20121226

Coquilles mécaniques

Michael Delucia - Cube (Blue/Orange) - 2011 - 244*244*2cm - Plaques de bois aggloméré

Le Centre Rhénan d'Art Contemporain d'Altkirch a invité la critique d’art américaine Joanna Fiduccia a proposer une exposition jusqu'au 13 janvier 2013.
En 1939, le jeune compositeur américain Conlon Nancarrow découvre le concept suivant dans le livre de Henry Cowell, théoricien de la musique : le défi que pose le développement des rythmes diversifiés de la musique avant-gardiste - à savoir une extraordinaire difficulté, voire impossibilité, à être interprétée fidèlement - pourrait être évité en composant pour un piano mécanique.*
Ainsi, l'exposition est articulée autour d'œuvres formellement ou conceptuellement mécaniques. De la vidéo à la photographie en passant par l'installation, différents axes de la réflexion sont développés dans les différents espaces, offrant une vision globale du travail de recherche effectué.
A voir.

*Extrait de l'introduction du journal de l'exposition.

Lien:
Coquilles mécaniques - CRAC Alsace

20121223

Au-delà du tableau


Le CRAC 19 de Montbéliard continue sur la même ligne, suivant l'exposition La peinture mode d'emploi (article), sur les questions de peintures contemporaines, la relation support/surface,...
Ce qui donne une exposition sans surprise, que l'on a l'impression d'avoir déjà vue. Jusqu'au 30 décembre.

Lien:
Au-delà du tableau au 19

20121222

Constellations - HOTEL de Benjamin Nuel

Vue d'un épisode d'HOTEL - série - production Lardux Films/Arte - 2012 10 films HD entre 5' et 10' - durée totale 75'

L'espace multimédia de Gantner propose pour la première fois une exploration de ses acquisitions récentes (2009-2010) dont un volet est présenté à la galerie du théâtre Granit de Belfort.
Hotel de Benjamin Nuel est un univers limité à une petite planète virtuelle sur laquelle évoluent des personnages archétypes de jeux vidéos stratégiques. Des soldats contemporains : terroristes et policiers. Mais on les voit s'ennuyer, se parler de choses plus absurdes les unes que les autres, être perturbés par des évènements paranormaux, ...
Une partie des vidéos avait été montrée lors d'une exposition à l'espace Gantner de Bourogne (article We can be Heroes). Ici, vous pourrez voir l'ensemble de la série, avec les 10 épisodes. Une projection de 75 minutes, qui nous absorbe totalement ! Un voyage dérisoire dans un monde en voie de disparition qui offre une vision à la fois humoristique et pathétique, un scénario digne d'un film hollywoodien devant lequel le spectateur n'est plus joueur.
C'était à voir... jusqu'au 22 décembre 2012.

Lien:
Benjamin Nuel au Granit

20121102

Tate Modern / William Klein – Daido Moriyama

William Klein - Simone et Nena, Piazza di Spagna, Rome - 1960, printed later.

Etape obligatoire lors d’un déplacement à Londres : The Tate Modern. La collection est gratuite (comme dans tous les musées londoniens d’ailleurs) et offre sur trois étages et demi un tour d’horizon de l’art moderne et contemporain (moins représenté). Une collection qui ne vaut pas celle présente au Centre Pompidou ou bien dans la Fondation Pinault ! Fini Damien Hirst (jusqu’au 9 septembre - et c’est bien dommage), l’exposition temporaire présentée jusqu’au 20 janvier montre l’artiste américain William Klein et le japonais Daido Moriyama, deux photographes. On y découvre un William Klein pas uniquement le plus grand photographe américain, mais aussi peintre, graphiste et compositeur d’images. Une traversée dans son expérience plastique qui nous amène à nous rendre compte de son intérêt pour les formes graphiques, typographiques,… retrouvées dans ses clichés. Le parallèle créé avec les photos de Moriyama apporte une profondeur à l’exposition. Une scénographie qui les fait se suivre et se compléter avec un même espace ou leurs œuvres cohabitent sans se faire face. Un travail photographique peu connu qui n’a rien à envier au géant américain. A voir. Le 14 novembre débute à la Tate une exposition qui s’annonce excellente : A Bigger Splash – Painting after Performance. Mais je n’y serai pas. Encore dommage.

Lien :
Tate Modern

20121101

The National Gallery / Richard Hamilton – The late works

Richard Hamilton

La National Gallery de Londres est l’un des plus grands musée du monde, conservant une collection exceptionnelle. Elle compte parmi ses œuvres, outres les impressionnants et locaux Turner, la Vierge aux rochers de Vinci, Les Ambassadeurs d’Holbein, le Portrait Arnolfini de Van Eyck, et des chefs d’œuvres de Rembrandt, Véronèse, Vermeer, Caravage,… C’est à voir !
L’exposition temporaire présentée du 10 octobre au 13 janvier s’intitule The late works, de Richard Hamilton.
Cet artiste majeur du XXe siècle, décédé en 2011, est adepte du montage photographique et de la composition pop. Bien que très courte, cette exposition est très belle et montre un travail qui mérite d’être mis en avant avec des œuvres très contemporaines.

Lien :
The National Gallery

20121028

Cage’s Satie : composition for museum / La Monte Young & Marian Zazeela



Au-delà du travail ici présenté - John Cage étant le seul a avoir reconnu Satie comme l’un des artistes majeurs du XXe siècle, nous comprenons la volonté d’en faire une exposition – se posent les questions de la monstration d’une œuvre sonore, de performance, de livrets de partitions et autres objets fragiles… En effet, le MAC choisi de tirer de grands posters des partitions écrites et de les montrer au mur afin d’occuper plus intensément l’espace immense d’exposition. Il choisit aussi de montrer les livres sous vitrines, avec un écran à côté, montrant un diaporama des pages de l’objet présenté. Ou encore, il choisit de montrer une pièce qui semble être magnifique, interactive et ludique faite de boîte à musique que le spectateur pourrait activer… mais un périmètre de sécurité et une interdiction formelle d’approcher l’œuvre l’empêche de le faire ! Quel Dommage ! Mais mieux vaut-il montré John Cage de cette façon ou ne pas le montrer ? Une institution telle que le Musée d’Art Contemporain de Lyon semble obligée de faire une exposition Cage, alors ils la font… mal.
Dans l’idéal, les performances seraient rejouées, les livres et carnet seraient feuilletés avec des gants blancs et un gardien auprès de chacun, les instruments seraient utilisables et l’écoute des pièces en serait bien plus fidèle à la volonté de l’artiste. Enfin il me semble. Mais a-t-on les moyens de faire tout cela dans une institution ? Peut-être, au MOMA… Mais alors lorsque l’on en a pas les moyens… autant ne rien faire !
Heureusement, l’installation Dream House de La Monte Young & Marian Zazeela vient sauver la visite en fin de parcours, au troisième étage, offrant une vraie expérience sensorielle et visuelle. Élaborée en 1962 et maintes fois montrée, cette œuvre est présentée dans les conditions souhaitée et le visiteur n’en est que plus à l’aise à l’intérieur ! Là au moins, ça se vit !
Jusqu’au 30 décembre.

Lien :
MAC Lyon

20121027

Rodolphe Huguet – Le poids de rien

Vespa Velutina - brouette, peinture carrosserie métallisée, nacrée, vernie, carénage de Vespa en bronze poli -  2009

Le poids de rien, tout en équilibre. L’univers hybride de l’artiste investi la galerie du Granit à Belfort jusqu’au 3 novembre 2012.
De l’inévitable fossilisation de bouteilles en plastiques à l’attaque d’une nouvelle sorte de frelon asiatique subtilement composée d’un carénage de Vespa et d’une brouette, Rodolphe Huguet créent des œuvres qui détournent les modes de productions, font l’éloge de la paresse ou dénoncent une aliénation grandissante.
Une exposition jalonnée de vanités, dans laquelle chacun saura se retrouver et apprécier la qualité du travail.

Lien :
Rodolphe Huguet au Granit

20121013

This day at ten - Akram Zaatari


Plan relief de Grenoble et This day at ten d'Akram Zaatari


Le Magasin de Grenoble propose une exposition à double volet.
D’une part est montré un immense plan relief de la ville de Grenoble et ses remparts, au XIXe siècle, en partenariat avec le conseil général de l’Isère.
D’autre part, le travail vidéo d’Akram Zaatari, traitant des relations frontalières délicates entre les pays du Moyen Orient. Ces œuvres demandent une attention particulière et un long temps de visionnage. Le vernissage n’était donc pas le meilleur moment pour visiter cette exposition. Néanmoins, il s’agit d’un travail très intéressant sur la vie après la guerre au Liban, sur l’influence occidentale en Orient, ...
L’analogie entre les deux volets se crée doucement dans la tête du visiteur. Elle est formellement indiquée par deux photographies d’une montagne libanaise, rappelant clairement le relief Grenoblois du plan.
Jusqu’au 6 janvier 2013.

Lien :
Le Magasin

20121010

Edward Hopper au Grand Palais

Second Story Sunlight - 101,9*127,5 cm - 1960
New York, Whitney Museum of American Art

Maître du réalisme paradoxal, Edward Hopper est mort en 1967. Mais sa peinture est extrêmement contemporaine. Beaucoup de cinéastes et d’artistes plasticiens trouvent en ses tableaux une inspiration particulière. Et cela se comprend.
L’exposition présente toute l’œuvre de l’artiste britannique, qui a commencé comme illustrateur pour pouvoir survivre. Une période très importante pour la suite de sa carrière car c’est là qu’il apprend à maîtriser le réalisme pictural.
Puis l’on découvre une partie bien moins connue de son travail, celle de la gravure, dans laquelle on commence à comprendre l’importance de la lumière dans ses compositions.
Cette exposition rend compte de la force réelle d’une peinture, bien plus présente et émotionnelle qu’une reproduction dans un livre ou sur un écran. L’exemple est frappant pour Hopper, qui parvient à travers ses peintures à installer une lumière extraordinaire, qui nous permettrait de dire à une heure près le moment où la scène se joue. Emotion, admiration et contemplation.
Enfin, l’accrochage est très bien pensé, suivant les périodes de sa vie et se terminant de façon subtile sur une révérence de l’artiste en scène puis sur une pièce vide, remplie de soleil.
Tout est dit et il est parti.
Formidable.

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Grand Palais / Grand format : Hopper

Imaginez l'imaginaire - Palais de Tokyo



Imaginez… Un nouvel espace, encore à moitié en friche pour ce côté assumé un peu underground, squat artistique, avec des œuvres partout, sans un réel sens de circulation, dans lequel il est très simple de s’égarer. Vous êtes alors au Palais de Tokyo, nouvelle version.
Une déception totale quant à l’occupation de l’immensité de l’espace. De plus, la grande majorité des pièces présentées relèvent d’un art contemporain très élitiste, impossible à saisir pour le « grand public ». Cette nouvelle saison se veut être l’illustration de l’art en construction, de la création en marche.
Certains travaux se distinguent malgré tout de ce désordre faussement organisé parmi lesquels celui de Thierry Liégeois et Julien Salaud.
Une exposition de Fabrice Hyber est aussi présentée : Matières Premières. Très (voire trop) ludique, elle montre l’évolution de la matière au gré des interventions naturelles ou des inventions de l’artiste.
Le Palais de Tokyo, lieu de monstration de la jeune création contemporaine subit les lois infernales de l’art contemporain pur et dur. Élitiste, se montrant dans un décor underground et surtout… devenu payant, même pour les étudiants ! (6€)

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Palais de Tokyo - Imaginez l'imaginaire

Les arts de l'Islam - Louvre

Vue panoramique du niveau 0. Cliquer pour agrandir.

Le Musée du Louvre compte désormais parmi ses immenses espaces d’exposition un département dédié aux Arts de l’Islam, inauguré le 18 septembre.
Situé dans une cour du Palais, ce nouveau lieu a permis une intervention architecturale toute particulière qui a su trouver l’équilibre entre le Palais, la pyramide et les collections présentées.
Constituée de deux étages chronologiques, l’exposition est constituée d'un ensemble gigantesque d’objets, mosaïques, outils,… du monde islamique.
La scénographie est très bien pensée, nous ne sommes jamais perdus et l’espace est composé harmonieusement. De plus, les cartes qui expliquent l’évolution de l’Islam, les croisades, etc sont très intuitives et efficaces.
Encore un voyage dans le temps et dans le monde que nous offre le plus prestigieux des musées parisiens. Et on le soupçonne de nous cacher encore une immense partie de ses collections ! Vivement le Louvre Lens et le Louvre Abu-Dhabi !

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Musée du Louvre - Arts de l'Islam

Nouvelles architectures - FRAC

Maquette d'architecture du nouveau FRAC-Centre - Architectes : Jakob+MacFarlane.

Jusqu’au 14 octobre et à l’occasion des 30 ans de la création des FRAC, le Centre Pompidou propose une promenade nationale à travers les six projets architecturaux qui naissent actuellement dans nos régions.
Un tour d’horizon complet de ces structures culturelles uniques qui permettent la diffusion provinciale de l’art contemporain !

Lien :
Centre Pompidou - Nouvelles architectures

Adel Abdessemed - Je suis innocent

Coup de tête - 2011-2012

Étape phare de mon passage à Paris, cette exposition était l’une de mes premières motivations pour venir dans la capitale.
Adel Abdessemed, sorti des beaux-arts de Lyon, est l’un des artistes que j’apprécie particulièrement, tant par la qualité des pièces que par l’orientation idéologique du travail.
C’est sans doute pour cela que cette visite m’a finalement un petit peu déçu, par un manque de surprises. Mis à part deux vidéos, j’avais déjà eu l’occasion de voir toutes les pièces de l’exposition, en vrai ou en image. Ce fut néanmoins intéressant et une première de les voir rassemblées.
Je suis innocent offre un regard complet sur l’œuvre d’Abdessemed, qui permet le lien entre différents moments de l’histoire de l’art et la société actuelle. Évocation de Goya et son Pelele pour Also sprach Allah (2008) ou d’Antonio Pollaiuolo – artiste italien du XVe siècle – qui a sculpté Hercule et Antée et qui sont ici réincarnés sur la Piazza par deux colosses contemporains : Zidane et Materazzi. (Coup de tête – 2011-2012).
A visiter jusqu’au 7 janvier 2013.

Lien :
Centre Pompidou - Adel Abdessemed

Mircea Cantor

Epic fountain - épingles à nourrice plaquées or 24 carats - 314*21cm - 2012

Prix Marcel Duchamp 2011 – au Centre Pompidou – Espace 315.
« Il serait bien de penser plus à l’imagination qu’aux images, ne pas penser qu’au rétinien ». Mircea Cantor, lauréat du prestigieux prix Marcel Duchamp présente plusieurs œuvres que l’ont pourrait regrouper sous une phrase, elle-même titre d’une pièce et par laquelle on est accueilli : Don’t judge, filter, shoot.
Ne pas juger, mais faire des choix et agir. Tel est le message de l’artiste qui nous montre une rosace faite de tamis percés par des balles d’arme à feu.
Et là, bien plus forte encore, cette vidéo représentant un rituel, une cérémonie, on ne saurait dire. Où il est question de relations humaines, quelles qu’elles soient. Un film magnifique tant par ses images que par son sens.
A voir absolument, jusqu’au 7 janvier 2013.

Lien :
Centre Pompidou - Mircea Cantor

Bertrand Lavier, depuis 1969

Moniteur de contrôle des visites de l'exposition.

Le centre Pompidou présente une exposition de l’artiste français, du 26 septembre au 7 janvier 2013.
Bertrand Lavier, grande figure de l’art contemporain, a débuté sa carrière dans le land art en 1969, alors influencé par ses études de paysagisme.
Puis viennent les périodes que l’on connait tous, et surtout, que l’on a déjà vues et revues : les objets peints, les superpositions d’objets et les Walt Disney Productions.
Une exposition sans surprises, qui saura peut-être plaire aux visiteurs occasionnels des grands musées parisiens, qui ne connaissent pas encore Monsieur Lavier. Et ils sont nombreux.

Lien :
Centre Pompidou - Bertand Lavier

20121005

L'ellipse d'ellipse - Bojan Sarcevic

Éventuellement - 2010 - Acier et plaques de cuivre

Du 21 septembre au 18 novembre, les espaces de l'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne (69) sont entièrement dédiés à l'exposition des travaux de l'artiste serbe, qui signe ici sa plus grande monographie jamais montrée.
Un parcours sensiblement teinté de formes et interventions modernistes, rappelant le début du XXe siècle, complété d'un ensemble remarquable de vidéos, faites de scénettes jouées par les matériaux chers à l'artiste. Accompagnées d'un son d'instrument, souvent unique, mais choisi précisément. Il s'agit de la série Only after dark : un titre générique pour ces œuvres hybrides : les films d'un sculpteur qui se préoccupe d'architecture. Les dispositifs scénographiques permettant la projection des vidéos 16mm sont superbes.
Une belle exposition alliant stabilité, légèreté.
Une ellipse rondement dévoilée.

Lien :
IAC

20120923

La part abyssale - Erick Beltran


Le centre d’art la Synagogue de Delme présente actuellement une exposition d’Erick Beltran : La part abyssale. Une pyramide inversée d’images qui n’ont au premier regard aucun lien iconographique. Mais la structure est subtilement constituée de strates de lectures.
Cette installation est une sorte de schéma, résultat de recherches philosophiques sur la conscience individuelle et collective, partant du fait que le Moi n’existe pas. Il ne serait, selon l'artiste, constitué que d’un tout collectif (et à la fois confronté à ce tout collectif), représenté par les multiples niveaux d’images classées.
Plusieurs points de vue s’offrent alors au visiteur. Tout d’abord de l’extérieur de la structure où il perçoit le monde qui l’entoure, fait de média, politique, économie, etc. Puis il pénètre dans la structure, dans son Moi (intra / à l'intérieur) où il va être au centre du gouffre d’images représentant la psyché humaine. Et enfin, il monte, pour atteindre la mezzanine, d’où il pourra observer l’ensemble de la pyramide, en étant le niveau supérieur, rajoutant ainsi une strate au sommet - base de la pyramide - pour autrui (qui est en bas).
Bien que très compliquée à saisir lors d’une simple visite, cette installation révèle un intérêt et une réflexion philosophique passionnante et complexe.
Jusqu’au 30 septembre.

Lien :
CAC La Synagogue de Delme

20120922

La Synagogue de Delme à la Une

La Gue(ho)st House de Berdaguer & Péjus - Centre d'accueil des publics et atelier de résidence - Synagogue de Delme

La Synagogue de Delme en ce jour inaugure son nouvel espace d’accueil des publics ! La Gue(ho)st House de Christophe Berdaguer et Marie Péjus se dévoile enfin au public !

20120921

Doug Wheeler | FRAC Lorraine



Le FRAC Lorraine nous invite à voyager dans les déserts de l’Arizona natale de Doug Wheeler… En effet, l’artiste tente de recréer et nous faire vivre les ambiances lumineuses des paysages infinis, dans lesquels il s'est autrefois perdu… physiquement et psychologiquement.
Une installation fonctionne particulièrement bien et permet une réelle perte de repères : une expérience à vivre.
Ce n’est pas le cas de la dernière salle, qui ne crée aucun déclic visuel. Dommage. A voir néanmoins absolument !
Le voyage est gratuit et possible jusqu’au 11 novembre.

Lien :
FRAC Lorraine

1917


Du 26 mai au 24 septembre 2012, au Centre Pompidou – Metz.
L’année 1917 a donné lieu à de multiples bouleversements dans tous les domaines et partout dans le monde. Cette exposition en fait la démonstration en présentant une quantité impressionnante d’œuvres, objets, photographies, schémas, textes,…
La visite débute par le premier étage où l’on peut voir les créations artistiques de cette année de conflits mondiaux majeurs. Et partout, l’heure est au changement. Le cubisme fait son apparition, Marcel Duchamp crée le ready-made. Puis les artistes peuvent être ainsi classifiés : artistes-soldats, soldats-artistes, artistes officiels de la guerre, les avant-gardistes…
Une collection de douilles et ogives d’obus gravées particulièrement exceptionnelle témoigne d’une pratique inédite, peu montrée dans les musées d'art.
La Grande Nef offre une approche plus historique de l’époque, même parfois scientifique. Mais tout est là, faisant face à l’immense toile de fond de Picasso : Parade.
L’année 1917 a vu aussi apparaître des choses incroyables en médecine. Effectivement, pour remédier à tous ces hommes blessés de retour du front, les gueules cassées, il a fallu inventer de multiples prothèses et autres opérations peu rassurantes. La réparation est une notion qui se réinvente cette année-là.
A propos de cela, j’ai pu assister à une conférence de Kader Attia, qui depuis plusieurs années travaille sur cette notion de réparation, comme le montre son installation à la Documenta de Kassel. De l’architecture au corps humain, l’idée de réparation a toujours existé et a souvent une signification très intéressante ou bien raconte une histoire, témoigne d’un temps. Par exemple, le parallèle effectué entre des fétiches congolais réparés et les gueules cassées de 1917 est tout à fait remarquable et prend tout son sens.
Finalement, cette exposition généreuse offre une vue panoramique de l’année 1917. Surprenante de la part du Centre Pompidou, car reflètant plus un musée d’histoire que d’art moderne et contemporain. Ce n’est pas pour déplaire au grand public, venu encore une fois en masse !

Lien:
1917 au Centre Pompidou-Metz

20120919

Tchernobyl on tour - ...et s'en aller | Kunsthalle

Elena Costelian - La Veillée - 2012 - installation

Une double exposition actuellement est proposée par la Kunsthalle de Mulhouse. "Tchernobyl on tour" "…et s’en aller" interrogent l’histoire, qu’elle soit grande ou petite.
Elena Costelian se penche sur l’histoire récente, de laquelle nous n’avons pas encore fait le tour.
L’artiste roumaine a passé un mois en bordure de la « zone interdite », dans le village de Volodarka, à 40 km de la centrale qui a explosé. On découvre les habitants livrés à eux-mêmes et aux touristes, qui viennent voir "le musée à ciel ouvert".
Une installation réaliste dans laquelle nous ne pouvons pénétrer nous fait perdre nos repères, à tel point que l’on se demande si notre planète n’a pas dévié de son axe.
Chourouk Hriech, elle, s’intéresse à la "petite histoire" en explorant à même les murs le pouvoir graphique de ses souvenirs de voyages. Comme des fresques aux multiples détails, ses dessins nous emmènent un à un dans un ailleurs lointain, suivant un plan défini.
Le reproche que l'on peut faire ici est que un lien entre les deux accrochages est peu évident...
Jusqu’au 11 novembre.

Lien :
Kunsthalle Mulhouse

Arte Povera - Kunstmuseum Basel

Luciano Fabro - L'italia d'oro - 1971

Du 9 septembre 2012 au 3 février 2013, le Kunstmuseum de Bâle présente l'un des derniers mouvements d'avant-garde du XXe siècle : l'Arte Povera. Mouvement italien, dont le terme apparaît pour la première fois lors d'une exposition à Gênes en 1967.
Tous les artistes sont présents, de Kounellis à Merz en passant par Boetti ou Fabro. Le plus grand musée bâlois propose une visite inédite de ce mouvement méconnu du grand public, qui a su ouvrir l'art et l'éloigner des chemins classiques et de l'ordre établi.
Très bien documentée et simplement scénographiée, cette exposition est une étape obligatoire si vous passez dans cette cité helvète !
Ricca mostra d'arte povera ! (Riche exposition d'art pauvre)

Lien :
Kunstmuseum Basel - Arte Povera

Fondation Beyeler - Philippe Parreno



Jeff Koons a déménagé, Degas n'a pas encore pris ses quartiers dans la belle fondation dessinée par Renzo Piano. Mais en attendant, on nous annonce une petite exposition de Philippe Parreno.
Le prix de l'entrée reste identique et très élevé même en période de transition. Mais pour cette fois, la Fondation Beyeler perd des points, et c'est la première fois qu'elle me déçoit.
Non pas que les dessins présentés de Philippe Parreno soient eux-mêmes décevants mais la partie majeure de l'exposition : deux films projetés dans les salles inférieures du bâtiment, ne fonctionnaient pas pour des raisons techniques.
Les installations sonores fonctionnaient bien elles aussi, ce qui permet de contempler les nénuphars sonores mais manquaient fortement d'ancrage avec l'exposition (l'installation sonore étant en lien direct avec les films projetés) Il est déplorable que dans un lieu de ce standing, ayant payé 10CHF (étudiant) et 20CHF (plein tarif) soit un total d'environ 30 euros, nous n'ayons pas accès à des vidéos projetées !
Un petit tour dans la collection Beyeler, déjà, vue et revue... et puis c'est tout !
A éviter jusqu'à ce que Degas remonte le niveau... du moins, je l'espère.

Lien :
Fondation Beyeler

20120918

Japy Factory - 2012

Mes Tissages

Japy Factory 2012 ou "On reprend les mêmes et on recommence !"
Ayant été déçu par l'édition 2011 qui promettait de grandes choses mais qui ne montraient rien de bien différent au niveau plastique de l'année précédente, je me suis rendu à Beaucourt pour cette nouvelle édition avec peu d'enthousiasme...
La surprise fut que, pour le premier étage, des nouveautés étaient proposées et plutôt bienvenues ! Seulement, comme l'an dernier, elles se comptent au nombre de 3 ou 4 nouveaux artistes.
Je ne réécrirais pas le même article que l'an dernier (article 2011), beaucoup de sentiments sont les mêmes. Cet évènement se veut être "l'évènement artistique à ne pas rater"... Mais pour cela, il faut renouveler son accrochage et chaque année surprendre le visiteur. La ligne directrice de ce projet est peut-être plus orientée vers les concerts et autres manifestations temporaires auxquelles je ne peux pas assister.
Japy Factory 2013... Laissez-moi deviner...

Lien :
Japy Factory

20120915

On the Other side oh the mirror

Amandine Mohamed-Delaporte - My Monster is not worse than Yours

"Combien de fois perçoit-on notre reflet, combien de fois par jour se regarde-t-on dans la glace de la salle de bains ou celle d'un rétroviseur ? Qui est cette personne que l'on perçoit ? Est-ce vraiment nous ?" Telle est l'introduction d'Anna Tomczak, commissaire de la petite exposition présentée au 32 de la rue des tables claudiennes à Lyon.
Ainsi, Melika Shafahi, Amandine Mohamed-Delaporte et Mükerrem Tuncay présentent leurs photographies ou vidéos. Trois visions d'un au-delà du miroir, trois voyages dans le moi ou à travers ce que l'on perçoit du moi.
A voir jusqu'au 16 septembre...

20120913

Sous influence


Alain Declercq - "Meeting Place" (Harbor) - 2008 - encre sur livre de poche - œuvre unique - 22*13.2cm

Galerie L'attrape-couleurs à Lyon, jusqu'au 28 octobre.
Il s'agit d'un vernissage que je ne pouvais pas rater, connaissant bien Jeanne Susplugas, l'artiste à l'origine du projet. Sa première édition a été présentée à la Maison des Arts de Malakoff, près de Paris, l'an dernier : Our House in the middle of our street.
Sous influence s'intéresse de plus près à l'habitat modulable, c'est ainsi que la série de photographies d'Alain Bublex UMH - Unité Mobile d'Habitation - Paris, France rejoint et intègre parfaitement pour cette exposition l'environnement House to House.
Bien que la plupart des pièces présentées me soient pas inconnues, j'apprécie leur composition et la recherche "d'œuvres invitées" efficaces pour servir le propos.
Mon seul regret est de ne pas avoir découvert plus de productions récentes.
A bientôt pour un prochain épisode...

Lien :
L'attrape-couleurs

20120827

La peinture - mode d'emploi


Christian Roth - Blanc, bleu sur vert et rouge - peinture acrylique sur carton monté sur résine polyester stratifiée - 280 x 110 cm - 2011

Que devient la peinture aujourd'hui ? Le 19, CRAC à Montbéliard en présente un petit tour d'horizon (plutôt occidental) jusqu'au 26 août.
Onze artistes, plus ou moins connus, de différentes générations, se partagent un accrochage très classique (comme souvent) dans ce lieu d'exposition.
On questionne désormais le rapport support/surface, le format et la texture de la toile... la peinture devient parfois objet.
Finalement, ce que vise à montrer ce mode d'emploi, c'est une simplification maximum du médium peinture, sans pour autant renoncer aux matériaux traditionnels. La plupart de ces artistes cherchant dans leur réalisation, un minimalisme suffisant !
Le titre de cette exposition, sans doute volontairement prétentieux quant à la proposition du mode d'emploi de la peinture, ne reflète néanmoins pas totalement ce à quoi l'on pourrait s'attendre.
Sans plus.

Lien :
le 19, La peinture - mode d'emploi

20120620

dOCUMENTA (13)


Goshka Macuga - Collage numérique pour Of what is, that it is; of what is not, that it is not 1 - tapisserie - 2012

L'évènement artistique qui a lieu tous les 5 ans à Kassel en Allemagne a débuté le 16 juin 2012 et durera 100 jours, jusqu'au 16 septembre.
Durant cette période, toute la ville vit au rythme de la dOCUMENTA qui investit tous les lieux, qu'ils soient institutions artistiques, cinémas, banques, magasins, parcs ou que sais-je encore.
Les trois jours passés sur place n'auront pas suffi pour tout voir... c'est absolument gigantesque.
Souvent controversée pour plusieurs raisons dans ses dernières éditions, la quinquennale allemande n’aura cette année aucun titre, aucun thème si ce n’est rester au plus près du présent. Carolyn Christov-Bakargiev en est la chef d’orchestre.
Il s’agit donc d’un immense parcours à travers toute la ville, que chaque visiteur sillonne, son plan à la main, se repérant difficilement parmi toutes les propositions qui lui sont faites. Et parfois au détour d’une rue, dans laquelle on se retrouve par hasard, on découvre un ancien restaurant, transformé en galerie d’exposition.
Quelques excellentes surprises se cachent ici ou là. Une performance hallucinante de simplicité qui nous transporte dans un au-delà, entre théâtre et danse contemporaine, c’est signé Tino Seghal. Une déambulation sonore et vidéo dans la gare par les artistes Janet Cardiff et George Bures Miller, qui installent aussi une forêt d’enceintes dans un bois, permettant une multidiffusion déroutante.
Les grands musées et le parc de la ville restent les points forts de la visite.
Une pièce entière du Friedericianum est dédiée à l’une des pépites de cette dOCUMENTA : une installation très complète de Kader Attia sur les gueules cassées.
À quelques pas de là, une autre œuvre à ne pas louper, de Goshka Macuga, une immense tapisserie, tissée avec tant de subtilité que l’on croirait voir un tirage photographique (cf photo). Cette composition photographique complètement surréaliste nous plonge entre réalité et fiction narrative, entre enjeu politique et rêves de gamins perdus au milieu d’un univers qu’ils ne contrôlent pas (en résonance avec la dOCUMENTA qui se déplace à Kaboul puisqu’une autre tapisserie se trouve simultanément dans la capitale afghane).
Enfin le parc, espace très étendu sur lequel sont parsemés un peu partout de petits pavillons d’exposition ou projets in situ, parmi lesquels Untilled de Pierre Huyghe, qui a investi une friche mystérieuse : le compost du parc Karlsaue. Ou encore Idea di pietra de Giuseppe Penone, un arbre de bronze (qui semble vrai) avec dans ses branches fraîchement élaguées un énorme rocher.
Finalement, résultat en demi-teinte pour cette première expérience de la dOCUMENTA de Kassel. D’une part, la quantité répond à mes attentes, d’autre part la qualité et l’envergure des projets exposés m’ont un petit peu déçu. Peut-être attendais-je trop d’une quinquennale, mais je pensais apprécier davantage d’œuvres monumentales, que seul ce genre d’évènements peuvent offrir.
À voir néanmoins !

Lien :
dOCUMENTA 13

20120610

"Jazz jour et nuit" Guy Le Querrec / Magnum Photos


Le trompettiste Miles Davis.

Du 11 mai au 13 juillet 2012, le Centre d'art Contemporain le Fort du Bruissin de Francheville (69) présente une exposition photographique sur le thème du jazz, en lien avec le festival Fort en Jazz et toute une série d'évènements sur ce mouvement musical dans ce même lieu et aux alentours.
Propices à certaines expositions, les galeries souterraines de ce fort se prêtent à merveille à l'ambiance jazz qui ressort des tirages argentiques.
Des photos tout à fait magnifiques pour saisir le moment où le maître du saxophone ou de la trompette entre en osmose totale avec son art.
Il s'agit là d'une très belle exposition, que sauront adorer aussi bien les amateurs de photo que les fans de jazz.
A voir... à entendre... à vivre.

Lien :
Mairie de Franchville - "Jazz jour et nuit" au Fort du Bruissin

20120602

Jean-François Guillon - La moitié de l'écho


La moitié de l'écho - bois peint - 2012

Galerie du Granit à Belfort (90). Du 12 mai au 20 juin.
Je me permets de faire l'écho de cette installation empreinte de jeux oulipiens, de jongleries typographiques et autre agencements de formes et de mots.
C'est bien vu, ludique et amusant, pour petits et grands.
Je vous le dis à demi-mot : "Dépechez-vous, cette exposition se termine bientôt."

Lien :
Jean-François Guillon au Granit

20120514

MUDAM - expositions


Su-Mei Tse - Many spoken words - encre, pierre et fonte - 2009

Une visite au Luxembourg nécessite évidemment un passage au MUDAM pour en faire le tour des expositions...
Comme d'habitude, le musée propose 5 ou 6 accrochages différents, mêlant peinture, sculpture, design, architecture, vidéo,...
Bien qu'un petit peu déçu par la globalité, j'ai pu apprécier une installation mystérieuse et vivante de Sarah Sze puis le monde de Maurizio Galante & Tal Lancman (transversal design) partagé entre design, architecture et haute couture.

Lien :
MUDAM

HEEMECHT | HEIMAT | PATRIE | HOME


Go home - Jurij Kosobukin (Ukraine)

Du 12 mai au 3 juin, au Ratskeller - Cercle de Luxembourg est présentée une "cartoon expo".
N'étant pas du tout au courant de cet évènement, je rentre par curiosité dans la galerie après être passé devant.
Il s'agit d'une exposition de dessins, mise au point par un couple allemand sur le thème de la patrie et montrant des dessinateurs de toute l'Europe.
Finalement une belle exposition mêlant dessins de presse, univers fantastiques, bande dessinée ou traits de crayons plus abstraits.
Entrée libre.

20120513

200ème


L'article Sol Lewitt - dessins muraux est le 200e de mon blog.
Pour fêter ça, et à l'occasion des JO qui approchent, petite question :

Quel artiste, que j'apprécie tout particulièrement, a eu l'audace de rallonger un marathon de 3 mètres ?

À gagner, au choix :
- une invitation à courir un vrai marathon (42.195 km) avec moi
ou
- une invitation à courir un 10km avec moi.

:D

Sol Lewitt - Dessins muraux de 1968 à 2007


#1185 - 2005

Du 7 mars au 29 juillet 2013, au Centre Pompidou - Metz.
Il existe des moments comme ça, absolument inouïs que seul l'art peut procurer... où l'on se sent perdu devant le travail accompli, où seuls des traits de crayons donnent des frissons.
Les dessins muraux de Sol Lewitt, pour la première fois montrés si nombreux en Europe, ont été une révolution dans l'art contemporain, bien que descendants directs des fresques de la Renaissance italienne.
L'artiste américain a créé quelque 1200 wall drawings. 33 ont été choisis pour la présentation à Metz, sous la direction de Béatrice Gross.
"L'artiste conçoit et élabore le plan du dessin mural. Celui-ci est réalisé par des dessinateurs (l'artiste peut être son propre dessinateur) ; le plan (écrit, oral ou dessiné) est interprété par le dessinateur."*
Voilà tout l'intérêt de la réalisation d'une pareille exposition. Trouver autant de dessinateurs que l'exigent les œuvres, qui seront les interprètes des notices de Sol Lewitt, créant donc des dessins originaux.
Ainsi se sont mêlés aux artistes de l'atelier Sol Lewitt, les étudiants des écoles d'art de Lorraine et quelques jeunes artistes, fraîchement diplômés. Une expérience qui doit être particulièrement plaisante à vivre et enrichissante.
Le résultat est exceptionnel avec un voyage complet à travers presque quatre décennies de murs investis !
En fin de parcours est montrée une très belle vidéo documentaire qui présente la démarche et la réalisation de tous ces chefs-d'œuvre.
Perfect.

*Extrait du Texte original de Sol Lewitt, traduit de l'anglais par Catherine Vasseur - © Lewitt Collection, Chester, Connecticut (États-Unis)

Lien :
Centre Pompidou - Metz

Joël Hubaut - EPIDEMIK Past, present and future


Professionnel de l'hybridation et du mixage de l'art contemporain, Joël Hubaut présente ici son univers plein de kitch, de mauvais-goût et de rock and roll (cf son site internet).
Une exposition qui respire un certain chaos, mais qui reste peut-être un peu trop scénographiée en mode "art contemporain" !
À la Galerie Faux Mouvement à Metz, du 2 mars au 13 mai 2012.

Liens :
galerie Faux Mouvement
Joël Hubaut

20120510

Attraction étrange | Louise Hervé & Chloé Maillet


Du 25 février au 13 mai 2012.
La synagogue de Delme propose à un artiste (ou duo d'artistes dans le cas présent), sous la forme d'une invitation de créer une exposition.
Réussir à s'approprier le lieu, très présent par son architecture et son histoire n'est pas une tâche facile. Louise Hervé et Chloé Maillet l'ont cette fois investi comme lieu d'exposition (dans une fonction muséale), tout en chargeant l'accrochage d'un passé historique maîtrisé et en utilisant l'environnement Delmois d'une belle manière.
Voilà ce que l'on attend dans ce centre d'art, perdu entre Metz et Nancy, lequel se voit confronté à un public particulier. Et pour cela, les artistes ont su toucher, que l'on soit visiteur venu d'ailleurs ou habitant du Saulnois.
Attraction étrange ou quand l'art contemporain se confronte à l'histoire naturelle, minérale mais aussi celle de l'art et des œuvres oubliées.
En s'alliant avec des partenaires locaux comme le Musée barrois de Bar-le-Duc, le Musée départemental du Sel de Marsal, l'association archéologique de Delme Ad duodecimum, le Centre International d'Art Verrier de Meisenthal et le Républicain Lorrain, elles ont su prendre à bars le corps le problème de l'ancrage artistique à la synagogue.
De plus, les objets présentés sont subtilement choisis et offrent parfois un spectacle formel étrangement attirant : l'expérience Louise Hervé & Chloé Maillet est l'une des meilleures de ces dernières années.
A voir.

Lien :
Centre d'art la Synagogue de Delme

20120503

Arnaud Elfort


Rencontre avec l'artiste après la résidence effectuée à Lindre-Basse (organisée par le centre d'art la Synagogue de Delme).
Le travail d'Arnaud Elfort est essentiellement porté sur les figures en marge de la société et leur relation permanente avec l'espace public. Pour les trois mois de résidence à Lindre, il choisit de travailler particulièrement sur un monument Rémois : le Monument aux Héros de l'Armée noire, érigé après la Première Guerre mondiale, en hommage aux soldats des colonies françaises ayant combattu les Allemands.
L'accrochage et la monstration du travail de recherche n'est pas là le plus intéressant mais le discours de l'artiste et son investissement dans sa quête d'informations est assez impressionnante. Et c'est finalement le but d'une résidence comme celle-ci : profiter d'un temps donné à l'écart du monde pour pouvoir se plonger pleinement dans ses recherches.
Néanmoins, je pense qu'il est préférable dans ce lieu si particulier de créer un projet en lien direct avec le village, les alentours, le patrimoine local,...
Arnaud Elfort est membre actif du survival group.

Liens :
Survival group
Centre d'art la Synagogue de Delme

20120412

The view from a volcano : the kitchen's soho years 1971-1985 (revisité)


Un petit détour par Brest lors d'un séjour breton m'a permis de découvrir un centre d'art relativement spacieux, au programme alléchant : la passerelle.
L'exposition en cours semblait attirante, avec des œuvres de Vito Acconci, Tony Conrad, Christian Marclay, Matt Mullican, Cindy Sherman,...
Ce fut une expérience chrono, car la fermeture du lieu se faisait 10 minutes après mon entrée et c'est bien regrettable car c'est le genre d'exposition où il faut beaucoup de temps pour regarder les différentes vidéos, photographies, textes,...
Parcouru donc à toute vitesse, j'ai tout de même pu capter quelques informations sur ce mouvement très rarement montré comme tel.
Si vous passez dans le coin, c'est un endroit à visiter. J'espère pouvoir y retourner rapidement avec du temps devant moi !

Lien :
passerelle - centre d'art

20120331

Dominique De Beir | A bout portant


Galerie du Granit à Belfort.
"Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous ..." Le travail de Dominique De Beir repose sur la mise en abîme d'un geste mécanique et répétitif.
"Peut-être faut-il détruire pour révéler ?"
Un rapport original au support, à la peinture et au dessin avec des actions réalisées par ou à l'aide d'outils insolites.
Une exposition qui présente d'une part des œuvres formellement liées. et d'autre part une vidéo décalée, montrée à l'entrée (qui est aussi la sortie). Il subsiste un trou entre les deux pratiques, que je n'ai pas réussi à chevaucher...

Lien :
Dominique De Beir au Granit

Digital Art Works | The Challenges of Conservation


OSS/**** - Jodi - 2005 (nouvelle version) > Impression d'écran sur mon ordinateur du programme %20 [support CD-ROM distribué aux visiteurs avec 3 programmes]

Exposition présentée au ZKM de Karlsruhe d'octobre à février 2012 puis actuellement et jusqu'au 28 avril à l'Espace multimédia Gantner de Bourogne (90).
Digital Art Conservation est un projet de recherche européen qui vise à étudier depuis 2010 les conditions de conservation des œuvres d'art numériques.
Ainsi sont présentées des pièces de différentes années depuis 1984 jusqu'à nos jours avec parfois justement des œuvres qui ont dû subir des mises à jour pour pouvoir être lues avec les technologies actuelles.
Cette exposition se présente en deux axes. Le premier étant les productions des artistes (Nam June Paik, Herbert W. Franke, Hervé Graumann, Jodi,...). Le second montre l'interview de chaque artiste qui développe son point de vue sur la conservation et la pérennité de son travail.
Ces vidéos sont finalement très importantes et posent de réelles questions quant à l'avenir de l'art numérique face à l'évolution technologique.
Il est néanmoins un problème peu abordé dans ces interviews auquel j'ai été confronté et qui impacte l'art des nouveaux média : le bug, la panne. Effectivement, l'une des pièces majeures ne fonctionnait pas pour des raisons techniques... Drôle de coïncidence !
Le livret de visite de l'expo est très complet et développe pour chaque travail le mode de fonctionnement, les logiciels utilisés, les compatibilités,...
L'exposition s'étend sur trois lieux différents, entre l'espace Gantner, l'école d'art Jacot et l’Hôtel du Département à Belfort.

Liens :
Espace multimédia Gantner
ZKM Karlsruhe

Die Brücke (1905-1914) Aux origines de l'expressioisme


Ernst-Ludwig Kirchner - L'Artiste Marcella (détail) - 1910 - Brücke-Museum, Berlin

Le Musée de Grenoble expose jusqu'au 17 juin les tableaux, gravures et dessins majeurs de ce mouvement allemand du début du XXe siècle qui a eu une très forte influence sur la peinture moderne.
Kirchner, Schmidt-Rottluf, Heckel, Bleyl sont les quatre fondateurs de Die Brücke. Ils seront rejoints plus tard par Amiet, Pechstein et Mueller puis par Nolde qui ne fera partie du groupe qu'une seule année, en 1906.
Inspirés par Van Gogh ou Munch, ces peintres vont révolutionner la peinture en utilisant des lignes nouvelles, des couleurs surprenantes. Une liberté du trait et une puissance de la couleur partagées avec les fauvistes.
Cette exposition offre la possibilité de voir des œuvres issues du Brücke-Museum de Berlin et ainsi de montrer l'importance d'un mouvement qui a su jeter un pont entre deux époques et qui n'a jamais eu en France la place qu'il méritait.
A voir.

Lien :
Musée de Grenoble

20120329

Ceci est ma maison / This is my place


Lili Reynaud Dewar au Magasin de Grenoble, jusqu'au 29 avril.
Cette exposition a tout d'une rétrospective du travail de l'artiste. Un parcours domestique dans lequel chaque pièce traversée montre une nouvelle contextualisation d'expositions passées aux quatre coins du monde.
« L'exposition Ceci est ma maison / This Is My Place, prend pour point de départ un texte que j'ai publié récemment dans ma propre revue : Petunia. J'y défends l'idée indéfendable selon laquelle pour une artiste femme, la propriété immobilière, et les impératifs économiques et de maintenance qui l'accompagnent, sont une entrave au développement de sa pratique. Je soutiens que les lieux d'exposition dans lesquels nous sommes amenées à montrer notre travail pendant des « durées limitées », tiennent lieu et place de « maison » : on peut les meubler, les habiter même, pour quelque temps, puis s'en défaire sans laisser de traces autres qu'une documentation photographique ad hoc. [...]"
Ainsi, nous sommes amenés à visiter l'univers complet et complexe de Lili Reynaud Dewar à travers performances, scultpures et autres vidéos. Subtilement, l'exposition commence et se termine dans l'espace du magasin appelé la Rue, en dehors de la maison. Cette rue est l'occasion pour l'artiste de s'approprier totalement le lieu, en créant une performance inédite...

Lien :
Magasin CNAC

20120223

L'entre-deux : des savoirs bouleversés


Marie Lund - Beginning Happening - 2011

Une exposition où se croisent et se confrontent les matériaux, les médiums et les savoirs, dans des travaux non aboutis, en recherche perpétuelle.
Quatre artistes pour quatre démarches différentes, équilibrées entre des objets aboutis et des recherches entamées.
Bien que le travail de Marie Lund et la vidéo d'Aurélien Froment soient d'une qualité remarquable, trop peu d'œuvres sont présentées dans ce centre d'art contemporain, qui comme souvent me déçoit.

Lien :
Kunsthalle - Mulhouse

20120211

parti PRIS


Skander Zouaoui - Lièvre écorché - céramique clouée - 2009

Au CRAC le 19 à Montbéliard, jusqu'au 22 avril.
Cinq responsables d'institutions artistiques du grand Est, artistes, ou critique d'art ont choisi de nous montrer des artistes, qu'ils soient peintres, vidéastes, sculpteur ou dessinateurs.
Le risque d'un tel pari (qui peut être assumé) est que l'accrochage ne soit pas très cohérent et offre une vision globale de travaux d'artistes sans tisser de liens entre les différents partis pris. C'est un peu le cas ici.
Il est présenté néanmoins quelques belles pièces et de très jeunes artistes, qui ont une chance de montrer leur travail.

Aki Lumi - Paradise Diagram


Exposition de photographies et dessins à la galerie du Granit à Belfort.
Entre jardin aux plantes envahissantes et une architecture en ruine, l'artiste nous montre un univers psychédélique.
On regrette la seule présence de cadres au mur, ce qui n'investit pas l'espace comme on aurait pu l'imaginer, car l'architecture du lieu se prêterait bien à une installation de plantes envahissantes par exemple.
Cela manque de vie. Ce qui n’ôte rien à la qualité des réalisations.
Jusqu'au 25 février.

Lien :
Aki Lumi au Granit

20120204

Longitude


Thomas Léon et Guillaume Louot à la galerie BF15, jusqu'au 24 mars.
Perrine Lacroix, commissaire de cette exposition a su avec les artistes créer une harmonie parfaite entre les travaux et les deux espaces.
D'une part une structure architecturale sonore échouée au beau milieu de la galerie qui n'existerait pas aussi bien sans les peintures murales géométriques et structurées. Ce qui fait un lien direct et évident avec la vidéo présenté dans la deuxième salle présentant une architecture premièrement stricte et consensuelle, perturbée dans sa hauteur par des structures inhabituelles.
Un accrochage à voir et à vivre dans son ensemble.

Lien :
BF15

20120130

Les Trois Sœurs


Présenté par le TAM (Théâtre à Marcy), une troupe de comédiens amateurs de Marcy l'Étoile dans le Rhône.
Anton Tchekhov, auteur russe de la fin du XIXe siècle est particulièrement connu pour ses écrits sur la vie en société dans la Russie qui lui est contemporaine.
Les Trois Sœurs en est une parfaite illustration, avec l'envie grandissante des trois protagonistes de quitter leur campagne pour aller s'installer à Moscou. La vie suit bon gré mal gré son cours, au cœur d'un foyer où les officiers de la garnison locale sont devenus familiers.
Dramatiquement humoristique, cette pièce n'en est que plus valorisée par le jeu des comédiens qui sembleraient professionnels. Et aussi, une prestation scénographique et des choix de mise en scène bien réglés. La seconde partie de la pièce se déroulant 5 ans plus tard permet une actualisation des costumes et du décor, créant un lien avec une Russie actuelle, que l'on sait dans une situation finalement presque semblable.
A voir jusqu'au 5 février (cf lien).

Lien :
TAM - Les trois sœurs

20120123

Les poissons selon l'arrivage du jour


Eric Hattan a dérangé l'ordre des choses à la BF15 de Lyon, jusqu'au 21 janvier.
Lorsque les éléments que l'on souhaite dissimuler derrière murs et placards deviennent seuls acteurs d'une installation originale.
N'investissant le lieu que par les murs et interstices dans lesquels ils sont susceptibles d'être cachés, les archives, classeurs, outils et autres objets occultent le vide façon Tetris.
Une installation originale et qui varie sensiblement selon son lieu de monstration !
Eric Hattan dit s'être emparé de cette invitation comme d'une nouvelle opportunité pour "donner un sens au changement". Le changement, c'est maintenant.

Lien :
BF15

20120107

Invisibles "la tragédie des chibanis"



Photographie d'une répétition - Crédits photographiques : Luc Jennepin 2010 - http://nasserdjemai.com/frameset_invisibles.htm

Théâtre Granit à Belfort. Texte et mise en scène de Nasser Djemaï.
"Tout le monde sait que ces hommes ont souffert, tout le monde connaît l’exploitation industrielle dont ils ont été victimes. Tout le monde a entendu parler, de près ou de loin, de cette génération qui a dû baisser la tête pour survivre, intériorisant ainsi la honte, l’humiliation et la haine." Tel est le propos de la pièce.
Ces vieux travailleurs immigrés, devenus invisibles et qui sont au devant de la scène pour un moment de théâtre exceptionnel.
Extrêmement bien joués par des comédiens fondus dans leur rôle, les personnages vivent l'histoire complexe d'une famille au sens large : LA famille. Une partie au pays, l'autre en France pour pouvoir continuer à toucher le complément retraite.
Le jeune Martin doit retrouver son père inconnu à la mort de sa mère. Il rencontrera alors un groupe de ces chibanis, dans leur quartier, en train de mourir lentement. Rendus socialement invisibles par une France qui les a rejetés après les avoir fait travailler dur.
Ils survivent, tout en envoyant l'argent au bled, en espérant pouvoir y retourner un jour.
"C'est Allah i' décide. C'est comme ça y'a rien à dire."
Nasser Djemaï signe ici une œuvre théâtrale magnifique, traitant d'un sujet très actuel, dans une société économique qui a viré de bord. C'est ce genre de pièce qui redonne au théâtre un vrai pouvoir d'expression et un rôle politique. Plus fort que le cinéma, car c'est vivant.
Tout est bien réglé : scénographie, mise en scène, texte, comédiens,...
A voir absolument, c'est en tournée nationale ! (voir lien)

Lien :
Nasser Djemai, Invisibles