en marche.
Certains travaux se distinguent malgré tout de ce désordre faussement organisé parmi lesquels celui de Thierry Liégeois et Julien Salaud.
Une exposition de Fabrice Hyber est aussi présentée : Matières Premières. Très (voire trop) ludique, elle montre l’évolution de la matière au gré des interventions naturelles ou des inventions de l’artiste.
Le Palais de Tokyo, lieu de monstration de la jeune création contemporaine subit les lois infernales de l’art contemporain pur et dur. Élitiste, se montrant dans un décor underground et surtout… devenu payant, même pour les étudiants ! (6€)

Lien :
Palais de Tokyo - Imaginez l'imaginaire

Les arts de l'Islam - Louvre

Vue panoramique du niveau 0. Cliquer pour agrandir.

Le Musée du Louvre compte désormais parmi ses immenses espaces d’exposition un département dédié aux Arts de l’Islam, inauguré le 18 septembre.
Situé dans une cour du Palais, ce nouveau lieu a permis une intervention architecturale toute particulière qui a su trouver l’équilibre entre le Palais, la pyramide et les collections présentées.
Constituée de deux étages chronologiques, l’exposition est constituée d'un ensemble gigantesque d’objets, mosaïques, outils,… du monde islamique.
La scénographie est très bien pensée, nous ne sommes jamais perdus et l’espace est composé harmonieusement. De plus, les cartes qui expliquent l’évolution de l’Islam, les croisades, etc sont très intuitives et efficaces.
Encore un voyage dans le temps et dans le monde que nous offre le plus prestigieux des musées parisiens. Et on le soupçonne de nous cacher encore une immense partie de ses collections ! Vivement le Louvre Lens et le Louvre Abu-Dhabi !

Lien :
Musée du Louvre - Arts de l'Islam

Nouvelles architectures - FRAC

Maquette d'architecture du nouveau FRAC-Centre - Architectes : Jakob+MacFarlane.

Jusqu’au 14 octobre et à l’occasion des 30 ans de la création des FRAC, le Centre Pompidou propose une promenade nationale à travers les six projets architecturaux qui naissent actuellement dans nos régions.
Un tour d’horizon complet de ces structures culturelles uniques qui permettent la diffusion provinciale de l’art contemporain !

Lien :
Centre Pompidou - Nouvelles architectures

Adel Abdessemed - Je suis innocent

Coup de tête - 2011-2012

Étape phare de mon passage à Paris, cette exposition était l’une de mes premières motivations pour venir dans la capitale.
Adel Abdessemed, sorti des beaux-arts de Lyon, est l’un des artistes que j’apprécie particulièrement, tant par la qualité des pièces que par l’orientation idéologique du travail.
C’est sans doute pour cela que cette visite m’a finalement un petit peu déçu, par un manque de surprises. Mis à part deux vidéos, j’avais déjà eu l’occasion de voir toutes les pièces de l’exposition, en vrai ou en image. Ce fut néanmoins intéressant et une première de les voir rassemblées.
Je suis innocent offre un regard complet sur l’œuvre d’Abdessemed, qui permet le lien entre différents moments de l’histoire de l’art et la société actuelle. Évocation de Goya et son Pelele pour Also sprach Allah (2008) ou d’Antonio Pollaiuolo – artiste italien du XVe siècle – qui a sculpté Hercule et Antée et qui sont ici réincarnés sur la Piazza par deux colosses contemporains : Zidane et Materazzi. (Coup de tête – 2011-2012).
A visiter jusqu’au 7 janvier 2013.

Lien :
Centre Pompidou - Adel Abdessemed

Mircea Cantor

Epic fountain - épingles à nourrice plaquées or 24 carats - 314*21cm - 2012

Prix Marcel Duchamp 2011 – au Centre Pompidou – Espace 315.
« Il serait bien de penser plus à l’imagination qu’aux images, ne pas penser qu’au rétinien ». Mircea Cantor, lauréat du prestigieux prix Marcel Duchamp présente plusieurs œuvres que l’ont pourrait regrouper sous une phrase, elle-même titre d’une pièce et par laquelle on est accueilli : Don’t judge, filter, shoot.
Ne pas juger, mais faire des choix et agir. Tel est le message de l’artiste qui nous montre une rosace faite de tamis percés par des balles d’arme à feu.
Et là, bien plus forte encore, cette vidéo représentant un rituel, une cérémonie, on ne saurait dire. Où il est question de relations humaines, quelles qu’elles soient. Un film magnifique tant par ses images que par son sens.
A voir absolument, jusqu’au 7 janvier 2013.

Lien :
Centre Pompidou - Mircea Cantor

Bertrand Lavier, depuis 1969

Moniteur de contrôle des visites de l'exposition.

Le centre Pompidou présente une exposition de l’artiste français, du 26 septembre au 7 janvier 2013.
Bertrand Lavier, grande figure de l’art contemporain, a débuté sa carrière dans le land art en 1969, alors influencé par ses études de paysagisme.
Puis viennent les périodes que l’on connait tous, et surtout, que l’on a déjà vues et revues : les objets peints, les superpositions d’objets et les Walt Disney Productions.
Une exposition sans surprises, qui saura peut-être plaire aux visiteurs occasionnels des grands musées parisiens, qui ne connaissent pas encore Monsieur Lavier. Et ils sont nombreux.

Lien :
Centre Pompidou - Bertand Lavier

20121005

L'ellipse d'ellipse - Bojan Sarcevic

Éventuellement - 2010 - Acier et plaques de cuivre

Du 21 septembre au 18 novembre, les espaces de l'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne (69) sont entièrement dédiés à l'exposition des travaux de l'artiste serbe, qui signe ici sa plus grande monographie jamais montrée.
Un parcours sensiblement teinté de formes et interventions modernistes, rappelant le début du XXe siècle, complété d'un ensemble remarquable de vidéos, faites de scénettes jouées par les matériaux chers à l'artiste. Accompagnées d'un son d'instrument, souvent unique, mais choisi précisément. Il s'agit de la série Only after dark : un titre générique pour ces œuvres hybrides : les films d'un sculpteur qui se préoccupe d'architecture. Les dispositifs scénographiques permettant la projection des vidéos 16mm sont superbes.
Une belle exposition alliant stabilité, légèreté.
Une ellipse rondement dévoilée.

Lien :
IAC