20111229

Partenaires particuliers


Clédat & Petitpierre - - 2010

CRAC Alsace à Altkirch, jusqu'au 29 avril.
"SK : Quel est selon toi le sujet de cette exposition ?
VY : Pour moi, et de manière très simple, elle parle d'êtres humains qui s'aiment.
"
Sophie Kaplan (directrice de l'institution) et Virginie Yassef (artiste) se sont rencontrées en 2000. Elles sont les commissaires de cette exposition qui montre un partage plus que des collaborations.
C'est le rapprochement d'une multitudes d'histoires particulières entre des êtres humains que nous pouvons découvrir dans ce lieu artistique.
On retrouve ainsi le duo suisse très connu Fischli et Weiss dans leur vidéo Le droit chemin de 1983, mais aussi Jean-Pascal Flavien (qui travaille depuis 1997 avec Julien Bismuth et Giancarlo Vulcano en tant que partenaire particulier depuis 2005) qui avec ses Billes, crée un lien entre les différentes pièces et sert la communication de l'évènement.
La vidéo de Marie Loisier sur Tony Conrad : Tony Conrad : DreaMinimalist, de 2008 est tout à fait remarquable.
Une exposition rondement menée qui illustre Lautréamont (dans Les chants de Maldoror) : "La poésie doit être faite par tous. Non par un." L'art aussi.

Lien :
CRAC Alsace

20111224

Espaces de destins / Espèces de dessins


Le dessin est à l'honneur au CRAC le 19 de Montbéliard. Ce genre d'exposition permet de rappeler que ce médium est tout de même source de tout en art et qu'il est parfois une idée dans sa plus simple expression.
Jusqu'au 31 décembre, plus de trente artistes sont présentés sur un choix du collectionneur Al Martin. Le dessin dans une approche large, disons contemporaine.
De très belles pièces, de l'illustration narrative à l'abstraction, toutes les espèces de dessins pour des espaces de destins.
C'est très riche et très réussi !

Lien :
Le dix-neuf

Il monde appartient to you


Joana Vasconcelos - Contamination (détail) et Jeff Koons - Balloon Dog

Palazzo Grassi, Fondation François Pinault, Venise.
Deuxième exposition de la collection, dans le palais au bord du grand canal. Plus d'artistes présentés, tous aussi incontournables sur la scène contemporaine mondiale.
Un accrochage très complet, avec différentes générations, différentes techniques, différentes origines géographiques,...
«L’exposition s’articule autour des thèmes majeurs de l’histoire présente - depuis la désintégration des symboles, jusqu’aux tentations de replis et d’isolement en passant par l’attrait de la violence ou de la spiritualité dans un monde troublé et globalisé.» Ainsi Caroline Bourgeois définit au mieux cette exposition, dont le commissariat lui a été confié par François Pinault. C'est un travail complémentaire avec celui de la Pointe de la Douane, qu'elle signe aussi.
Quelques pièces sont tout à fait étonnantes, comme le work in progress Contamination de Joana Vasconcelos, Balloon Dog de Jeff Koons ou encore une vidéo remarquable de Cyprien Gaillard : Pruitt-Igoe Falls.
Attention, vous n'avez que jusqu'au 21 février pour visiter ce monde particulier !

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Le monde vous appartient

Éloge du doute


Paul McCarthy - Pirate Heads - 2009

Pointe de la Douane, Fondation François Pinault, Venise.
La plus belle collection du monde présentée en partie ici dans ce magnifique espace vénitien.
Que s'est-il passé ?, comment peut-on en arriver là ?, ce n'est pas possible?, mais qu'est-ce que ça veut dire alors ? Autant de questions qui s'imposent devant les productions de Bruce Nauman, Adel Abdessemed, Maurizio Cattelan, Sigmar Polke entre autres, qui font peser sur nous des doutes incontestables.
"L'art a toujours amené le doute. Le doute est à mon sens une nécessité pour arriver à avancer." Caroline Bourgeois, commissaire.
Des installations de Jeff Koons représentent des objets gonflables pour la piscine. Mais pourquoi sont-ils suspendus avec de telles chaînes ? Et pourquoi donc ne se dégonflent-ils pas au gré de l'exposition... Ils sont en acier, pèsent près de 200 kilos chacun. Leur réalisme est impressionnant.
Des pièces majeures dont certaines sont créées spécialement pour le lieu. Une exposition d'un collectionneur unique... sans aucun doute.
A voir jusqu'au 31 décembre 2012.

Lien :
Éloge du doute

20111218

Mehdi Meddaci - Cycle méditerranéen - Ce qui est perdu


La galerie du granit à Belfort présente une installation, des photographies et des vidéos de l'artiste français immigré algérien, partagé entre les deux rives de la Méditerranée.
Un partage ressenti, où la mer est une frontière perméable, où l'équilibre des hommes entre les deux terres est incertain.
Les photos et vidéos sont d'une qualité remarquable, en particulier Sans titre (Alger la blanche), une vidéo de 2'37, présentée en boucle sur un écran. Un subtil travail situé entre photo et vidéo. L'artiste explique : "Mon approche de l'image fait avancer en parallèle ma pratique photographique et ma "tentative cinématographique"".
Réussir à exprimer une dualité, une traversée entre deux mondes, qu'ils soient géographiques ou plastiques. Un voyage entre réel et fiction.
Une exposition réalisée par un artiste dont la vie en est le reflet.
A voir.

Lien :
Mehdi Meddaci au Granit
Galerie Odile Ouizeman

20111211

Joachim Koester - of spirits and empty spaces


Variations of Incomplete Open Cubes - vidéo [d'après Sol Lewitt] - 2011

IAC Villeurbanne, du 10 décembre au 19 février.
Exposition monographique de l'artiste danois, montrant essentiellement photos et vidéos dans une scénographie originale.
Une réflexion menée sur l'homme et son environnement.
Retenons par exemple la série de photos en noir et blanc montrant, dans une démarche documentaire, des maisons barricadées à Brooklyn, de face. Datant de 2009, ce travail reflète une actualité inquiétante où le nombre de maisons abandonnées aux Etats-Unis explose suite à la crise immobilière.
Une exposition complète de la démarche de l'artiste, développée sous différents thèmes (de Sol Lewitt à la culture Hashish), bien liés par les idées, les sujets et les émotions. Le tout dans la pénombre et dans une organisation des espaces bien particulière.

Lien :
Institut d'Art Contemporain - Villeurbanne

20111201

Tout le monde connaît Roger Excoffon


Banco - 1951 -Roger Excoffon

Au musée de l'imprimerie de Lyon, jusqu'au 19 février 2012.
Banco, Calypso, Mistral, Choc, Diane,... Ces noms ne vous évoquent peut-être rien mais chacun d'entre vous a déjà vu les typographies qui se cachent derrière.
En effet, Roger Excoffon n'est connu de personne, mais tout le monde le connaît. Dans chaque rue commerciale, il est possible de recenser des enseignes utilisant les caractères qu'il a dessinés.
L'exposition monographique retrace l'histoire de l'immense travail graphique de l'artiste qui utilisait encore les gouaches pour créer ses affiches.
Air France, Caisse d'épargne, SNCF, autant de grandes firmes qui lui ont fait appel un jour pour déployer leur système de communication de façon prodigieuse. Souvent très simples, les compositions sont d'une efficacité redoutable.
Roger Excoffon est sans doute le designer graphique le plus utilisé aujourd'hui encore, mais il se retournerait dans sa tombe en voyant que son Banco est la typographie favorite des bars PMU et autres boulangeries de quartier de sa chère France !
Enfin, cette exposition propose une ouverture sur l'inspiration qu'offre Excoffon aux créateurs contemporains.
Une mine de richesses jamais montrées : des croquis préparatoires, des affiches originales. C'est une expo Choc !

Lien :
Musée de l'imprimerie - Lyon

20111130

Erre - variations labyrinthiques


Grande nef et galerie 1 du Centre Pompidou Metz.
Une approche de l'errance avec comme outil principal le labyrinthe... Allons-y.
L'exposition développe le thème de l'errance en menant une réflexion par thèmes successifs, extrêmement nombreux.
Chaque aspect est dévoilé, réfléchi, parfois reste en suspens. Le labyrinthe dans tous ses états.
La grande nef aborde la question de façon psychologique, scientifique, conceptuelle, philosophique. Un labyrinthe de la pensée et des sciences humaines. Une partie peut-être difficilement saisissable par le grand public mais formidablement construite.
Mais ce qui fait la force de cette exposition c'est qu'elle montre dans son deuxième volet, la galerie 1, une approche bien plus ludique, avec laquelle chaque spectateur pourra tout d'abord vivre une expérience sensorielle (bouleversements cinétiques) et ensuite profiter d'œuvres qui utilisent l'errance et les variations labyrinthiques pour leur dessin, leurs lignes.
On se rend compte que rien n'a été écarté... et à chaque salle, la surprise nous fait dire "ah oui, ça aussi !".
Il s'agit d'une exposition tout à fait exceptionnelle, mariant à merveille tous les supports artistiques, tous les domaines et toutes les époques.
L'errance du spectateur dans cette exposition le mène dans le labyrinthe de ses pensées, sans néanmoins jamais perdre le Nord.
C'est à ne rater sous aucun prétexte.
Peut-être qu'aujourd'hui, tous les chemins mènent à Metz.

Lien :
Erre - variations labyrinthiques

Ronan et Erwan Bouroullec - Bivouac


Un bivouac merveilleux, présentant près de quinze années de travail par les frères Bouroullec. Dans la troisième galerie du Centre Pompidou Metz.
Tout y est, de la chaise à la lampe en passant par les voiles modulaires et colorés magnifiques.
Nous sommes dans une présentation de design ce qui explique la scénographie presque commerciale.
Une exposition "duographique" simple et efficace.
Cela nous rappelle aussi l'objectif du centre d'art Georges Pompidou : réussir à marier tous les arts, du design à la danse, du cinéma à la peinture,...

Liens :
Ronan et Erwan Bouroullec - Centre Pompidou Metz
Ronan et Erwan Bouroullec

Les Mille Rêves de Stellavista


Michel François - Pièce à Conviction (détail)

Synagogue de Delme. Berdaguer & Péjus, invités de Marie Cozette pour cette exposition, font écho au projet de commande publique du Ministère de la Culture très particulier, qui leur a été attribué. En effet, ils ont pensé un habillage pour créer un centre d'accueil des publics près de la synagogue, dans un bâtiment qui fut successivement prison, collège et funérarium.
Gue(ho)st House, tel est le nom de ce projet. Il aurait dû être fini cet été mais pour des raisons financières, l'échéance a été retardée. Ce n'est finalement pas plus mal, cette exposition servant de préambule et d'introduction à la Maison fantôme.
Les Mille Rêves de Stellavista révèlent nos propres fantômes.
De très belles pièces sont ainsi présentées, certaines évoquant les fantômes de l'esprit, d'autres bien plus formelles et illustratrices du futur projet, révélant des architectures (Ice House de Gianni Pettena)
J'ai apprécié l'intégration (inévitable) du fantôme Buren, qui hante et hantera la synagogue sans même que le spectateur n'y fasse bien attention...
Une exposition très nourrissante, qui montre que la culture, même dans une si petite ville, renvoie la crise au rang de fantôme.
Mais au fait, qui est Stellavista ?

Lien :
Synagogue de Delme

No Pipe


Etienne Bossut, du 29 septembre au 23 décembre au centre d'art Faux Mouvement de Metz.
Cet artiste, dont la préoccupation principale est le moulage d'objets, présente ici des créations qui ne sont pas ses plus exceptionnelles...
Un clin d'œil peut-être au Centre Pompidou qui s'est invité à Metz...
Les embranchements de canalisations deviennent des sculptures abstraites, aux côtés de chaussures suspendues à un fil. Étrange.
Le plus intéressant et intrigant dans l'accrochage sont les dessins de l'artiste, une autre approche de sa démarche.
Je vous invite néanmoins à visionner son travail sur le site de la galerie Chez Valentin.

Lien :
Faux Mouvement
Galerie Chez Valentin - Etienne Bossut - works

20111128

Le moins du monde


Marina Abramovic - Stromboli - vidéo - 2002

Du 7 octobre au 8 janvier 2012 au FRAC Lorraine.
A aucun moment, je n'ai réussi à saisir le propos et l'articulation de l'exposition. De plus, le troisième étage était exceptionnellement fermé, ce qui ne m'a pas permis de tout voir.
Je n'ai pas non plus pu profiter de toutes les vidéos présentées car deux d'entre elles le sont sur un écran en face d'un fauteuil, avec un casque. La place était prise et les films étaient apparemment assez longs.
Il y a des jours comme ça : où même le moins du monde paraît être un obstacle infranchissable.

Lien :
FRAC Lorraine

Blitz


Biennale d'art contemporain, galerie de l'ÉSAL à Metz. Il s'agit de l'exposition de cinq artistes qui ont bénéficié de la bourse de résidence à Berlin (attribuée par le Conseil Général de la Moselle).
Textes, vidéos, installations, une variété de média pour autant de visions montrées sur cette capitale, scène artistique très dynamique.
Une belle exposition à voir jusqu'au 20 janvier.

Lien :
École Supérieure d'Art de Lorraine - Metz

20111112

Phénomènes


Pierre Labat - Dum-Dum - 2008

Carte Blanche à In Extenso, à la galerie Néon à Lyon.
Une petite exposition présentant cinq pièces de cinq artistes.
Phénomènes paranormaux, ambiance angoissante, magie,...
C'est très bien.

Lien :
Néon

Erwin Wurm


Truck, 2007 - Collection du MAC Lyon
Il y a des ouvriers maladroits qui ont la chance d'avoir un camion qui s'adapte à tout genre de situation.
A voir aux abords du MAC Lyon (dans l'allée de la cité).

Résonance de la Biennale de Lyon 11, Les enfants terribles sont présentés dans le nouvel hôtel de région, au confluent, à deux pas de la Sucrière.
Une exposition essentiellement picturale avec des peintures/illustrations relevant de deux mouvements que sont le Lowbrow et le Pop Surréalisme.
Des environnements différents mais tout aussi "flippants". Un mélange de Tim Burton, Salvador Dàli et de dessin de presse. Etrange... Quelquefois tellement kitsch et dégueulasse que ça en devient presque beau !
Je regrette néanmoins la scénographie qui module l'expo comme une foire d'art avec chaque artiste séparé et je pense qu'il eût été intéressant de confronter des œuvres classiques et surréalistes desquelles les contemporains se sont inspirés.

Lien :
Biennale de Lyon - Les enfants terribles

Ainsi soit-il


Sophie Calle - Le Confessionnal - 1983

Musée des Beaux-arts de Lyon - jusqu'au 2 janvier 2012.
Il s'agit (d'extraits) de la collection Antoine de Galbert exposés dans l'espace des d'expositions temporaires et liés à certaines œuvres de la collection du musée.
De grands noms tels que Jan Fabre, Christian Boltansky, Roman Opalka, Sophie Calle se marient à des peintures ou objets d'autres époques...
Troublants, surprenants, bouleversants, dégoûtantes, repoussants, tous les travaux montrés relèvent d'une certaine fatalité et sont l'image d'un chemin que l'on sera contraint de suivre.
Une belle exposition qui laisse néanmoins (encore une fois) apparaître la faiblesse de la signalétique du musée qui guide très mal le visiteur depuis l'entrée jusqu'à la salle, sans traverser toute la collection.
Ma foi, ainsi soit-il !

Lien :
Ainsi soit-il au MBA de Lyon

20111106

A crédit et en multiplex


Gaëlle Retière et Elise Sorin à la galerie L'attrape-couleurs.
L'idée est intéressante car elle se veut rendre compte de l'importance apportée à la culture dans nos villes.
Seulement, la mise en forme et en espace de ces recherches montre un dispositif complexe dans lequel la démarche est compliquée à saisir.
Les éléments présentés nous font comprendre qu'il s'agit d'une étude sur le budget alloué aux institutions culturelles (avec un graphique animé projeté) en lien direct avec des projecteurs activés ou désactivés sans arrêt. Je n'ai pas vu quel était le moyen pour définir cette action. A cela, on ajoute la diffusion de textes (très intéressants) sur l'information et son rôle dans la société actuelle.
Une exposition donc très complexe qui mériterait sans doute une explication des auteurs... et c'est bien dommage !

Lien :
L'attrape-couleurs

Rendez-vous 11 - IAC Villeurbanne


Graffiti, 2008-2010 - Camille Llobet

Cette exposition est une plateforme internationale dédiée à la jeune création. Vingt jeunes artistes (dix résidant en France), représentants des 5 continents présentent leur travail.
La plupart des œuvres sont très difficiles à comprendre, peut-être car elles veulent être le reflet d'une société tout aussi complexe !
Dans ce parcours qui n'aura pas su attiser un grand intérêt de ma part, je retiendrai néanmoins le travail de Matheus Rocha Pitta qui en décortiquant le système d'échanges de positions, flux économique lié à la consommation. En résulte une installation liant convenablement photographie et "sculpture". [Carnet d'offres et Figures of onversation]
Sans plus.

Lien :
IAC Villeurbanne

Coup d'éclat - Fort du Bruissin


Las Joyas de la Corona [Les Joyaux de la Couronne](Stade national du Chili) - Carlos Garaicoa

Le fort du Bruissin est un bâtiment militaire situé à Francheville, à une quinzaine de kilomètres à l'Ouest de Lyon. Il a été construit par Séré de Rivières qui bâtit des édifices de défense à l'extérieur des villes pour mieux les protéger.
La ville rachète le lieu en 1989 afin de le revaloriser : elle en fait un site culturel présentant un centre d'art contemporain, un lieu de découverte d'architecture défensive et un espace de loisirs en plein-air.
Quelle belle idée ! Le centre d'art contemporain prend donc ses quartiers dans les couloirs et salles de pierres froides, enterrées et sombres. La force du lieu influe fortement sur les pièces présentées mais son originalité rend la visite doublement intéressante.
Coup d'éclat est une exposition en résonance avec la Biennale de Lyon, principalement composée d'artistes d'Amérique du Sud. Au fort du Bruissin, les commissaires ont choisi de montrer la scène artistique argentine avec des artistes trentenaires, issus donc d'une même génération dont le soucis premier est de dépeindre la réalité économique et sociale complexe de leur pays. L'argentine vient de traverser une crise sans précédent qui a vu le système banquaire s'effondrer totalement.
Mon seul regret est peut-être que la vidéo est le médium le plus représenté dans l'accrochage, néanmoins la plupart des films projetés sont efficaces.
Cela vaut le déplacement ! A voir jusqu'au 5 février !

Lien :
Mairie de Franchville - Coup d'éclat au Fort du Bruissin

20111029

Les aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne


Steven Spielberg s'est attaqué à l'immense œuvre d'Hergé...
Le résultat est une trilogie, dont le premier opus vient de paraître au cinéma.
Se voulant être fidèle à l'esprit de la bande dessinée, le réalisateur américain a choisi d'utiliser la technique de la captation de mouvement liée aux images de synthèse (une première au cinéma). L'effet est plutôt réussi, le tout en 3D pour être à la pointe !
Seulement, ce qui devait arriver arriva. Hollywood récupère le mythe créé en Belgique et vient transformer le jeune reporter en James Bond nouvelle génération, dans une histoire de Pirates des Caraïbes !
C'est donc un Tintin actualisé pour les enfants d'aujourd'hui (qui n'ont pour beaucoup jamais ouvert un album de ses aventures) qui permet à Spielberg de créer une fois encore un grand film commercial.
Cette adaptation cinématographique aura le mérite de faire connaitre Tintin dans le monde entier... Malheureusement, il n'est pas le reflet idéal de la bd d'Hergé.
Les deuxième et troisième volets ne réserveront pas beaucoup de surprises j'en suis certain...
Mieux vaut (re)lire la collection d'albums originaux !

Lien :
Les Aventures de Tintin sur Allociné

20111027

Bertrand Lavier, entre autres, au MAM Saint-Etienne Métropole


Bertand Lavier, Arcadia (détail), 1991 - de la série Objets peints

Bertrand Lavier au Musée d'art moderne de Saint-Etienne, l'affiche semble intéressante.
Mais ce n'est pas une exposition monographique de l'artiste mais surtout une pièce, créée spécialement pour un espace de ce musée, complétée par quelques œuvres issues de la collection, présentes dans l'accrochage permanent. Surpris, j'étais presque déçu. Composition en quatre couleurs, détail, tel est le titre de la pièce réalisée pour l'occasion, est une plateforme de 225m² recouverte de moquette colorée, qui reprend des motifs de terrain de sport. Cette installation apparaît alors comme une immense peinture au sol, rappelant des compositions modernistes de la peinture abstraite.
Finalement, c'est une exposition en hommage à Vicky Rémy qui aura su le plus me convaincre. Collectionneuse engagée, elle troquait dans les années 60 des œuvres contre des articles de mode de sa boutique de Saint-Tropez. C'est ainsi que sont montrées des archives et quelques réalisation (de la collection permanente du musée) de Robert Filliou, Tania Mouraud, Ben, Olivier Mosset,... Des amitiés fortes se sont liées avec les artistes qu'elle soutenait fortement, ici relatées par des correspondances. Cette exposition montre l'intérêt de cette femme pour la scène artistique internationnale et l'engagement qu'elle eût pour les acteurs de cette scène.
A voir aussi, jusqu'au 20 novembre, Damien Cabanes : Rétrospective, le monde coloré de l'artiste français nominé pour le Prix Marcel Duchamp 2011, entre abstraction et expressionnisme.
Et aussi, Lee Bae - œuvres récentes et Pizzi Cannella - Chinatown, Local Line 8 et Monumental ?. Beaucoup de petits accrochages, un petit peu confus d'un point de vue scénographique, qui offre néanmoins une multitudes de propositions différentes.

Lien :
MAM Saint-Etienne

20111006

To Hug a Snake


Gaëtan Robillard - While the outlaws ..., 2010

Réfectoires des nonnes (Subsistances) - en résonance avec la Biennale de Lyon.
Le point de départ est un poème de D.H. Lawrence : Snake (1923), dans lequel un homme allant chercher de l'eau tombe sur un serpent. Les "voix" alors, que sont celle de sa morale, de son éducation et de sa position d'homme dominant, lui intiment de tuer l'animal. Il tentera par un geste hasardeux et ratera. Il en sortira finalement plus blessé que le serpent par sa maudite condition humaine.
Quelques artistes issus du programme post-diplôme de l'ENSBA Lyon réagissent. Dans une exposition cohérente et où le visiteur est sans cesse en question face à son éducation, ses sensations de domination,...
De la censure des dictatures avec Özlem Sulak, aux tentatives de résistance face aux lois de la nature (le cataclysme qui détruira notre monde) avec Jacques Loeuille en passant par l'étrange situation d'un petit brigand absorbé par le Leviathan que l'on rencontre dans une vidéo du même Jacques Loeuille et d'Emmanuel Van der Auwera, le parcours propose une approche singulière de la condition humaine.
A voir jusqu'au 15 octobre.

Lien :
To Hug a Snake

20111002

Biennale de Lyon - 11

Une terrible beauté est née... le 15 septembre à Lyon.
"Au cours de mes recherches, j'ai été touchée par la perplexité de William Butler Yeats qui, face à son propre présent, écrit le poème Pâques, 1916, dont le célèbre vers "une terrible beauté est née" donne son titre à la Biennale. Le poème porte sur l’insurrection de centaines de rebelles revendiquant la libération de l’Irlande par l’occupant britannique. Au premier abord, il se lirait comme l’éloge des martyres qui ont donné leur vie pour la cause indépendantiste. Mais en regardant de plus près, il devient clair que le poète est dans la perplexité et le doute. Indécis, le poème navigue entre affirmation, questionnement et négation. Il est fondamentalement en guerre contre lui-même."
C'est ainsi que la commissaire Victoria Noorthoorn invite le visiteur à un voyage sensoriel et intellectuel dont la destination finale est incertaine ou inconnue.


La résultat est en demi-teinte, dans quatre lieux présentant chacun les interprétations artistiques sur notre monde tortueux.
La Sucrière, en premier, offre un parcours relativement riche. Principalement des artistes d'Amérique du Sud, liés par le même désir de définir le présent. Dès l'entrée, vous êtes contraints à passer un seuil, œuvre d'Ulla Von Brandenburg... Vous montez sur les planches, vous êtes acteurs, bienvenue à vous.
Dans les trois étages de ce lieu, vous trouverez notamment un film d'animation presque inquiétant de Gabriel Acevedo Velarde ou encore une œuvre mystérieuse et surprenante d'Eduardo Basualdo : Le silence des sirènes.
La fondation Bullukian propose une vision plus architecturale et scientifique, avec entre autres l'artiste Yona Friedman. C'est dans ce lieu qu'est présentée une forme de réponse (certes incomplète) à la question : L'utopie est-elle encore possible ? - posée par l'évènement.
Le Musée d'Art Contemporain m'a déçu, avec une présentation plus complexe à saisir et certaines œuvres conceptuelles, excessivement étranges. Les artistes arrivent néanmoins à créer des ambiances qui rappellent à tous une terrible beauté. Soulignons dans ce monde parallèle la présence d'une pièce qui séduit le public : La Bruja de Cildo Meireles (présentée au FRAC de Metz il y a 2 ans).
Enfin, "nouveau lieu" de cette édition, l'usine TASE à Vaux-en-Velin. Une belle fin de parcours et non celle du voyage... La friche industrielle a su être investie par l'art contemporain, et même d'une façon extraordinaire avec l'installation de Jorge Macchi appelée Marienbad.
A voir en partie !
Une sublime terreur va mourir... le 31 décembre à Lyon.


+ La résonance continue et prolonge indéfiniment le voyage dans Lyon et ses alentours... à suivre.

Lien :
Biennale de Lyon

20110915

Clémence Torres - entre parallèles


Galerie BF 15 à Lyon, résonance de la biennale d'art contemporain.
Première expérience de la biennale 2011 avec cette exposition qui lui fait écho, et de belle manière car c'est le lieu qui résonne dans les jeux de miroirs !
Clémence Torres, qui se joue de l'architecture originale de la BF15 en introduisant vitres et miroirs, modifie considérablement la perception du lieu.
Dès l'entrée, cela rappelle une exposition passée il y a peu de temps en cette même galerie : Peter Downsbrough (l'article de l'expo). Finalement, la démarche est semblable avec une appropriation du lieu par des moyens graphiques ou plastiques.
Clémence Torres offre ici le premier volet des résonances qui passeront par la BF15 et il vaut le coup d'être expérimenté !

Lien :
BF15

20110910

Japy Factory


Les chaises de Dieter Thiel

Après avoir visité la Japy Factory de 2010, j'attendais avec impatience le volet 2011 qui était annoncé comme encore plus grand et plus animé.
Mais quelle déception ! Les artistes exposés (un groupe d'amis, organisateurs de la manifestation) sont sensiblement les mêmes, et surtout présentant les mêmes travaux ou à peu près !
Du coup et à juste titre, on apprécie vraiment les quelques nouveautés(on peut les compter sur les doigts d'une main)...
La salle complète investie par les chaises du designer Dieter Thiel est une réussite. A cela, j'ajoute la démarche et le rendu final du travail vidéo de Pierre MJ Soignon qui est très intéressant.
Le Corbusier et Jean Prouvé étaient annoncés comme des artistes présents dans l'exposition, apportant ainsi une touche architecturale qui m'attirait particulièrement. Mais il s'agissait plus d'un accrochage hâtif de panneaux documentaires avec des textes extrêmement longs. On a finalement l'impression que leur nom a été ajouté à l'affiche pour attirer le monde.
La Japy Factory est une chance immense pour la commune de Beaucourt et ses environs, qui ne présentent pas souvent d'évènements artistiques d'une telle ampleur. Cette année, la chance est gâchée. Pour en être autrement, il faut innover à chaque "saison", savoir surprendre le visiteur en invitant de nouveaux artistes (pas forcément connus).
Cette année apparemment, les efforts ont surtout été portés sur la programmation musicale, qui s'étale sur toute la durée de la Factory et à laquelle les visiteurs occasionnels ne peuvent assister.
J'espère que la prochaine édition saura séduire par ses innovations et qu'il ne s'agira pas encore seulement d'une expo entre amis...

20110831

Brancusi / Serra


Richard Serra - The Consequence of Consequence - 2 blocs identiques d'acier forgé résistant aux intempéries - 2011

Fondation Beyeler. 21 août.
Voici encore une affiche attirante de la fondation bâloise, que je ne voulais rater sous aucun prétexte... Il était temps car ce jour était celui de la dead line de l'exposition !
On pouvait prétendre très bancale l'idée d'un accrochage mêlant ces deux sculpteurs d'époques différentes... Le pari n'est pas complètement réussi, mais il tient debout. Peu d'espaces présentent les deux artistes mêlés. Les quelques salles où cela se produit ne permettent pas une articulation logique entre eux.
Finalement, on pourrait dire que réunir l'équilibre incertain d'une masse de féraille et l'envol léger d'un oiseau de pierre est un pari difficile. Bien que Serra se soit beaucoup inspiré du maître de la sculpture moderne, il est bien compliqué aujourd'hui de les fondre dans un même espace.
Cette visite permet néanmoins, comme toujours chez Beyeler, de visionner un nombre important d'œuvres majeures et bien montrées.
En tous cas, le prochain évènement muséal de la fondation s'annonce tout aussi alléchant : Louise Bourgeois. A l'infini. Un avant goût peut être perçu dans certaines villes suisses, dont Zürich, où des araignées géantes ont déjà pris place...

Lien :
Fondation Beyeler

20110713

Raphaëlle Paupert-Borne et Camille Saint-Jacques


Raphaëlle Paupert-Borne

Le Crac le 19 de Montbéliard présente pour l'été une exposition en deux parties, voire même deux expositions différentes.
D'une part, la plus grande partie du bâtiment est investie par les peintures et dessins de Raphaëlle Paupert-Borne sous le titre de : Au fil des jours. Un trait de crayon ou de pinceau naïf qui dépeint le quotidien, les rencontres réalisées au long de ses voyages.
D'autre part, la salle de l'étage est occupée par les dessins mystérieux de l'artiste Camille Saint-Jacques : des paysages enfermés dans des cadres peints à même le papier. Journées, titre de l'accrochage, est un poétique qui nous perd le temps d'un regard sur les formes et les couleurs.
Néanmoins, on regrette que les deux artistes ne soient pas plus liés par la scénographie. Le parti pris de les séparer propose deux expositions distinctes. Pourtant les deux voyages qu'ils nous font faire pourraient se rejoindre et créer un même chemin...

Lien :
Crac le 19

20110620

Art | Basel 2011


Il y a eu l'édition 2010 que j'avais jugée fade à cause de la partie Art | Unlimited qui était relativement décevante. Cette année, plus grande encore fut la déception de ne découvrir aucune œuvre réellement monumentale, pourtant présentée dans un espace de taille impressionnante. Art | Unlimited constitue une partie incontournable de la foire et en est selon moi la principale richesse. Seulement les limites n'y sont plus dépassées... On espère réellement mieux pour l'an prochain.
Dès l'arrivée sur la Messeplatz, on est étonné de la trouvé déserte, sans installations, sans sculptures... une première.
Pour ce qui est de la foire (côté Art | Galleries), c'est comme tous les ans l'occasion de voir des œuvres inédites, en tout genre, et de réaliser un tour du monde des galeries et de la création contemporaine.
Edition sans surprise et c'est très décevant pour 24 euros de droits d'entrée.

Lien :
Art | Basel

Pour une république des rêves


Une proposition de Gilles A. Tiberghien au CRAC Altkirch, jusqu'au 11 septembre.
La république des rêves, si loin soit elle de la réalité est illustrée, imaginée, montrée sous tous ses aspects dans l'espace rhénan d'art contemporain.
Une exposition extrêmement riche en œuvres des différentes collections des FRAC du grand Est. Même si une bonne partie des pièces m'étaient connues (déjà présentées au FRAC Lorraine, ou ailleurs) elles sont néanmoins incontournables dans une exposition sur l'utopie d'un monde de rêveries.
Edith Dekyndt est présente avec deux travaux qui fonctionnent très bien : Major Tom (ballon gonflé à l'hélium qui flotte dans l'espace) et One second of silence (vidéo d'un drapeau transparent à New York). Mais l'exposition regroupe aussi de très grands artistes, Hamish Fulton, Richard Long, Xavier Veilhan, Robert Filliou, Roman Signer.
Photographies, vidéos, dessins, installations, sculptures, une variété des média qui va même jusqu'à une performance unique de la nature la nuit du vernissage... une éclipse de lune : le rêve se prolonge jusqu'au bout de la nuit !
Encore une fois, le CRAC propose un parcours qui saura faire rêver et être apprécié.
A voir absolument.

Lien :
CRAC Alsace

20110529

Our House in the middle of our street


Maison des arts de Malakoff, sur une invitation de Jeanne Susplugas et jusqu'au 17 juillet 2011, une trentaine d'artistes ont répondu au thème de la maison. Cet espace où l'homme organise sa vie intéresse beaucoup d'artistes... En voici la preuve.
Dans un centre d'art qui m'était totalement inconnu, j'ai pu découvrir une exposition simple mais efficace, en accord avec le lieu et qui présente une série d'œuvres de grande qualité.
Bien qu'un peu loin de Paris, je pense que Our house in the middle of our street vaut le détour.
A voir à la maison des arts de Malakoff.

Lien :
Maison des Arts - Malakoff | Our house in the middle of our street

Paris - Dehli - Bombay


Orlan - Draps-peaux hybridés | Accueil de l'exposition

L'art indien s'expose maintenant au centre Pompidou, en lien cette fois avec des artistes parisiens.
Maintenant car il existe déjà une exposition appelée Indian Highway au MAC Lyon qui m'avait déjà beaucoup impressionnée.
Les artistes indiens présents à Beaubourg sont en grosse partie les mêmes, c'est pourquoi je ne répéterai pas ce qu'il est dit ici.
Néanmoins j'aimerais souligner l'intelligence de la scénographie de l'exposition parisienne ainsi que la subtile inscription des artistes occidentaux.
Entre autres, un très bon film de Camille Henrot Le songe de Poliphile - 2011.
De plus, l'expo est abondante.
A voir.

Lien :
Paris - Dheli - Bombay au centre Pompidou

François Morellet - réinstallations


Le titre de cette exposition illustre tout à fait ce qui y est présenté. A savoir, une sorte de mini-rétrospective à travers les différentes installations de l'artiste de 1963 à nos jours.
Nous retrouvons donc le hasard, la perception des couleurs, de la lumières, des lignes chers à l'artiste. Sans oublier le côté dada, heureusement, car il enrichit quelque peu l'exposition.
Néanmoins il s'agit d'un parcours peu original dans une scénographie relativement simple.
Peut-être que les œuvres relèvent trop d'un même registre ; elle se ressemblent un peu.
Réinstallations, pour REvisiter l'univers de Morellet.

Lien :
Morellet au centre Pompidou

Monumenta 2011 - Leviathan


Monumenta est devenu l'évènement incontournable de l'art contemporain parisien en début d'été. En 2010, Christian Boltanski exposait Personnes en surprenant déjà...
On attendait avec impatience l'intervention d'Anish Kapoor... et le résultat est tout simplement hallucinant.
Une grande prouesse technique et une audace sans précédent font de cette exposition un coup de tonnerre dans l'art contemporain. L'installation la plus grosse jamais réalisée en toile PVC occupe le Grand Palais jusqu'au 23 juin et ne doit être ratée sous aucun prétexte.
On doit l'avouer, l'intervention de l'artiste est moindre dans la réalisation et la conception de la pièce. Mais le génie est parfois d'avoir le culot de penser réaliser une chose pareille !
La visite débute par l'entrée dans cette bulle organique rougeâtre, dont la luminosité dépend de la hauteur du soleil au-dessus de la grande verrière. Les ombres de l'armature métallique du toit sont magnifiques, le son est étrange, la sensation d'un besoin de voir plus loin sans en être libre est frustrante. J'étais presque déçu en sortant car je pensais que l'accès en était restreint à cet intérieur. Mais nous sommes ensuite invités à en faire le tour depuis l'extérieur... et là, on entre simplement dans une autre dimension.
Je reste abasourdi par cette installation qui me laisse perplexe pour l'artiste qui devrai investir le lieu pour la Monumenta 2012 ! Difficile de faire mieux !
Tout ce qui n'est pas monumental dans tout ça, c'est le prix ! 2.5 euros en tarif réduit, 5 euros en plein tarif !

Lien :
Monumenta 2011

L'anabase


L'anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi et 27 années sans images - Eric Baudelaire à la Synagogue de Delme, jusqu'au 25 septembre.
Le Centre d'art lorrain propose ici une exposition extrêmement complexe à saisir lorsque l'on a pas toutes les clés en main.
Sont présentées des sérigraphies monochromes sur des portes et 1 film d'une heure environ. Le lien n'est pas évident entre les deux.
L'anabase est un voyage, terme qui contient étymologiquement à la fois un départ, puis un retour. C'est une sorte d'Odyssée d'Ulysse.
Cette exposition parle donc de voyage(s). Voyage(s) de plusieurs personnages, de l'artiste lui-même, d'une pensée, d'idéologie,...
C'est l'histoire croisée d'une fille exilée au Liban, avec sa mère inconnue, prisonnière politique au Japon et celle d'un cinéaste, parti lui aussi au Liban avec l'armée Rouge japonaise. Avec toute la documentation nécessaire à sa compréhension plus une conférence de l'artiste sur son actuel projet de l'anabase, l'exposition devient la vitrine d'une histoire passionnante.
Tout de même, j'apprécie quand le travail d'un artiste parle de lui-même et permet une prise de conscience et une compréhension directe de la part du visiteur. On en demande peut-être trop cette fois à Delme...

Lien :
Synagogue de Delme

Berni Searle


Snow White [Blanche-Neige] - 2001

Du 20 mai au 18 septembre, le FRAC Lorraine propose une exposition monographique de l'artiste d'Afrique du Sud Berni Searle. Présentée dans le cadre d'une rétrospective en Belgique et Hollande.
Exclusivement vidéographique, l'exposition demande un temps de visite conséquent et une concentration importante. Ce qui, lors du vernissage notamment, est très difficile à avoir.
La plupart des oeuvres parlent d'une réalité sociale d'Afrique du Sud, l'un des pays du monde où les inégalités sociales sont les plus fortes et où les pauvres sont majoritairement noirs.
Le FRAC Lorraine reste fidèle à lui-même en montrant de la vidéo... Ce n'est pas sa meilleure exposition.

Lien :
FRAC Lorraine

20110509

Echos - Buren


Exposition in-situ au Centre Pompidou-Metz, jusqu'au 9 septembre.
Pour cette première exposition (après l'inauguration), Daniel Buren "artiste officiel", l'une des stars de l'art français, a été invité à s'approprier le lieu.
Pour cette fois encore, il ne surprendra pas le visiteur aguerri ! Le nom de l'exposition était une piste à ce qui allait être dévoilé... C'est sans grande surprise !
Longue de 80 mètres, la galerie 3 offre une vue toute particulière sur la ville de Metz et sa cathédrale.
Séparée en deux pour les deux travaux in-situ, Buren a choisi dans un premier temps de morceler l'espace avec des sortes de cabanes sans toit, encastrées les unes dans les autres, offrant au visiteur un parcours coloré anguleux, qui parait se répéter mais qui n'offre jamais le même espace de déambulation. Dans l'autre partie, il a voulu mettre en valeur cette vue imprenable en la démultipliant dans un jeu de miroirs qui rend l'espace infiniment grand. La galerie des glaces s'invite à Metz.
Finalement, Buren propose ici de multiples échos. D'une part les reflets dans les parois de ces cabanes ou sur les murs miroitants, d'autre part l'écho entre deux visions d'un espace à l'intérieur d'une même galerie. Autrement dit, comment faire ressentir une sensation extrêmement différente au visiteur alors qu'il est dans le même espace d'exposition.
Sans oublier, par-ci par-là, la signature infaillible de 8,7 cm de large !

Lien :
Buren au Centre Pompidou - Metz

Le granit et la savoureuse


Julie Legrand présente une exposition à la galerie belfortaine du 7 mai au 19 juin.
Alliance de matériaux riches et pauvres, mous et durs, industriels et naturels,... L'installation in-situ, qui répond directement à l'architecture du lieu joue sur les rebonds, du ciel à la terre, de la terre à l'eau, de l'eau au ciel. Jeux de miroirs, de mises en abîme.
Très poétique, les formes abstraites de l'artiste prennent bien possession de la galerie, sans toutefois transcender l'esprit du visiteur !
Le travail du verre relève néanmoins d'un grande maîtrise de la technique.

20110505

L'idée de nature


Daniel Knorr - Scherben bringen Glück - série de 12 pièces - verre, métal, colle - 2008

Kunsthalle de Mulhouse, du 21 avril au 22 mai.
La nature a bien évolué depuis l'hommage que pouvaient lui rendre les romantiques. L'homme vit désormais avec une nature qu'il détruit peu à peu.
L'idée de nature dans cette exposition est celle que l'on peut avoir aujourd'hui, entre art conceptuel post land art, graphisme, design ou utopie.
Cette exposition a le mérite de présenter artistes confirmés tels que Cy Twombly ou Bernard Moninot aux côtés d'étudiants des écoles d'art de Strasbourg et Mulhouse.
Une scénographie particulièrement bien soignée relooke pour l'occasion le centre d'art qui est organisé avec des cimaises. Toute la visite se fait sous la pression sonore de la vidéo Plan for Victory d'Elodie Pong (déjà présentée à Metz pour l'exposition Le pire n'est jamais certain - collection FRAC Lorraine). Cette œuvre pour le moins pessimiste qui illustre l'impact humain sur l'environnement prend ainsi le dessus sur les tentatives d'utopies.
De belles pièces en général, autant en design avec les lunettes de Daniel Knorr qu'en photographie avec Lee Friedlänger et avec une approche architecturale et environnementale très intéressante de Lara Almarcegui : Abris de jardin à Phalsbourg.
Néanmoins, quelques œuvres restent très conceptuelles et difficilement saisissables, ce qui n'est pas surprenant dans les expositions de la Kunsthalle !
A voir.

Lien :
Kunsthalle Mulhouse

20110503

...with a mental squint


"And learn to look at all things
With a sort of mental squirt
"
Lewis Caroll in Poeta Fit, Non Nascitur

Effectivement, mieux vaut avoir conscience de cette phrase en visitant cette exposition... Encore faut-il réussir à définir puis employer un strabisme mental !
Autrement dit, les quelques pièces présentées dans cet accrochage ne m'ont pas paru sensationnelles !
Une série de peintures relativement pauvres autour d'une installation difficilement saisissable...
Heureusement, une œuvre apporte du dynamisme et fonctionne très bien : sans titre d'Arnaud Vasseux. Un grand filet synthétique bleu qui par une rotation perpétuelle entraîne le matériau tel de la soie dans une valse rythmée.
Il est rare que l'exposition du CRAC le 19 me déçoive ! Celle-ci n'y manque pas...
Jusqu'au 12 juin à Montbéliard.

Lien :
Crac le 19

20110430

We can be heroes


Espace Gantner de Bourogne - jusqu'au 25 juin.
Le monde virtuel des jeux vidéos s'invite à Gantner pour une exposition d'art contemporain.
Le jeu vidéo est un médium à part entière dans l'art aujourd'hui, dans une société de cyberculture et d'intelligence collective.
Nous retrouvons ici une manière originale de revisiter le réel, avec une série de vidéos irrésistibles de Benjamin Nuel, qui s'amuse à détourner les personnage de Counter-Strike pour les faire évoluer dans un univers dérisoire, où terroristes et agents de sécurité agissent ensemble contre une menace surréaliste.
Une dose d'interactivité replace le jeu vidéo dans son contexte et permet au visiteur de garder le contrôle !
Allez-y, c'est gratuit.

Lien :
espace gantner - We can be heroes

Le génie de l'Orient


L'Europe moderne et les arts de l'Islam - au musée des beaux-arts de Lyon, jusqu'au 4 juillet.
Cette grande exposition propose une grande richesse de peintures, tissus, dessins et autres créations de l'art islamique. La finesse des décors, l'alliance parfaite des couleurs et la beauté des motifs utilisés sont absolument bluffantes.
De plus, le lien établit entre les peintres modernes européens Matisse et Klee est judicieux. Ces peintres ont eu des révélations en découvrant l'art de l'Islam et l'accrochage en rend bien compte.
Seul bémol à l'exposition, la scénographie impose au visiteur la traversée des salles de peintures des XVIe et XVIIe siècles du musée pour ce rendre dans la dernière galerie du Génie de l'Orient. Regrettable à la fin d'un si beau parcours.
A voir.

BF15- Ludovic Chamarin ®


Ludovic Chamarin était un artiste. Il a cessé d'exercer en 2005. Damien Beguet microclimat lui a acheté son œuvre. P. Nicolas Ledoux a signé un contrat avec Damien Beguet microclimat afin d’obtenir la licence d’exploitation exclusive de l’œuvre de Ludovic Chemarin.
Suite à cela, la BF15 avec Damien Beguet microclimat et P. Nicolas Ledoux organise une sorte de mini-rétrospective de Ludovic Chamarin, devenu une marque déposée.
Les contrats sont exposés, aux côtés d'œuvres plastiques et photographies.
Une petite exposition qui marque l'image d'un artiste face à son œuvre et face à sa réussite ou sa faillite artistique. Une navigation entre statut juridique, statut économique et statut artistique, parfois explosive !
A voir jusqu'au 21 mai.

Lien :
BF 15 - Ludovic Chemarin ®

Pascale Marthine Tayou - Always all ways


Le dernier étage du MAC Lyon transformé pour l'occasion en Tayou World ! Jusqu'au 15 mai 2011, Pascale Marthine Tayou nous propose de visiter son univers.
"Je désire que le public rentre dans mon monde." C'est réussi. Cette exposition nous montre le Cameroun vu par Tayou avec un stand d'épices, des couleurs, des tissus, de l'animation en pagaille. Et fondu dedans, on retrouve le côté Pop des caissons lumineux et des enseignes clignotantes de l'art contemporain.
Une exposition qui plaira d'abord aux enfants.
Cela se poursuit dans toute la ville avec des interventions multiples du plasticien. Mais tout n'est pas très clair dans cette disposition et les œuvres se perdent un peu. Peut-être est-ce la volonté de Pascale Marthine Tayou qui souhaite mélanger les origines. Mais cela ne fonctionne pas très bien.
Peut-être l'exposition aurait-elle du se limiter au musée... Je le crois bien.

Lien :
MAC Lyon

Indian Highway IV


Valay Shende - Transit - acier inoxydable, écrans vidéo - 2010

L'art indien prend ses quartiers au Musée d'Art Contemporain de Lyon, du 24 février au 31 juillet. Deux étages sont entièrement consacrés à des artistes contemporains indiens, souvent très surprenants dans leur manière de montrer les vérités du monde qui nous entoure.
Indian Highway est une exposition qui évolue à chacune de ses étapes. Elle est déjà passée par Londres ou Oslo avec des artistes indiens bien connus du monde entier et qui travaillent à l'échelle du globe. A Lyon, les 2000m² offrent une nouvelle vision avec des artistes qui sont concentrés sur une réalité indienne plus "complexe".
Notre visite dépasse alors l'approche folklorique pour entrer face aux problématiques proposées par les artistes.
Ce qui fait la force de cette exposition est sans doute la faculté de l'art indien de ne pas se limiter pour exprimer des idées fortes, engagées. A savoir, la réalisation d'œuvres osées ou monumentales ne leur fait pas peur et c'est là que le spectateur est bluffé. A plusieurs reprises, la dimension des œuvres exposées et le travail demandé pour leur réalisation apparaît au visiteur comme une prouesse.
L'art dans toute sa splendeur : exprimer clairement une idée tout en proposant une pièce techniquement et esthétiquement réussie ! Par exemple : l'œuvre tout à fait incroyable de Valay Shende : Transit (photo). Cela illustre un problème social indien de façon limpide. Le résultat est surprenant, à échelle 1, ce camion est exclusivement composé de pastilles de fer soudées les unes aux autres. Diamètre des pastilles : environ 2,5cm.
A voir absolument.

Lien :
MAC Lyon

20110409

Entre - temps


Comme le trait qui relie les deux mots de son titre, cette exposition relie les deux artistes Blanca Casas Brullet et Pierre Yves Freund dans la Galerie du Granit à Belfort.
Deux chemins qui suivent la thématique du temps, d'une évolution des corps, des matières.
Blanca Casas Brullet montre (par la photo ou la sculpture) des brouillons, des ratés qui deviennent parfois des œuvres plus intéressantes que les projets parfaitement aboutis.
Pierre Yves Freund lui, s'intéresse plus à la matière et son évolution. L'empreinte, l'équilibre et la transformation sont ici imagées par différentes pièces.
Cette exposition très poétique est l'image d'un art qui ne cherche pas à véhiculer un message particulier, mais que l'on aime juste regarder parce qu'il montre la magie des matières, du temps et de la lumière que ces artistes savent manier.
A voir jusqu'au 24 avril.

2 éclats blancs toutes les 10 secondes (suite)


Ann Veronica Janssens - Zabriskie Zone - 2011

Ann Veronica Janssens & Aurélie Godard au Centre Rhénan d'Art Contemporain d'Altkirch, jusqu'au 15 mai.
Le titre donné est une illustration ou définition du phare d'Ouessant, près duquel les artistes se sont retrouvées pour travailler il y a quelques temps... Il est subtilement rappelé par l'une des œuvres dans le lieu.
L'exposition A l'ombre d'un doute au Frac Lorraine au printemps de l'année dernière présentait déjà Ann Veronica Janssens. [Article sur l'exposition] et son œuvre avait fait sensation auprès du large public venu au FRAC, au moment de l'ouverture du Centre Pompidou Metz.
L'exposition du CRAC d'Altkirch présente une variation de cette œuvre, avec la pièce Zabriskie Zone, qui pour la première fois présente un brouillard coloré changeant de teinte au rythme du clignement des yeux. C'est sensationnel.
Toute la déambulation se fait sur le thème de la lumière, qui est changeante, qui produit des ombres, qui permet la perception des couleurs ou bien qui les fait varier de façon illusoire ou réelle.
L'art et la physique étroitement liés pour une exposition à ne rater sous aucun prétexte.

Lien :
CRAC Alsace

20110326

Straub - Huillet


Du jour au lendemain et Chronique d'Anna Magdalena Bach, vendredi 25 mars, 18h et 20h au centre Pompidou Metz, en présence de Jean-Marie Straub.
Suite de la rétrospective dédiée au cinéma des Straub au CPM.
Deux films ont été ici présenté, sur le thème de la musique au cinéma. Le premier est un film magnifique, ni par son scénario ni par la beauté de ses plans mais par sa prouesse technique et sa qualité de prise de son. Il s'agit d'un opéra filmé en temps réel avec l'orchestre en direct derrière la caméra. Le résultat est parfait, le son est impeccable.
Le second film relève d'encore plus de prouesses technologiques. Il raconte l'histoire de Jean-Sébastien Bach par son épouse. Toutes les scènes musicales sont jouées en vrai, aucun acteur ne fait semblant. Pour ce faire, les Straub ont choisi le meilleur organiste du monde, Gustav Leonhardt, qui joue sur les meilleurs orgues et les meilleurs clavecin du monde, dans les meilleurs lieux du monde. Tout le vrai univers de Bach est présent. De plus, le film est réalisé avec les meilleurs outils de l'époque, en prise de son ou d'image.
Du vrai cinéma musical.

Lien :
rétrospective Straub-Huillet au CPM

Le caporal épinglé


Film de Jean Renoir, sorti en 1961, choisi et présenté par Jean-Marie Straub au Caméo de Metz dans le cadre de sa carte blanche (partie de la rétrospective Straub - Huillet, qui fait sensation en ce moment dans le monde du cinéma à Metz).
Le caporal épinglé est l'histoire de l'après capitulation en 1940, lorsque les soldats français sont emprisonnés. On suit l'évolution d'un groupe d'entre eux dans un camp de travail. Un caporal, essaie sans cesse de s'évader, sans succès de nombreuses fois...
"C'est un film jeune, gai, sur l'amitié" comme le dit Renoir lui-même.
Claude Brasseur, Jean-Pierre Cassel, Jean Carmet, Claude Rich, Guy Bedos jouent dans ce très bon film d'évasion.
A suivre, mardi 29 mars, toujours au Caméo de Metz : Le 6 juin à l'aube.

Lien :
Le caporal épinglé sur allociné

Frères Cohen - 2 parties


Soirée spéciale au cinéma Caméo de Metz.
Deux films des frères Cohen : True Grit, en ce moment à l'affiche et Fargo, sorti en 1996, réalisé par Joel.
Ces deux films sont très différents, ne traitent pas du même sujet, ni d'une époque similaire.
True Grit d'abord est un western, fondé sur l'histoire d'une vengeance d'une jeune fille de 14 ans qui va s'engager dans un monde de cow-boys. Légèrement trop héroïne, elle montre un caractère très dur, et une motivation sans frein pour venger la mort de son père. Ce western contemporain est une belle histoire de cinéma.
Fargo ensuite est l'histoire d'un homme, responsable commercial dans une concession automobile. Surendetté, il cherche un moyen de trouver de l'argent. Il veut pour ce faire, en prendre à son beau-père qui est très riche. Il fait enlever sa femme et fait demander aux ravisseurs une rançon... Seulement rien ne se passe comme prévu et dans la tragédie qui emmène ce personnage en enfer, nous avons droit à des scènes comiques, surtout avec la jeune policière enceinte qui enquête de façon improbable ! Elle est impeccablement jouée par Frances McDormand. On peut y trouver Peter Stormare, qui joue un ravisseur et qui jouera, 10 ans plus tard environ, John Abruzzi dans la série Prison Break ! Excellent.

Liens :
Fargo sur allociné
True Grit sur allociné