20091129

Abd Al Malik


Mulhouse - La filature.
Nous sommes allés au concert d'Abd Al Malik. C'était pour moi la troisième fois, les deux premières étant à Belfort (théâtre Granit et Eurockéennes) pour la tournée Gibraltar, et à ma grande surprise, j'ai été autant subjugué que les autres fois !
Abd Al Malik, d'origine congolaise, est né à Paris en 1975. Il vit à Brazzaville (capitale du Congo) quatre ans avant de venir avec sa famille à Strasbourg en 1981, au Neuhof. Il suit un double cursus universitaire : philosophie et lettres classiques.
Il commence ensuite sa carrière dans le rap avec le groupe NAP (New African Poets) dont il est le leader. Il écrit en 2004 un livre autobiographique qui explique son cheminement : Qu'Allah bénisse la France.
Il se lance ensuite en solo avec Le face-à-face des Cœurs en 2004 et Gibraltar, l'album de consécration en 2006.
En 2007 il présente un nouveau projet contre illettrisme avec le collectif Beni Snassen (composé entre autres de NAP et Wallen sa femme). En 2008, le collectif sort l'album Spleen et Idéal.
En 2007 et 2009, l'album Gibraltar puis Dante remporte chacun les Victoires de la Musique dans la catégorie Musique urbaine et en 2008, Abd Al Malik se voit décerner le titre d'Artiste interprète masculin de l'année.
Pour l'avoir rencontré en personne à Paris, dans la rue près du Centre Pompidou, je peux vous assurer qu'il est vraiment exceptionnel ! Vivement le prochain album !

Lien :
Abd Al Malik - site officiel

Bibliographie :
Abd Al Malik, Qu'Allah bénisse la France, Albin Michel, 2007

Discographie :
Le Face-à-Face des Cœurs, 2004
Gibraltar, 2006
Dante, 2008

20091126

Patric Jean - La domination masculine


Il est 20h15 quand je rentre dans la salle du cinéma, elle est pleine, je suis obligé de me mettre au premier rang ! Pas cool !
La domination masculine est un film documentaire, dont le titre résume bien l'idée !!! On y évoque le féminisme, le mâle dominant,... Se confrontent différentes idées, des témoignages de femmes battues au discours sexiste de certains hommes de Montréal. Le film est tourné en France, en Belgique et au Québec. Cela est expliqué par Patric Jean par le fait qu'il soit belge, qu'il habite Paris, et que pour ces deux pays, la culture est similaire. Pour le cas du Québec, parce que c'est un pays où la marche vers l'égalité des sexes a 20 ans d'avance sur nous ! D'où le témoignage incroyable de certains hommes qui disent que le Québec est matriarche, que les hommes n'ont plus de pouvoir,... "Ceux-ci ont été surpris car on leur a allumé la lumière".
La discussion qui a suivi s'est très rapidement animée, les 70% du public étant féminin, concernés directement par le sujet. Je faisais le témoin de cela, moi à qui, je dois l'avouer, cette question traverse rarement l'esprit car de toute façon, on ne changera pas la culture trop bien ancrée,... Au quatrième millénaire peut-être !
Finalement, à la question "Quelles sont vos attentes en créant un tel film ?", Patric Jean répond qu'il est conscient de ne pas pouvoir changer le monde. Il est aussi conscient du problème suivant : son film n'est vu que par des personnes directement concernées par le sujet, il s'agit d'un public déjà conquis. Du coup, les gens qui auraient besoin de ce film ne vont pas le voir ! Personnellement, j'ai été invité à la projection du film, il n'est pas sûr que je sois allé le voir autrement.
Je pense donc que ce film n'est pas d'une grande utilité, il est un constat, car ce qui est dit, on le sait, on le vit, on le déplore, mais on y fait pas grand chose. Un petit débat s'est engagé sur le changement qui devait arriver, et on a aboutit à une conclusion évidente : si révolution il y aura, ce seront les féministes, les femmes ensemble qui devront la mener ! "Les hommes ne doivent pas rester passifs, au bord de la voie à regarder le train, mais ils ne se lèveront pas un matin en disant "Oups,pardon mesdames, je vous en prie, allez-y, prenez ma place !" Nous (les hommes) ne serons pas la locomotive." Moi je pense déjà qu'il y a un problème sur le terme de féminisme, péjoratif à mon goût en France.
Pour conclure, j'aimerais en venir à cette comparaison qu'à faite Patric Jean, en illustrant ce que l'on dit aux petites filles : "La femme est comme un pot de terre cuite, l'homme est la pour combler le vide. Et finalement un pot est un objet, on peut le vendre, l'échanger, le casser." La fragilité dans cette comparaison me parait aussi intéressante ! Puis il a été dit, et je terminerai là-dessus : "Si on leur disait plutôt (aux jeunes filles) qu'elles possèdent un organe magnifique, qui n'est pas un trou mais bel et bien un plein, bien plus important que le pénis qui nous sert à uriner, un organe très important puisqu'il mesure près de 11cm, appelé clitoris. Cet organe n'est-il pas magnifique ? uniquement fait pour le plaisir !"

Liens :
La domination masculine - le film
La domination masculine sur allociné

Bibliographie :
Eve Ensler, Les Monologues du vagin, Denoël et d'Ailleurs, 1996, traduction Dominique Deschamps
Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, Folio, 1949

20091125

Two Lovers


Projection du ciné-club de l'école (tous les mercredis soirs), ce film de James Gray n'est pas une référence ! Double histoire d'amour, dans laquelle le héros, malade et suicidaire a du mal à s'y retrouver. Il finira par y trouver son compte, dans une chute qui le surprend et le déçoit sans doute mais à laquelle on s'attendait plus que tout ! Two Lovers n'est pas le film que je recommande... Scénario finalement banal, film classique sans plus. Gwyneth Paltrow insatisfaisant !

Liens :
Two Lovers - le film
Two Lovers sur allociné

Hamlet - Opéra


Je ne dirai pas grand chose au sujet de cette pièce d'Ambroise Thomas, qui m'a grandement déçu, moi qui adore pourtant aller à l'opéra ! En clair, Hamlet, c'est mieux au théâtre !
Je suis allé voir la générale de cet opéra à Metz, sur invitation de l'opéra-théâtre car nous avons pour l'occasion (Biennale Ambroise Thomas) créé une exposition avec mes collègues de l'école en dessin. Une expo sur le thème "Être Crane". Vanités sont au rendez-vous, dans les couloirs de l'opéra, l'exposition est par contre une agréable surprise...

Liens :
Hamlet - opéra de Metz
Hamlet sur wiki

20091124

L'imaginarium du docteur Parnassus


L'imaginarium du docteur Parnassus, film de Terry Gilliam, dans lequel on voit pour la dernière fois apparaître à l'écran Heath Ledger puisqu'il est mort pendant le tournage.
Je suis allé voir ce film sur conseil et grande insistance de mon ami Albin... Ayant vu la bande d'annonce, je n'étais pas très emballé. J'y suis tout de même allé ! Je me suis dit que j'apprécierai de voir Johny Depp, ainsi que Jude Law ou Collin Farrell...
Seulement, ces grands acteurs n'y ont rien fait, c'est tout à fait ce à quoi je m'attendais, à savoir un film très (trop) fantastique, avec beaucoup d'effets spéciaux (je dois dire, très bien faits). Un bon mélange de pirate des caraïbes, du seigneur des anneaux, avec une pointe d'Harry potter et de Charlie et la chocolatrie ! Trop de fantastique pour moi, qui préfère le cinéma portant sur des faits de société, actuels ou historiques, même si de temps en temps je ne dis pas non à une fiction ! Mais pas comme ça !
J'avais par exemple beaucoup apprécié eXistenZ de Cronenberg (1999), vu au cinéma lors du festival international du film Entrevues de Belfort. C'était l'histoire d'une poignée de personnes qui venaient tester un jeu qui les faisait entrer dans leur imagination puis entrer dans un monde de jeu vidéo violent,... Le retour à la réalité en fin de film est dramatique...
Le concept de voyage dans l'imagination des personnages est utilisé aussi dans l'Imaginarium, mais il est largement moins bien exploité à mon goût ! Trop de fantaisie tue le fantastique !
Albin a aimé. Il ne s'agit que d'un point de vue personnel !

Liens :
L'imaginarium du Docteur Parnassus - le film
L'imaginarium du Docteur Parnassus sur allociné

Paul Ardenne - Terre Habitée


Terre habitée - Humain et urbain à l'ère de la mondialisation
Voici le dernier ouvrage que j'ai lu. Il s'agit d'un essai de Paul Ardenne, maître de conférences en histoire de l'art et esthétique à l'université d'Amiens, il écrit souvent pour ArtPress ou Parpaings. Il est aussi commissaire d'exposition et a écrit de nombreux autres essais.
Dans ce livre, il passe en revue des villes du monde entier en les critiquant, les décortiquant, aussi bien au niveau architectural, social, politique, géographique... On apprend beaucoup de choses sans même bouger de chez soi, et on se rend compte aussi à quel point la mondialisation influence nos vies urbaines.
Je ne citerai ici que l'exemple de Tokyo - "l'electronic city", et New York - Times Square, où l'architecture n'est plus qu'un écran pour la publicité. On pose alors le problème de la conception des bâtiments, devant prendre en compte cette contrainte moderne,...
Je vais lire désormais Art contextuel du même auteur, en vue d'une réflexion écrite, qui se verra publiée dans la rubrique "Écrits" de mon espace à la mi-janvier, sur le thème de l'œuvre d'art dans l'espace public.

Bibliographie :
Paul Ardenne, Terre habitée - Humain et urbain à l'ère de la mondialisation, Archibooks+Sautereau, 2005

Liens :
Paul Ardenne sur wiki

Le ruban blanc


Le ruban blanc - Das Weisse Band - Michael Haneke - Palme d'or au festival de Cannes 2009
Film en noir et blanc, racontant l'histoire d'un village protestant allemand avant la Première Guerre Mondiale.
On entend au début avec une voix off, que l'on suivra jusqu'à la fin puisqu'elle est celle de l'instituteur du village, qui va nous compter les péripéties dans lesquelles il est parfois directement impliqué.
Le cinéma noir d'Haneke est bien présent ici, et démontre la condition difficile des enfants de l'époque, la soumission de la femme et les relations sociales dans le milieu rural allemand d'avant guerre.
Le noir et blanc est très intéressant, il apporte une touche essentielle à l'ambiance générale !
Palme d'or méritée ? je le pense oui, pour ce film que je vous conseille (en VO bien sûr) et dans lequel la réalité est encore blessante !

Liens :
Le ruban blanc - le film
Le ruban blanc sur allociné

Bruno Dumont - Hadewijch


Ce jeudi 12 novembre, notre enseignant de cinéma Michaël Kummer a eu l'excellente initiative d'inviter Bruno Dumont pour une masterclass, à la suite de la projection de son nouveau film Hadewijch (en salle le 25 novembre)!
Nous avons donc eu la chance de voir en avant-première ce film, avec en plus, les commentaires et les réponses à nos questions de Bruno Dumont et Julie Sokolowski ("actrice" ou plutôt la jeune fille qui joue le rôle principal).
J'avais vu Flandres quelques jours avant. Ce film que j'avais trouvé bouleversant. En fait, il se passe quelque chose de bizarre avec ces films (Flandres et Hadewijch - en attendant de voir Twenty-nine palms, Humanité et La vie de Jésus- je n'arrive pas à expliquer le phénomène ! Je n'aime pas spécialement le scénario, l'histoire (pour Flandres) parait simple, presque banale. Les dialogues m'ennuient. Le début du film me rend presque déçu d'être venu le voir ! Mais je me dis qu'il va se passer quelque chose, je le sens. Et puis ca arrive ! Et là je dois dire que je trouve le jeu des acteurs très bien, une vérité qui dérange, et des plans très bien montés ! A la fin de Flandres, je ne savais trop quoi dire, mais le lendemain je disais "c'était trop bien". Cela tout simplement parce que j'y ai réfléchi, ce film m'a posé beaucoup de questions, et il porte un message très perturbant sur des faits de la société moderne.
Même histoire pour Hadewijch, le début (scène ou la jeune fille marche dans un bois, il fait froid humide,...) me fait déjà beaucoup penser à Flandres. Et de la même façon, l'intrigue qui va se nouer (de la façon la plus simple possible) va poser des questions auxquelles je suis très attaché : la relation à la religion, la religion dans la société.
Ce qui me plait d'autant plus dans les films de Dumont, ce sont les acteurs, qui ne sont pas acteurs justement ! Il choisit des amateurs, personnes qui correspondent le plus au profil du personnage. Et c'est cela qui est extra car ils jouent leur vie, ils sont vrais. Même si Julie Sokolowski n'est pas la même dans la vie réelle, elle joue avec ses expressions, ses mouvements, le plus naturellement du monde, et c'est formidable ! Cette jeune fille m'a d'ailleurs surpris ! Charmante par sa timidité, elle est le contraire d'une star, elle a horreur d'être mise en avant et lorsque Bruno Dumont lui demande si elle veut ajouter quelque chose, elle répond "Non" en rigolant (d'un air "que veux-tu que je rajoute !") !
[Dumont a d'ailleurs causé un scandale sur la croisette en remportant le meilleur prix avec des acteurs amateurs !]
Je n'ai qu'un conseil à vous donner, aller voir ce film au cinéma à partir du mercredi 25 ! Ça vaut le coup !
Une idée m'a traversé l'esprit à la suite de ce bel après-midi... Je me suis dit qu'il serait intéressant de montrer ce film à un ami qui est très croyant, qui aime le Christ un peu comme Hadewijch, et à un autre, issu de la banlieue, de religion musulmane. Ensuite j'aimerai mener un débat, une discussion avec ces deux amis et moi-même qui suis non croyant. Idée à suivre... en attendant, vous pouvez donnez votre avis en commentaire !

Liens :
Hadewijch - le film
Hadewijch sur allociné

Venise


Nous sommes allés, avec l'école de supérieure d'art de Metz Métropole et l'école de l'image d'Epinal en voyage d'études à la biennale de Venise !
Venise, comme on le dit souvent est une ville magnifique, troublante. Je confirme l'idée, et même au mois de novembre, sous un temps pas toujours clément (loin de là, un jour sur 3 de beau !). Départ mardi 3 novembre à 18h de Metz, arrivée mercredi 4 novembre à 8h à Venise. Retour le vendredi 6 à 20h de Venise, arrivée (pour moi) près de Mulhouse à 4h le samedi 7 au matin ! 2 "nuits" en auberge de jeunesse fortement acceptable, mis à part un accueil que je qualifierai d'italien (accueil que l'on a pu retrouver durant tout le séjour en ville : les vénitiens n'aiment pas les jeunes étrangers !)

Pour ma part, et ce avec Léa et Albin en grande partie, j'ai visité la majorité de la biennale, dans les Giardini. Les pavillons les plus intéressants à ma vue sont celui de l'Australie, de la Russie, des États-Unis (même s'il est très dommage d'y voir un Bruce Nauman connu et reconnu ne reflétant pas tellement la jeune création contemporaine !), de l'Égypte, de la Serbie (avec une étonnante œuvre -Warthm- montrant 1200m² de cheveux humains serrés et coupés en tapis, pouvant être achetés -100€/m²- de l'artiste Zoran Todorovic) le grand pavillon italien, le pavillon des pays nordiques et celui de Danemark. Par contre, m'ont plutôt déçu : le Japon et l'Italie (petit pavillon avec style art déco). L'exposition de la biennale est tout à fait extra, au même titre que l'excellente exposition à l'Arsenale et ses environs !
Mise à part la biennale, nous sommes allés visiter une Accademia au combien décevante. Une collection amoindrie par différents prêts, s'ajoutant à une rénovation qui provoque une fermeture de près de la moitié du bâtiment (somme toute à voir) ! Néanmoins, unique bon point, nous avons pu voir l'original du dessin de Léonard de Vinci - L'homme de Vitruve. ... surprenant !
Ensuite nous avons fait un saut à la collection Peggy Guggenheim ! Nous étions particulièrement attirés par une expo temporaire de Wim Delvoye. Il ne s'agit en fait que d'une pièce du belge, mais tout de même impressionnante. Sinon, la collection montre l'art moderne que l'on connait, mais ca ne fait pas de mal, bien au contraire. L'autre expo temporaire porte sur le futurisme, elle résume en quelque sorte celle du Centre Pompidou Paris de l'an dernier ! Seulement, on peut y voir la pièce de Boccioni "Forme uniche della continuità nello spazio" absente à Paris !
Enfin, à la toute fin du séjour, nous sommes allés à la Pointe de la Douane (Punta Della Dogana - fondation François Pinault)... Je dirai en deux mots : A VOIR ! Parcours d'une richesse extraordinaire en œuvres contemporaines connues, mais là encore bien appréciées (Murakami, Cattelan, Dumas, Koons, Sugimoto, Shermann,...) De plus, l'architecture est très surprenante et formidablement bien agencée !

Je ne parle pas de la ville que l'on a parcourue en long en large et en travers, car rien ne sert de décrire, je n'arriverai pas à trouver les bons mots : Allez-y !
Quelques regrets sur le séjour : la pluie, la non-visite des pavillons-OFF et du Palazzo Grassi, le pont des soupirs entièrement camouflé dans un échafaudage aux couleurs de Géox, le temps perdu dans le vaporetto et au cimetière - qui ne vaut pas le détour à mon goût -, le fait de ne pas s'être baignés au Lido, les prix et la mentalité italienne : repoussante !


Le voyage s'est terminé bien vite ! Mais ce fut exquis ! Pour moi, je dirai que Venise est à voir une fois dans sa vie, comme New York, certes pour d'autres raisons (excepté le domaine de l'art qui est à voir dans les deux villes !)

Liens :
La biennale - le site
Palazzo grassi - Point de la Douane - Fondation Pinault
Accademia
Peggy Guggenheim Collection