20101230

Regionale 11 - Kunsthalle Mulhouse


Patrick Steffen - Vorhang #4 - 2010 - papier découpé - 430 x 540cm

Deuxième partie de ma visite de la Regionale 11 (suite à la galerie Apollonia à Strasbourg).
Comme souvent à la Kunsthalle de Mulhouse, je sors déçu de l'exposition par un manque de coordination entre les œuvres dont la plupart sont très conceptuelles et demandent une explication concrète pour être comprises. Le fait que cet évènement soit international, qu'il efface les frontières entre la France la Suisse et l'Allemagne ne se fait pas tellement ressentir.

Tinguely a froid


Bâle est une ville qui recèle de surprises artistiques. La place du théâtre en est un exemple permanent avec une œuvre imposante de Richard Serra (pléonasme !), à côté de la fontaine du théâtre par Jean Tinguely qui cet hiver a bien pris froid !
A peine plus loin, sur un grand mur, souvent investi par des artistes, nous pouvons admirer un Wall Painting de Fabio Marco Pirovino.
A voir aussi, au musée Vitra tout près de Bâle, en Allemagne, une exposition sur le grand architecte Frank O. Gehry, depuis 1997.
Toutes les infos dans la revue bâloise Artinside !

Warhol - années sixties


Kunstmuseum Bâle. Jusqu'au 23 janvier.
Cette exposition m'a beaucoup déçue. Déjà, Warhol est un artiste dont on connaît tout le travail. De plus, j'avais vu l'an dernier l'exposition au Grand Palais à Paris qui présentait un nombre bien plus important d'œuvres. Ici, on reste un peu sur notre faim.
La chose nouvelle, que j'ai appréciée, c'est le fait de montrer les originaux des journaux ou autres supports qui servaient à l'artiste pour créer ses peintures.
Enfin, ce n'est pas ce qui a de plus urgent à voir à Bâle en ce moment, et je pense qu'il vaut mieux profiter de l'exposition Under destruction au Musée Tinguely, que j'ai malheureusement loupée !

Liens :
Warhol au Kunstmuseum
Under destruction au musée Tinguely

Wien 1900 - Klimt, Schiele und ihre Zeit


Vienne 1900 - Klimt, Schiele et leur temps à la fondation Beyeler jusqu'au 16 janvier.
Comme souvent, la fondation Beyeler marque encore un bon point avec cette magnifique exposition.
Il est relativement rare de voir autant de dessins de ces artistes viennois, essentiellement conservés dans la ville concernée. Cet accrochage en montre un nombre incroyables, tous très connus par leur reproductions dans des livres ou ailleurs. Mais ce n'est pas seulement une exposition de dessins car la scénographie nous offre des espaces bien différents qui présentent très justement les différents domaines touchés par la Sécession viennoise et la Wiener Werkstätte (Ateliers viennois). Après les salles dédiées aux artistes, Schiele, Klimt, Kokoshka et bien d'autres encore, on peut voir une ouverture sur les arts décoratifs, l'architecture,...
Tout y est. Même une petite salle, presque comme un recoin, très habilement amené, appelé Klimt, Schiele, cabinet érotique, dans lequel sont exposés par exemple les dessins qui auront valu la prison au jeune Egon Schiele.
Pour une suite logique et intéressante, il aurait fallu visiter après cette exposition celle de Mondrian / De Stijl à Beaubourg car la Sécession viennoise est sans doute une brèche dans le monde de l'art dans laquelle les Mondrian et Van Doesburg ont largement puisé.
(Cette exposition était présentée au Grand Palais fin 2005 début 2006)
Exceptionnelle.

Lien :
Vienne 1900 - fondation Beyeler

20101220

Galeries parisiennes


Peter Downsbrough chez Martine Aboucaya

J'ai passé deux après-midis à errer dans les quartiers des galeries d'art parisiennes, en visitant une quinzaine d'entre elles.
Les incontournables comme Perrotin, des plus petites comme Marie Cini. Ce qui est bien à Paris, c'est qu'il y a déjà des expositions monumentales, des rétrospectives d'artistes très connus,... Mais il y a aussi une grande série de galeries qui présentent leurs artistes et on en apprend bien plus en visitant 15 galeries sans faire de queue !
J'ai particulièrement apprécié la galerie Martine Aboucaya qui présentait jusqu'au 18 décembre Peter Downsbrough, que je connais bien (cf Downsbrough à la BF15 en octobre par exemple !). Le plus des galeries, c'est aussi de pouvoir parler avec les gérants et prendre contact avec les artistes !
J'ai découvert une galerie particulière : Espace Topographie de l'art, sorte de hangar, sous une verrière un peu comme au Palais de Tokyo mais avec des murs et le sol en béton brut, qui présentait L'art en édition. Sérigraphies, dessins, différentes techniques d'impression. Vera Molnar, François Morellet,... La présentation des productions était très simple, mais elle permettait une bonne lecture.

Liens :
Galerie Loevenbruck
Galerie Perrotin
Martine Aboucaya
Topographie de l'art
Galerie Torri
Galerie Richard

Monet


Femme au jardin - 1866

Grand Palais. Jusqu'au 24 janvier.
Les incontournables expositions du Grand Palais continuent leur démonstration avec cette rétrospective Monet (1840-1926) d'une richesse absolue.
Tous les espaces présentent les différents aspects de l'œuvre picturale de l’impressionniste. La forêt de Fontainebleau, la Normandie, Au fil de la Seine, Paris, les paysages, les portraits et natures mortes, les cathédrales, Londres, Venise,... Tout y est. La dernière salle présente les nymphéas et jardins, en lien avec la salle des Nymphéas, visible au musée de l'Orangerie. (Et le triptyque des Nymphéas présent à la fondation Beyeler pour ceux qui voient !)
Ces peintures enferment une luminosité incroyable, et une palette de couleur sans égal. Monet est un des peintres que je préfère dans l'histoire de l'art, c'est pourquoi, faire 3 heures de queue pour cette exposition ne m'ont pas fait peur. Même si les conditions de visite ne sont pas optimales dans ce cas-là !
A ne rater sous aucun prétexte.

Lien :
Grand Palais

Heinrich Kühn


A la recherche de la photographie parfaite. Jusqu'au 24 janvier à l'Orangerie. Avec le musée d'Orsay.
Suite à Kertész au Jeu de Paume, il suffit de traverser le jardin des Tuileries dans le sens de la largeur pour accéder à cette deuxième exposition photographique, bien différente mais qui mérite aussi d'être visiter.
Kühn exerce la photographie à la fin du XIXème siècle et au tout début du XXème, ce qui donne une richesse particulière aux œuvres exposées car il s'agit d'épreuves que l'on ne voit plus de nos jours, avec une qualité plastique, du grain en relief...
Portraitiste dans une période de sa vie où il est contraint de réaliser des commandes pour avoir de l'argent, son travail est relativement complet avec des natures mortes, des essais sur la lumière et des autochromes qui sont projetés (comme à l'époque) car leur reproduction ne se fait que sous forme d'impression photomécanique.
Très belle exposition qui montre un peu comment créer la photographie lorsqu'elle n'a pas été encore complètement inventée ! Kühn arrive néanmoins à des résultats surprenant, qui se rapproche vraiment de la peinture. Est-ce cela la photographie parfaite ?

Lien :
Kühn à l'Orangerie

Kertész


Exposition monographique au Jeu de Paume.
Kertész est un artiste photographe hongrois qui a du fuir la France qu'il avait rejointe en 1925, sa nationalité faisant de lui un ennemi. Il part dont à New York en 1936, où il deviendra citoyen américain.
Tout son travail montre la simplicité de la vie quotidienne avec une qualité plastique irréprochable. Des photos que l'on pourrait prendre tous les jours, mais avec un détail qui la rend belle. Souvent ce détail, cher à Kertész, c'est me cadrage. D'un même négatif, on peut parfois voir 5 photos complètement différente, et la dernière de la série, souvent très simplifiée, ne présentant plus qu'un élément, est la plus élaborée.
Cette grande exposition montre toutes les étapes de l'oeuvre du photographe. Des portraits de famille aux magnifiques séries de cheminées en passant par les distorsions ou les ombres.
Il s'agit d'une très belle exposition que tous les amoureux de la photographie doivent voir, jusqu'au 06 février.

Lien :
André Kertész au Jeu de Paume

Nancy Spero


Cette artiste américaine décédée en 2009 est l'une des premières à avoir un engagement féministe dans son art. Au centre Pompidou, jusqu'au 10 janvier est présentée une soixantaine de dessins, sérigraphies, lithographies retraçant son parcours, marqué dès le milieu des années soixante par un fort engagement politique contre la guerre du Viêt Nam.
Une série de dessins fait suite à la lecture des écrits d'Antonin Artaud, et c'est dans cette dernière que l'on commence à sentir une revendication de femme-artiste, qui la suivra jusque dans ses dernières productions.
Ce parcours chronologique permet une très belle découverte de cette grande artiste, juste à côté de l'exposition permanente Elles, dans laquelle Nancy Spero tient une place importante, évidemment ! Bel écho.
A voir.

Lien :
Nancy Spero au Centre Pompidou

Orozco


La galerie Sud du Centre Pompidou. Sans cimaises... Un grand espace, ouvert sur l'extérieur. Reflet du travail de Gabriel Orozco qui refuse toute identification régionale ou nationale. Artiste en perpétuel mouvement, son travail ne connait pas de frontières.
La simplicité absolue : quelques dessins, collages, photos au mur et trois lignes d'objets au sol ou sur des tréteaux, façon marché, communicant avec l'extérieur et rappelant donc l'importance de l'espace public dans son œuvre.
La diversité de son travail est surprenante.
Cette exposition m'a vraiment plu car j'en partage les idées. De plus, Orozco crée spécialement pour cette occasion une performance qui consiste à employer des policiers mexicains "importés" pour surveiller l'espace, ce qui se rapproche beaucoup de ma démarche personnelle.
Ces policiers nous empêche de prendre des photos des œuvres... J'ai d'ailleurs été pris en flagrant délit. Jeme suis alors demandé quels étaient leur consigne si un visiteur récidivait... J'ai donc pris en photo une policière de face, à 50cm. Sa réaction fut surprenante : elle a posé en me disant, "moi je m'en fous, je ne suis pas une œuvre !". J'ai presque été déçu.
A voir.

Arman



Le grand cello - 1963

Il s'agit de la rétrospective d'un des plus grands artistes français de l'art moderne et contemporain : Arman, décédé en 2005.
Comme à son habitude, le musée national d'art moderne retrace de façon très complète et bien documentée la vie et l'œuvre de l'artiste.
Un parcours de 7 salles, débuté par la peinture qui le mène à l'objet et conclu par le retour à la peinture dans ses compositions (J'ai refait le peintre). Ce n'est pas un parcours chronologique mais thématique très bien construit.
Toutes les facettes du travail d'Arman sont ici bien représentées et toutes les œuvres majeures sont là.
Son travail méritait une exposition comme celle-là et elle-même mérite un coup d'œil ! Arman est à découvrir ou redécouvrir au Centre Pompidou Paris jusqu'au 10 janvier...

Lien :
Arman - Centre Pompidou

Le Pavillon / Index of


Le sous-sol actuel du Palais de Tokyo, fermé au public, c'est 9000m² de chantier à peine débuté. Depuis le déménagement de la Cinémathèque française dans les années 1980, cet immense étage reste en friche et devrait donné de nouveaux espaces d'exposition en 2012 pour le musée.
Il a été investi par le Pavillon, laboratoire de création du Palais de Tokyo, avec l'exposition Index Of, une proposition d'Alain Declercq.
Les artistes exposants sont ceux qui sont en résidence au Pavillon.
Les nouvelles pièces présentées n'étaient pas exceptionnelles, mise à part Alight d'Elisabeth S. Clark, une étincelle, maintenue allumée durant tout le temps de l'exposition et traversant de part en part tout l'espace et Musique moins mélodie de Fabrice Pichat, une installation avec des barrière métallique de chantier qui vibrent. Alain Declercq et Jeanne Susplugas présentait aussi une pièce que j'avais déjà eu l'occasion d'apprécier.
Cette exposition m'a tout de même permis de découvrir ce qui se cachait sous les galeries permanentes du Palais de Tokyo, et c'est vraiment hallucinant ! Vivement que cela soit intelligemment réutilisé !

Lien :
Index Of - Palais de Tokyo

Fresh Hell


Rob Pruitt - Esprit du Corps - 2006

Exposition au palais de Tokyo, jusqu'au 16 janvier, carte blanche à Adam McEwen.
Confrontation entre sculptures médiévales et art conceptuel, entre artistes inconnus et grandes pointures, entre un coffre-fort et des tentatives de lévitations... Tout cela apporte dans l'exposition une fraîcheur sans cesse balayée par l'histoire, et réciproquement.
L'intérêt ici, en invitant cet artiste à créer l'exposition, c'est de montrer les différentes strates de la création.
Peintures, sculptures, vidéos, installations, un trop plein d'œuvres exposées ensemble dans un parcours qui est quelque peu chaotique et désordonné.
Maurizzio Cattelan, Walter De Maria, Valie Export, Dan Graham, entre autres !

Lien :
Fresh Hell - Palais de Tokyo

Larry Clark


Photos interdites ! En fait, comme ailleurs, mais là j'ai pas réussi à en prendre : les surveillants surveillaient bien. Bravo à eux.

Le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris frappe un grand coup en cette fin d'année 2010 en présentant, en plus de Basquiat, Larry Clark jusqu'au 2 janvier.
Cette exposition a beaucoup fait parler suite à l'interdiction de la visite aux mineurs instaurée à l'ouverture. Sans vouloir rentrer dans le débat, il est effectivement triste de couper l'accès à ces photographies aux jeunes qui sont sans doute les plus concernés par ce qui est montré, mais certaines personnes, qui n'ont pas la même vision que moi (!) peuvent trouver cela choquant et refusent de le montrer à des adolescents. Il n'empêche que la pornographie et la pédophilie reprochées sont relativement absurdes !
En clair, cette exposition rétrospective du travail de l'artiste américain, première en son genre en France, présente de très beaux tirages photographiques qui montrent le monde américain des années 70 à aujourd'hui. Choisies par l'artiste lui-même, elles sont donc les pièces primordiales de son travail. Il installe une chronographie qui commence très adroitement par des photographies de sa mère, jusqu'à une série avec une jeune skater latino américain : Johnathan Velasquez.
A voir. En plus, cette exposition n'est pas complètement détachée du monde de Basquiat !

Lien :
Larry Clark au MAM VP

Basquiat


Basquiat investi la plus grande partie du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris pour une exposition évènement qui restera accrochée jusqu'au 30 janvier !
Crée par la fondation Beyeler et présenté en son lieu à Bâle au début de l'été, j'avais maladroitement loupé cette exposition qui faisait déjà beaucoup de bruit. Cours de rattrapage réussi au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris où la scénographie initiale peu modifiée présentait cet artiste unique en son genre.
Parcours chronologique, retraçant la vie extrêmement courte de Basquiat mais qui comporte quand même neuf salles !
De ses débuts dans le graff jusqu'à ses derniers jours, toutes les œuvres présentées montrent l'évolution de son travail. La quantité n'obstrue en rien la qualité, et c'est à se demander comment on aurait pu faire une exposition rétrospective dans le futur si Basquiat avait vécu jusqu'à nos jours ! Les cinq étages de Pompidou aurait peut-être fait l'affaire.
A voir ou à revoir.

Lien :
Basquiat au MAM VP

Mondrian / De Stijl


Du 1er décembre au 21 mars au centre Pompidou Paris.
De Stijl est un mouvement clé pour comprendre les sources de la modernité dans l'art, dans l'architecture et même dans le design. Cette exposition en présente les fondateurs avec principalement Mondrian, pionnier en peinture, à qui l'exposition est finalement dédiée. Théo Van Doesburg, chef de file du mouvement est aussi très largement représenté, et c'est tout naturel.On peut y voir ses travaux dans les différents domaines que sont la peinture, l'architecture, la critique d'art et bien sûr directeur de la revue De Stijl. Revue à laquelle il demandera la participation à Mondrian en 1917.
Cette exposition présente l'artiste peintre le plus connu de l'époque et est très largement complétée par les salles qui retracent l'histoire d'un mouvement fondamental en histoire de l'art, en y développant tous ces aspects, des œuvres majeures aux ateliers d'artiste en passant par la reconstitution d'appartements d'époques,...
A voir.

Lien :
Exposition Mondrian / De Stijl à Pompidou Paris

20101214

Regionale 11 - Accélérateur de particules


Claire Andrzejdzak, Sans titre - 2010

Galerie Apolonia à Strasbourg. Une exposition transfrontalière entre Suisse, Allemagne et France, visible dans 15 lieux. À la galerie strasbourgeoise, l'accrochage est organisé autour du rapport du corps du spectateur à l'œuvre. Les travaux sont peut-être trop différents ou trop importants, ce qui casse un petit peu la lecture de l'exposition.
J'ai été tout de même attiré par la pièce Sans titre de Claire Andrzejdzak (photo) qui se rapproche de ma propre production.
J'espère pouvoir visiter d'autres lieux qui proposent cette exposition Regionale, notamment la Kunsthalle de Mulhouse et les différents musées ou galeries bâlois !

Lien :
Regionale 11

Nicolas Rubinstein au Lieu Unique


Un court weekend à Nantes pour participer à un défilé de robes en bois (notre création en ligne sur mon site dans la partie Travaux / Objet fin décembre) m'a permi de visiter le Lieu Unique. Dans un entrepôt dominé par la tour Lefèvre Utile des fameux biscuits nantais LU se situent une superbe librairie et un magasin original. Et l'exposition proposait une installation de Nicolas Rubinstein : un cimetière façon Omaha mais venu d'une autre ère. Croix en os et squelette de dinosaure ailé surplombant le tout. Univers particulier installé sur un gazon synthétique d'un vert surnaturel. Un peu déroutant...

Lien :
Lieu Unique

20101206

Olivier Leroi - Une plume dans le Q.I.


Frange - 2005 - plume de coq

Exposition à la galerie du granit à Belfort. Jusqu'au 5 janvier 2011.
"Une plume est un morceau de vivant qui a l'air fini, une partie de l'oiseau qu'il peut perdre sans s'en apercevoir, laissant à celui qui la trouve la mémoire de son vol." Olivier Leroi.
Dessins, collages, objets détournés, installation, tout ici nous ramène à l'élément plume. Tout ou presque, car autour de l'un des piliers de l'architecture complexe de la galerie, nous pouvons voir une cravate qui sert de porte couteau de boucher.
L'artiste a d'abord reçu une formation de forestier avant de se lancer dans les arts plastiques. Cette exposition montre bien qu'il crée à partir de vécu, de sensations, de ses propres expériences.
Amusant parfois, avec des collages dignes du surréalisme ou des cabanes pour mésanges avec des entrées en formes géométriques simples (La géométrie enseignée aux mésanges). Surprenant aussi avec Le mièvre et la tortue, des charentaises dans de grosses sculptures en fonte d'aluminium).
La pièce qui m'a le plus interpellée est une installation présentant une cage en trois parties communicantes. Une bleu, une blanche une rouge. Dedans, un canari et de la nourriture. Se retrouver face à un petit être vivant qui vous regarde, l'air de dire "Qu'ai-je bien pu faire pour en arriver là ?" produit une sensation étrange, de malaise. Lors de notre déambulation dans la galerie, on l'entend qui se meut dans son espace... Avant de partir, je retourne le voir... un échange de regards, une tentative de jeu mais l'oiseau apeuré se cache tant qu'il peu derrière sa grille. Cette œuvre s'appelle L'expérience du territoire.
Exposition à vivre.

Festival Entrevues


Le festival Entrevues est chaque année l'occasion de profiter d'une programmation exceptionnelle pour un tarif qui ne l'est pas moins. Le Pass étudiant est à 5 euros et permet un accès illimité durant toute la semaine. Il m'a permis de voir 19 films.
Plusieurs thèmes sont proposés. Le premier, "Je me souviens... des premiers films de Kira Mouratova". Je n'ai vu qu'un film de cette partie : Brèves Rencontres. L'histoire d'une femme responsable du logement au Conseil Municipal d'une ville de province. Jouée par Mouratova elle-même, elle va nous montrer la situation délicate vécue en Russie, partagée entre les pressions de ceux qui veulent un logement et la corruption de ceux qui les fabriquent. A cela se lie son histoire personnelle qui n'arrange rien. C'est un film d'auteur qui n'a pu que déplaire aux bureaucrates qui lui ont réservé une critique sévère et une sortie confidentielle.
L'hommage cette année était à Abel Ferrara. J'en ai largement profité avec The king of New York et Nos funérailles d'abord, que je regroupe. Ce sont deux films de gangsters qui traitent de mafia à New York, un petit peu à la manière de Scorcese sans en être à la hauteur. On y voit un excellent Christopher Walken. Ensuite, The Driller Killer et The addiction traitent eux d'un sujet plus psychologiques avec la descente de enfer d'un tueur en série ou de vampires modernes. Très bien réalisés, ils font vivre un moment de cinéma haletant !
L'intégrale, dédiée cette année à Tout Pic Pic André. Une maison de production de films d'animation de Bruxelles. Je n'ai découvert leur travail qu'en fin de semaine et c'est bien regrettable car les deux films que j'ai pu voir, l'un étant celui de leur sortie d'études et l'autre leur plus récent, m'ont énormément plu. Suivis d'une rencontre, j'ai pu apprendre à les connaitre un peu mieux. En tous cas, je vous conseille Le voleur de Cirque et Panique au village !
Vincent Patar et Stéphane Aubier, producteurs de PicPic André, avaient carte blanche cette année. Ils proposaient quatre films. J'ai raté La fiancée de Frankenstein de James Whale, mais j'ai vu un excellent film comique de Jean-Pierre Mocky avec Bourvil : Un drôle de paroissien. L'histoire rondement menée parle de l'église avec une dérision sans fin. Mocky prend à la légère un sujet qui pourrait être très sérieux.
Enfin, la Transversale proposait cette année des films de Piratages. De toutes les époques, de tous les genres, de l'Âge d'or de Bunuel à Démineurs de Katheryn Bigelow. Cette transversale m'a permis de voir des films de JLG avec Soigne ta droite, très bien et Ici et ailleurs, moins bien ! Il m'a surtout permis de découvrir l'excellente Katheryn Bigelow avec Point Break, Blue Steel, Démineurs. Très bien filmés, bons scénarios. A voir.
The Yes Men, documentaire sur un groupe du même nom, traite d'un cyber-piratage de l'OMC et des suites de cette action. Il montre de façon réaliste la crédulité des grands ce ce monde. Excellent.
Ce festival Entrevues a encore été une très bonne expérience. Vivement l'an prochain !