20091228

Chroniques Urbaines - Le 19


Quoi de plus plaisant qu'une exposition sur l'art dans l'espace urbain quand on travaille soi-même sur la question ?!
Le 19, Crac de Montbéliard est un espace assez grandiose qui accueille chaque année six expos de grande qualité. Il est seulement très regrettable que le nombre d'entrées par expo soit de 600 personnes max ! Montbéliard n'est pas LA ville de l'art contemporain, c'est clair, mais quand même...
Pour ce qui est de Chroniques urbaines, il s'agit d'oeuvres de Jakob Gautel, Fabrice Lauterjung, Laurent Pernel, Bertrand Saugier quatre artistes (groupe MOI) invités par le 19 en résidence en 2009 dans le Pays de Montbéliard et Christophe Vaubourg, invité surprise !
Le travail de Jakob Gautel était particulièrement intéressant à ma vue, car il utilise beaucoup la typographie dans l'espace urbain. Une autre pièce m'a touchée : Pelouses interdites. Le collectif MOI a invité en 2007 les habitants de Lyon à réserver un pavé de la place des Terreaux pour le couvrir de dessins à la craie verte. Faire participer un public large est très bien abordée dans ce travail.
L'exposition dure jusqu'au 13 janvier. Elle vaut le détour.

Lien :
crac le 19

Biennale de Lyon


24 décembre 2009, la biennale de Lyon est dans se dernière ligne droite puisqu'elle se termine le 3 janvier 2010.
Après Venise, il est sûr que Lyon paraît petit. Mais j'ai tout de même été agréablement surpris par la richesse de l'exposition à la Sucrière. Thème de l'année : Le spectacle au quotidien. Beaucoup d'artistes présents travaillent avec les média à la mode : vidéo, interactivité, installations sonores,... Il est clair que les amateurs de peinture ne trouveront pas leur place dans cette biennale.
L'entrepôt Bichat, nouveau lieu de cette manifestation, a été investi par l'artiste portugais Pedro Cabritas Reis. Avec sa pièce Les Dormeurs (2009), il a envahit le lieu sans le modifier (qui était son idée de départ) à la vue de sa structure intéressante. Il s'est contenté de disposer des néons, reprenant plus ou moins l'architecture, montrant un chaos ou une structure lumineuse qui oriente le spectateur. Une autre pièce du même artiste se trouvait adossée à la Sucrière, dans un bâtiment en construction, Le Bureau. Même principe, seulement le spectateur regarde de loin les néons qui mettent en valeur le béton.
La fondation Bullukian, en bordure de la place Bellecour m'a déçue. Très petit lieu d'exposition, elle présente une série de dessins qui narre un problème d'actualité, à savoir la régularisation de sans papiers. Je pense que ce thème pourrait être traité de façon plus efficace, à coup sûr !
Enfin, grosse déception, le MAC (Musée d'Art Contemporain) était fermé à 17h30 au lieu de 19h (car 24 décembre !). Je n'ai donc pas pu visiter la partie biennale de ce musée ! Je reproche à l'organisation de n'avoir pas annoncer cette fermeture avant sur internet. Nous l'avons appris par une feuille A4, collée sur la porte du MAC...
Si vous avez l'occasion, (dépêchez-vous !), je pense que cette biennale vaut le détour, mais elle ne demande qu'à s'améliorer. Ou plutôt, on lui demande de s'améliorer ! A dans deux ans, où là j'espère avoir plus de temps devant moi pour pouvoir aussi profiter de la biennale off.

Liens :
biennales de Lyon
musée d'art contemporain de Lyon
fondation bullukian

20091220

Les Douze Salopards


Ce film fait suite à la vision d'Inglorious Basterds (que je vous conseille vivement) car Tarantino s'en est largement inspiré.
D'un réalisateur qui m'était inconnu (Robert Aldrich), ce film est un mélange détonnant d'action et d'humour. Lee Marvin, John Cassavetes (que j'apprécie plus en acteur !), Charles Bronson, Clint Walker et bien d'autres sont de la partie.
Douze hommes, anciens soldats de l'armée américaine sont emprisonnés et condamnés, certains à mort, suite à des fautes commises durant leur service. Un major casse-coup répondant au nom de Commandant John Reiman(Lee Marvin) doit les choisir pour mener une mission très délicate. C'est l'occasion pour eux de retrouver la liberté... mais à quel prix ?!
Je vous conseille ce film datant de 1967, dans lequel les effets sont particulièrement bien réussis malgré l'époque (il a d'ailleurs reçu l'Oscar des meilleurs effets sonores). Néanmoins, si ce n'est pas trop tard, regardez-le avant Inglorious Basterds !

Filmographie :
Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) - Robert Aldrin - 1967
Inglorious Basterds - Quentin Tarantino - 2009

Liens :
Les Douze Salopards sur allociné
Inglorious Basterds sur allociné

20091217

Shadows


Shadows - John Cassavetes - 1959
Troisième film de ce réalisateur que je vois en peu de temps. Après Gloria (1980) que j'avais trouvé pas mal et Faces (1968) qui m'avait profondément déçu !
Shadows, film en noir et blanc, c'est l'histoire d'un chanteur noir américain qui essaie de percer avec l'aide de son manager, mais qui est vite confronté à la vie réelle des États-Unis de l'époque !
La bande son, essentiellement jazz, joue un rôle crucial et est bien amenée.
La plupart des plans de ce film sont vraiment bien construits et les contrastes noirs et blancs sont particulièrement magnifiques !
La qualité plastique de ce film est indiscutable, mais le scénario est à mon goût pas extraordinaire. On reste dans le Cassavetes, un peu mou !

Liens :
Shadows sur allociné
John Cassavetes sur wikipédia

20091213

Le concert


Radu Mihaileanu, Le concert, 2008 - sorti en salle le 4 novembre dernier.
La bande annonce de ce long métrage m'avait attiré, d'autant plus que Mélanie Laurent est agréable à voir !
Je n'ai pas été déçu par l'ensemble du film, néanmoins je trouve très dommageable l'utilisation d'un humour très (trop) léger pour ce film. Le message est assez intéressant, et intégré à un scénario très original mais chaque intervention à l'écran de François Berléant (que j'apprécie pour d'autres choses) amène une touche de légèreté qui enlève tout le sérieux du film.
On reste tout de même ému à la fin, même si on s'y attend clairement !
Je dirai pour conclure que c'est un film du mercredi (films grand public qui sortent dans les cinémas le mercredi), pas si mal que ça.

Liens :
Le concert - le film
Le concert sur Allociné

20091209

Orange Mecanic


Etrange film de Stanley Kubrick, que je me devais de voir, si culte qu'il est.
Seulement cette œuvre m'a largement déçue. Je n'ai pas trop accroché... Même si le scénario est intéressant et que l'acteur qui joue Alex est bon.
Sans doute a-t-elle mal vieilli ! A l'image de 2001, Odyssée de l'espace, qui aujourd'hui face à un public jeune ne provoque plus beaucoup d'émotions ! En tous cas, cela ne vaut pas Full Metal Jacket du même réalisateur qui n'a pas perdu avec le temps.

Filmographie :
Stanley Kubrick, Orange Mecanic (A Clockwork Orange), 1971
Stanley Kubrik, 2001, Odyssée de l'espace (2001 : Space Odyssey), 1968
Stanley Kubrik, Full Metal Jacket, 1987

Liens :
Orange Mecanic sur Allociné
Orange Mecanic sur Wikipédia

Virgin Suicides


J'ai revu ce film (pour la deuxième fois), ce qui ne m'a pas fait de mal car je ne m'en rappelais plus du tout !
L'histoire de 5 jeunes filles, enfants de parents catholiques pratiquants, dont le père est prof de maths, dans le lycée de ses filles aux Etats-Unis.
Une des soeurs se suicide dès le début du film. Cela soulève des questions et le problème des suicides des ados aux States.
Tous les jeunes de leur âge se demandent comment de tels parents ont-ils pu créer d'aussi jolies créatures. Chaque garçon essaie de tenter sa chance. Et à la surprise générale, après avoir été punies, les filles sont enfermées chez elle et se suicident toutes un soir.
Scénario original plutôt bien construit ! Et Kirsten Dunst vraiment séduisante !
Dans un tout autre registre, Sofia Coppola et Kirsten Dunst étaient tout aussi bien alliées dans Marie-Antoinette (2006).
En attente du visionnage de Lost in translation (2003).

Liens :
Virgin suicides sur Allociné
Virgin suicides sur Wikipédia

20091207

Festival EntreVues


J'étais au Festival International du Film de Belfort (24ème édition d'EntreVues) au cinéma des Quais, du 3 au 6 décembre. Le festival dure une semaine (du 28 novembre au 6 décembre) et présente chaque année une compétition et une multitude de thèmes qui permettent de revoir d'anciens films.

La compétition portait pour cette édition sur le film documentaire ou la fiction.
Les thématiques du festival étaient :
# L'intégrale : Adolfo Arietta
# Nouveau cinéma suisse
# Hommage : Louis Skorecki
# Fragments d'une œuvre : Brian De Palma
# La transversale : L'un e(s)t l'autre
# Programmation exceptionnelle : L'après Vertigo
# Colloque cinéma et histoire
# Les chantiers de la mémoire
# et les Séances spéciales (ouverture, clôture, soirées, tables rondes,...)

Pour ma part, j'ai vu 10 films : 4 jeudi, 3 vendredi, 2 samedi et 1 dimanche.

Aguirre, la colère de Dieu - Werner Herzog, avec Klaus Kinski - VO (allemand) ST F - 1972 - L'un e(s)t l'autre - jeudi 16h15
Il s'agit d'une poignée de conquérants espagnols à la quête de l'Eldorado. La plus grande partie du film est réalisée sur le fleuve.
Ils vont peu à peu souffrir et se décomposer. Les indiens les malmènent et les éliminent les uns après les autres. Klaus Kinski (Aguirre) joue un rôle de dictateur qui se donne tout le pouvoir, en montant un "coup d'état" dans leur petite communauté. Il va devenir empereur de l'opération en éliminant ses rivaux et maltraite les hommes. Il devra se rendre compte tout à la fin de son erreur, même s'il reste persuadé que quelqu'un parviendra à aller plus loin dans la conquête et ainsi il sera humilié.
Ce film montre de façon très intéressant la psychologie de groupe, la soif de pouvoir et de richesse. Tout en collant de près à la réalité de la conquête sud-américaine (massacre d'indiens, imposition de la religion chrétienne,...)

Phantom of the Paradise - Brian De Palma - VO (anglais) ST F - 1974 - Brian De Palma - jeudi 18h
Ce film nous raconte l'histoire d'un jeune homme, Winslow, jeune compositeur, qui reprend "Faust", sa cantate. Il est repéré par LA grande maison de production Death. Son dirigeant, Swan va signer un contrat avec Winslow et va le mener en enfer ! Il s'agit en fait d'un pacte avec le diable. Une femme séduisante se mêle à l'affaire, mais n'arrangera rien !
Plutôt plaisante et originale, cette fiction est une partie de l'univers de Marilyn Manson, au point que je le soupçonne de s'être inspiré de ce film pour créer le spectacle de sa tournée de 2007 !

Riff-Raff - Ken Loach - VO (anglais) ST F - 1991 - Colloque cinéma et histoire - jeudi 20h30
Le Ken Loach par excellence pour ce film qui présente l'histoire mouvementée d'un groupe de travailleurs dans le bâtiment (au chômage le reste du temps !). Nous suivons Steve, qui sort de prison et qui rencontre une jeune qui essaie de se faire reconnaitre en tant que chanteuse.
Sous les coups de la pression des employeurs, ils sont amenés à organiser des changements... Quelquefois en se cassant les dents. La vie en dehors du travail montre une Angleterre de squat, de drogues, une relation amoureuse difficile...
Ken Loach est un réalisateur engagé politiquement qui a très vite été censuré, Il critiquait violemment le Thatchérisme ! Ce film en est un exemple. Le début et la fin du film nous montrent un nid de rats, symbole qui a toute son importance.

Woyzeck - Werner Herzog, avec Klaus Kinski - VO (allemand) ST F - 1979 - L'un e(s)t l'autre - jeudi 22h45
Woyzeck est un soldat d'avant la première guerre mondiale. Il est un homme très spécial, psychologiquement malade, ce qui fait le bonheur du médecin de la ville (ville allemande isolée, très calme, au bord d'un lac) car il peut faire des expériences. Il lui fait par exemple manger des pois, à tous les repas, pour en constater les effets et ensuite il montre le résultats à ces étudiants. Woyzeck est malheureux, il a une femme et un enfant avec lesquels il a une relation plus qu'étrange !
Il apparait comme une victime mais il est bien conscient de la situation. Sa femme le trompe avec un autre soldat. Cela le fera enrager pour amener une fin tragique.
J'ai trouvé ce film très bien construit, et qui traite le sujet de la psychologie d'un personnage, joué par le même Klaus Kinski (Aguirre, 1er film vu) dans un rôle bien différent mais où il est tout aussi excellent, même meilleur !

Violanta - Daniel Schmid - VO (italien) ST Anglais - 1977 - Nouveau cinéma suisse - vendredi 14h
Surpris au départ par le sous-titrage anglais de l'italien de ce film suisse (!), j'ai quand même réussi à m'accrocher, pour finalement comprendre la totalité du film (enfin je pense !).
Ce n'était pas une mince affaire car avant la scène clé, qui nous précise le tout, nous voyons des personnages parler alors qu'ils sont morts juste avant, ...
Ce film raconte l'histoire d'une femme (Violanta), femme la plus respectée de toute la vallée, quelque peu manipulatrice. On y voit son histoire de famille, complexe, pimentée d'inceste et autres aventures rocambolesques.
J'ai particulièrement apprécié la séquence finale de ce film, un banquet de mariage, dans lequel on assiste à une double chute tragique mais discrète !

Edward aux mains d'argent - Tim Burton, avec Johny Depp - VO (anglais) ST F - 1990 - L'un e(s)t l'autre - vendredi 16h15
Le film est connu est reconnu, il n'empêche que je ne l'avais pas encore vu ! Et jusque là j'avais raté quelque chose ! L'univers de Tim Burton, un peu plus intégré dans le monde moderne que dans Sweeney Todd (par exemple) est là encore troublant. Humour, émotions, révolte tout y est !
Et j'ajouterai un Johny Depp exceptionnel ! A voir si ce n'est déjà fait.

This Longing (Punggok Rindukan Bulan) - Azharr Rudin - VO (Roumain) ST F - 2009 - Fiction, en compétition - vendredi 18h
Sidi, un jeune garçon bagarreur, qui sèche les cours, vit la ville au rythme qu'elle lui impose ! Cela se passe en Malaisie, et on y voit la vie depuis un milieu social défavorisé, un quartier délabré, dans lequel Sidi habite un vieil immeuble condamné, avec son père.
Film très intéressant quoique un peu long par moment ! Mais on se demande souvent si ce n'est pas un documentaire, tellement on pense y voir la vie réelle par une caméra neutre !

Les Quatre Cents Coups - François Truffaut, avec Jean-Pierre Léaud - VF - 1959 - L'un e(s)t l'autre - samedi 14h
Antoine Doinel, 12ans et demi, vit avec ses parents à Paris. Il fait lui aussi l'école buissonnière, fait des bêtises, ment. Il n'est pas un enfant modèle, mais débrouillard ! Ses parents ne s’occupent pas de lui, c'est pourquoi il est comme ça. Il tente même de s'échapper de chez lui, il dort dans une imprimerie, vole pour gagner de l'argent, aidé par un camarade. Mais ca va mal tourner pour lui... Mais il s'en sortira, pour replonger peut-être...
Excellent film, restauré en HD par la fondation pour le cinéma en 2004, mais qui garde malheureusement un son à la
limite de l'audible !
A voir !

Les affranchis - Martin Scorsese, avec Robert De Niro - VO (anglais) ST F - 1990 - L'un e(s)t l'autre - samedi 16h
Scorsese dans tout sa splendeur, film proche des Infiltés (2006), racontant l'épopée d'un jeune qui deviendra une grande figure de la mafia italienne aux États-Unis ! Il va entraîner sa femme, juive, de famille "trop gentille" ! Ça va vite dégénérer, forcément, on connait Scorsese ! Mais ça ne finira pas si mal pour notre héros !
En plus d'un bon De Niro (qui ne joue pas le rôle principal, tenu par la tout aussi bon Ray Liotta) nous avons droit à un excellent Joe Pesci, qui joue le rôle d'un enragé prêt à tout casser, comme dans la plupart ds rôles que lui attribue Scorsese.
J'avais vu Raging Bull peu avant, que je recommande tout autant. On y retrouve aussi De Niro et Pesci (moins enragé !). C'est à propos du boxeur La Motta.

Faces - John Cassavetes, avec Gena Rowlands - VO (anglais) ST F - 1928 - L'un e(s)t l'autre - dimanche 14h
Un couple qui au bout d'une longue histoire semble se désagréger en quelques heures ! Double vision durant le film (du côté de mari et de la femme) mais néanmoins très ennuyeux. On assiste une grande partie de film à des discussions bien arrosées, complétement absurdes, qu'il est difficile de suivre sans s'assoupir...
Malgré une actrice séduisante qu'est Gena Rowlands, je suis déçu de finir ce festival sur ce film !

Films ratés que j'aurai aimé voir :
Sleepy Hollow - Tim Burton, avec Johny Depp - VO (anglais) ST F - 1999 - L'un e(s)t l'autre
L'armée des douze singes - Terry Gilliam - VO (anglais) ST F - 1995 - L'après Vertigo
L'identification d'une femme - Michelangelo Antonioni - VO (italien) ST F - 1982 - L'après Vertigo
Taxi Driver - Martin Scorsese, avec Robert De Niro - VO (anglais) ST F - 1976 - L'un e(s)t l'autre

Liens :
Le site du festival EntreVues
Fondation pour le cinéma

20091201

L'endroit idéal - Ideal place


Mon endroit idéal : Autre part.

Essai bilingue d'Eric Troncy, dont il n'est finalement que co-auteur. Son idée a été d'éditer un livre après avoir reçu les réponses d'artistes à la question qu'il avait préalablement envoyée : Quel est votre endroit idéal ?
Datant de 1993, il est intéressant de lire les idées des différents protagonistes ! Certains parlent de lieux incroyables avec des ordinateurs et où tout fonctionne avec internet, en gros un endroit comme on en a aujourd'hui ! Le monde d'aujourd'hui serait-il idéal ? A vous d'en juger. Je ne partage pas cet avis.
Ce livre ne m'a pas apporté grand chose, voulant mener une réflexion sur la place de l'œuvre d'art dans un espace public et sa relation à la population. On me l'avait conseillé en me disant que les artistes parlaient de leur endroit idéal... Le problème c'est qu'aucun ne parle de l'endroit idéal comme lieu d'exposition de ses œuvres ! Il n'y a d'ailleurs que rarement un lien entre le développement sur la question et le travail de l'intéressé ! Dommage... Je devrais chercher ailleurs. On peut par contre faire des connexions avec Terre habitée de Paul Ardenne (voir article plus ancien) ! Une ville utopique, pour plusieurs l'endroit idéal.
Pour moi, l'endroit idéal... Autre part, toujours autre part.

Bibliographie :
Eric Troncy, L'endroit idéal - Ideal place, 1993

20091129

Abd Al Malik


Mulhouse - La filature.
Nous sommes allés au concert d'Abd Al Malik. C'était pour moi la troisième fois, les deux premières étant à Belfort (théâtre Granit et Eurockéennes) pour la tournée Gibraltar, et à ma grande surprise, j'ai été autant subjugué que les autres fois !
Abd Al Malik, d'origine congolaise, est né à Paris en 1975. Il vit à Brazzaville (capitale du Congo) quatre ans avant de venir avec sa famille à Strasbourg en 1981, au Neuhof. Il suit un double cursus universitaire : philosophie et lettres classiques.
Il commence ensuite sa carrière dans le rap avec le groupe NAP (New African Poets) dont il est le leader. Il écrit en 2004 un livre autobiographique qui explique son cheminement : Qu'Allah bénisse la France.
Il se lance ensuite en solo avec Le face-à-face des Cœurs en 2004 et Gibraltar, l'album de consécration en 2006.
En 2007 il présente un nouveau projet contre illettrisme avec le collectif Beni Snassen (composé entre autres de NAP et Wallen sa femme). En 2008, le collectif sort l'album Spleen et Idéal.
En 2007 et 2009, l'album Gibraltar puis Dante remporte chacun les Victoires de la Musique dans la catégorie Musique urbaine et en 2008, Abd Al Malik se voit décerner le titre d'Artiste interprète masculin de l'année.
Pour l'avoir rencontré en personne à Paris, dans la rue près du Centre Pompidou, je peux vous assurer qu'il est vraiment exceptionnel ! Vivement le prochain album !

Lien :
Abd Al Malik - site officiel

Bibliographie :
Abd Al Malik, Qu'Allah bénisse la France, Albin Michel, 2007

Discographie :
Le Face-à-Face des Cœurs, 2004
Gibraltar, 2006
Dante, 2008

20091126

Patric Jean - La domination masculine


Il est 20h15 quand je rentre dans la salle du cinéma, elle est pleine, je suis obligé de me mettre au premier rang ! Pas cool !
La domination masculine est un film documentaire, dont le titre résume bien l'idée !!! On y évoque le féminisme, le mâle dominant,... Se confrontent différentes idées, des témoignages de femmes battues au discours sexiste de certains hommes de Montréal. Le film est tourné en France, en Belgique et au Québec. Cela est expliqué par Patric Jean par le fait qu'il soit belge, qu'il habite Paris, et que pour ces deux pays, la culture est similaire. Pour le cas du Québec, parce que c'est un pays où la marche vers l'égalité des sexes a 20 ans d'avance sur nous ! D'où le témoignage incroyable de certains hommes qui disent que le Québec est matriarche, que les hommes n'ont plus de pouvoir,... "Ceux-ci ont été surpris car on leur a allumé la lumière".
La discussion qui a suivi s'est très rapidement animée, les 70% du public étant féminin, concernés directement par le sujet. Je faisais le témoin de cela, moi à qui, je dois l'avouer, cette question traverse rarement l'esprit car de toute façon, on ne changera pas la culture trop bien ancrée,... Au quatrième millénaire peut-être !
Finalement, à la question "Quelles sont vos attentes en créant un tel film ?", Patric Jean répond qu'il est conscient de ne pas pouvoir changer le monde. Il est aussi conscient du problème suivant : son film n'est vu que par des personnes directement concernées par le sujet, il s'agit d'un public déjà conquis. Du coup, les gens qui auraient besoin de ce film ne vont pas le voir ! Personnellement, j'ai été invité à la projection du film, il n'est pas sûr que je sois allé le voir autrement.
Je pense donc que ce film n'est pas d'une grande utilité, il est un constat, car ce qui est dit, on le sait, on le vit, on le déplore, mais on y fait pas grand chose. Un petit débat s'est engagé sur le changement qui devait arriver, et on a aboutit à une conclusion évidente : si révolution il y aura, ce seront les féministes, les femmes ensemble qui devront la mener ! "Les hommes ne doivent pas rester passifs, au bord de la voie à regarder le train, mais ils ne se lèveront pas un matin en disant "Oups,pardon mesdames, je vous en prie, allez-y, prenez ma place !" Nous (les hommes) ne serons pas la locomotive." Moi je pense déjà qu'il y a un problème sur le terme de féminisme, péjoratif à mon goût en France.
Pour conclure, j'aimerais en venir à cette comparaison qu'à faite Patric Jean, en illustrant ce que l'on dit aux petites filles : "La femme est comme un pot de terre cuite, l'homme est la pour combler le vide. Et finalement un pot est un objet, on peut le vendre, l'échanger, le casser." La fragilité dans cette comparaison me parait aussi intéressante ! Puis il a été dit, et je terminerai là-dessus : "Si on leur disait plutôt (aux jeunes filles) qu'elles possèdent un organe magnifique, qui n'est pas un trou mais bel et bien un plein, bien plus important que le pénis qui nous sert à uriner, un organe très important puisqu'il mesure près de 11cm, appelé clitoris. Cet organe n'est-il pas magnifique ? uniquement fait pour le plaisir !"

Liens :
La domination masculine - le film
La domination masculine sur allociné

Bibliographie :
Eve Ensler, Les Monologues du vagin, Denoël et d'Ailleurs, 1996, traduction Dominique Deschamps
Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, Folio, 1949

20091125

Two Lovers


Projection du ciné-club de l'école (tous les mercredis soirs), ce film de James Gray n'est pas une référence ! Double histoire d'amour, dans laquelle le héros, malade et suicidaire a du mal à s'y retrouver. Il finira par y trouver son compte, dans une chute qui le surprend et le déçoit sans doute mais à laquelle on s'attendait plus que tout ! Two Lovers n'est pas le film que je recommande... Scénario finalement banal, film classique sans plus. Gwyneth Paltrow insatisfaisant !

Liens :
Two Lovers - le film
Two Lovers sur allociné

Hamlet - Opéra


Je ne dirai pas grand chose au sujet de cette pièce d'Ambroise Thomas, qui m'a grandement déçu, moi qui adore pourtant aller à l'opéra ! En clair, Hamlet, c'est mieux au théâtre !
Je suis allé voir la générale de cet opéra à Metz, sur invitation de l'opéra-théâtre car nous avons pour l'occasion (Biennale Ambroise Thomas) créé une exposition avec mes collègues de l'école en dessin. Une expo sur le thème "Être Crane". Vanités sont au rendez-vous, dans les couloirs de l'opéra, l'exposition est par contre une agréable surprise...

Liens :
Hamlet - opéra de Metz
Hamlet sur wiki

20091124

L'imaginarium du docteur Parnassus


L'imaginarium du docteur Parnassus, film de Terry Gilliam, dans lequel on voit pour la dernière fois apparaître à l'écran Heath Ledger puisqu'il est mort pendant le tournage.
Je suis allé voir ce film sur conseil et grande insistance de mon ami Albin... Ayant vu la bande d'annonce, je n'étais pas très emballé. J'y suis tout de même allé ! Je me suis dit que j'apprécierai de voir Johny Depp, ainsi que Jude Law ou Collin Farrell...
Seulement, ces grands acteurs n'y ont rien fait, c'est tout à fait ce à quoi je m'attendais, à savoir un film très (trop) fantastique, avec beaucoup d'effets spéciaux (je dois dire, très bien faits). Un bon mélange de pirate des caraïbes, du seigneur des anneaux, avec une pointe d'Harry potter et de Charlie et la chocolatrie ! Trop de fantastique pour moi, qui préfère le cinéma portant sur des faits de société, actuels ou historiques, même si de temps en temps je ne dis pas non à une fiction ! Mais pas comme ça !
J'avais par exemple beaucoup apprécié eXistenZ de Cronenberg (1999), vu au cinéma lors du festival international du film Entrevues de Belfort. C'était l'histoire d'une poignée de personnes qui venaient tester un jeu qui les faisait entrer dans leur imagination puis entrer dans un monde de jeu vidéo violent,... Le retour à la réalité en fin de film est dramatique...
Le concept de voyage dans l'imagination des personnages est utilisé aussi dans l'Imaginarium, mais il est largement moins bien exploité à mon goût ! Trop de fantaisie tue le fantastique !
Albin a aimé. Il ne s'agit que d'un point de vue personnel !

Liens :
L'imaginarium du Docteur Parnassus - le film
L'imaginarium du Docteur Parnassus sur allociné

Paul Ardenne - Terre Habitée


Terre habitée - Humain et urbain à l'ère de la mondialisation
Voici le dernier ouvrage que j'ai lu. Il s'agit d'un essai de Paul Ardenne, maître de conférences en histoire de l'art et esthétique à l'université d'Amiens, il écrit souvent pour ArtPress ou Parpaings. Il est aussi commissaire d'exposition et a écrit de nombreux autres essais.
Dans ce livre, il passe en revue des villes du monde entier en les critiquant, les décortiquant, aussi bien au niveau architectural, social, politique, géographique... On apprend beaucoup de choses sans même bouger de chez soi, et on se rend compte aussi à quel point la mondialisation influence nos vies urbaines.
Je ne citerai ici que l'exemple de Tokyo - "l'electronic city", et New York - Times Square, où l'architecture n'est plus qu'un écran pour la publicité. On pose alors le problème de la conception des bâtiments, devant prendre en compte cette contrainte moderne,...
Je vais lire désormais Art contextuel du même auteur, en vue d'une réflexion écrite, qui se verra publiée dans la rubrique "Écrits" de mon espace à la mi-janvier, sur le thème de l'œuvre d'art dans l'espace public.

Bibliographie :
Paul Ardenne, Terre habitée - Humain et urbain à l'ère de la mondialisation, Archibooks+Sautereau, 2005

Liens :
Paul Ardenne sur wiki

Le ruban blanc


Le ruban blanc - Das Weisse Band - Michael Haneke - Palme d'or au festival de Cannes 2009
Film en noir et blanc, racontant l'histoire d'un village protestant allemand avant la Première Guerre Mondiale.
On entend au début avec une voix off, que l'on suivra jusqu'à la fin puisqu'elle est celle de l'instituteur du village, qui va nous compter les péripéties dans lesquelles il est parfois directement impliqué.
Le cinéma noir d'Haneke est bien présent ici, et démontre la condition difficile des enfants de l'époque, la soumission de la femme et les relations sociales dans le milieu rural allemand d'avant guerre.
Le noir et blanc est très intéressant, il apporte une touche essentielle à l'ambiance générale !
Palme d'or méritée ? je le pense oui, pour ce film que je vous conseille (en VO bien sûr) et dans lequel la réalité est encore blessante !

Liens :
Le ruban blanc - le film
Le ruban blanc sur allociné

Bruno Dumont - Hadewijch


Ce jeudi 12 novembre, notre enseignant de cinéma Michaël Kummer a eu l'excellente initiative d'inviter Bruno Dumont pour une masterclass, à la suite de la projection de son nouveau film Hadewijch (en salle le 25 novembre)!
Nous avons donc eu la chance de voir en avant-première ce film, avec en plus, les commentaires et les réponses à nos questions de Bruno Dumont et Julie Sokolowski ("actrice" ou plutôt la jeune fille qui joue le rôle principal).
J'avais vu Flandres quelques jours avant. Ce film que j'avais trouvé bouleversant. En fait, il se passe quelque chose de bizarre avec ces films (Flandres et Hadewijch - en attendant de voir Twenty-nine palms, Humanité et La vie de Jésus- je n'arrive pas à expliquer le phénomène ! Je n'aime pas spécialement le scénario, l'histoire (pour Flandres) parait simple, presque banale. Les dialogues m'ennuient. Le début du film me rend presque déçu d'être venu le voir ! Mais je me dis qu'il va se passer quelque chose, je le sens. Et puis ca arrive ! Et là je dois dire que je trouve le jeu des acteurs très bien, une vérité qui dérange, et des plans très bien montés ! A la fin de Flandres, je ne savais trop quoi dire, mais le lendemain je disais "c'était trop bien". Cela tout simplement parce que j'y ai réfléchi, ce film m'a posé beaucoup de questions, et il porte un message très perturbant sur des faits de la société moderne.
Même histoire pour Hadewijch, le début (scène ou la jeune fille marche dans un bois, il fait froid humide,...) me fait déjà beaucoup penser à Flandres. Et de la même façon, l'intrigue qui va se nouer (de la façon la plus simple possible) va poser des questions auxquelles je suis très attaché : la relation à la religion, la religion dans la société.
Ce qui me plait d'autant plus dans les films de Dumont, ce sont les acteurs, qui ne sont pas acteurs justement ! Il choisit des amateurs, personnes qui correspondent le plus au profil du personnage. Et c'est cela qui est extra car ils jouent leur vie, ils sont vrais. Même si Julie Sokolowski n'est pas la même dans la vie réelle, elle joue avec ses expressions, ses mouvements, le plus naturellement du monde, et c'est formidable ! Cette jeune fille m'a d'ailleurs surpris ! Charmante par sa timidité, elle est le contraire d'une star, elle a horreur d'être mise en avant et lorsque Bruno Dumont lui demande si elle veut ajouter quelque chose, elle répond "Non" en rigolant (d'un air "que veux-tu que je rajoute !") !
[Dumont a d'ailleurs causé un scandale sur la croisette en remportant le meilleur prix avec des acteurs amateurs !]
Je n'ai qu'un conseil à vous donner, aller voir ce film au cinéma à partir du mercredi 25 ! Ça vaut le coup !
Une idée m'a traversé l'esprit à la suite de ce bel après-midi... Je me suis dit qu'il serait intéressant de montrer ce film à un ami qui est très croyant, qui aime le Christ un peu comme Hadewijch, et à un autre, issu de la banlieue, de religion musulmane. Ensuite j'aimerai mener un débat, une discussion avec ces deux amis et moi-même qui suis non croyant. Idée à suivre... en attendant, vous pouvez donnez votre avis en commentaire !

Liens :
Hadewijch - le film
Hadewijch sur allociné

Venise


Nous sommes allés, avec l'école de supérieure d'art de Metz Métropole et l'école de l'image d'Epinal en voyage d'études à la biennale de Venise !
Venise, comme on le dit souvent est une ville magnifique, troublante. Je confirme l'idée, et même au mois de novembre, sous un temps pas toujours clément (loin de là, un jour sur 3 de beau !). Départ mardi 3 novembre à 18h de Metz, arrivée mercredi 4 novembre à 8h à Venise. Retour le vendredi 6 à 20h de Venise, arrivée (pour moi) près de Mulhouse à 4h le samedi 7 au matin ! 2 "nuits" en auberge de jeunesse fortement acceptable, mis à part un accueil que je qualifierai d'italien (accueil que l'on a pu retrouver durant tout le séjour en ville : les vénitiens n'aiment pas les jeunes étrangers !)

Pour ma part, et ce avec Léa et Albin en grande partie, j'ai visité la majorité de la biennale, dans les Giardini. Les pavillons les plus intéressants à ma vue sont celui de l'Australie, de la Russie, des États-Unis (même s'il est très dommage d'y voir un Bruce Nauman connu et reconnu ne reflétant pas tellement la jeune création contemporaine !), de l'Égypte, de la Serbie (avec une étonnante œuvre -Warthm- montrant 1200m² de cheveux humains serrés et coupés en tapis, pouvant être achetés -100€/m²- de l'artiste Zoran Todorovic) le grand pavillon italien, le pavillon des pays nordiques et celui de Danemark. Par contre, m'ont plutôt déçu : le Japon et l'Italie (petit pavillon avec style art déco). L'exposition de la biennale est tout à fait extra, au même titre que l'excellente exposition à l'Arsenale et ses environs !
Mise à part la biennale, nous sommes allés visiter une Accademia au combien décevante. Une collection amoindrie par différents prêts, s'ajoutant à une rénovation qui provoque une fermeture de près de la moitié du bâtiment (somme toute à voir) ! Néanmoins, unique bon point, nous avons pu voir l'original du dessin de Léonard de Vinci - L'homme de Vitruve. ... surprenant !
Ensuite nous avons fait un saut à la collection Peggy Guggenheim ! Nous étions particulièrement attirés par une expo temporaire de Wim Delvoye. Il ne s'agit en fait que d'une pièce du belge, mais tout de même impressionnante. Sinon, la collection montre l'art moderne que l'on connait, mais ca ne fait pas de mal, bien au contraire. L'autre expo temporaire porte sur le futurisme, elle résume en quelque sorte celle du Centre Pompidou Paris de l'an dernier ! Seulement, on peut y voir la pièce de Boccioni "Forme uniche della continuità nello spazio" absente à Paris !
Enfin, à la toute fin du séjour, nous sommes allés à la Pointe de la Douane (Punta Della Dogana - fondation François Pinault)... Je dirai en deux mots : A VOIR ! Parcours d'une richesse extraordinaire en œuvres contemporaines connues, mais là encore bien appréciées (Murakami, Cattelan, Dumas, Koons, Sugimoto, Shermann,...) De plus, l'architecture est très surprenante et formidablement bien agencée !

Je ne parle pas de la ville que l'on a parcourue en long en large et en travers, car rien ne sert de décrire, je n'arriverai pas à trouver les bons mots : Allez-y !
Quelques regrets sur le séjour : la pluie, la non-visite des pavillons-OFF et du Palazzo Grassi, le pont des soupirs entièrement camouflé dans un échafaudage aux couleurs de Géox, le temps perdu dans le vaporetto et au cimetière - qui ne vaut pas le détour à mon goût -, le fait de ne pas s'être baignés au Lido, les prix et la mentalité italienne : repoussante !


Le voyage s'est terminé bien vite ! Mais ce fut exquis ! Pour moi, je dirai que Venise est à voir une fois dans sa vie, comme New York, certes pour d'autres raisons (excepté le domaine de l'art qui est à voir dans les deux villes !)

Liens :
La biennale - le site
Palazzo grassi - Point de la Douane - Fondation Pinault
Accademia
Peggy Guggenheim Collection