Il est venu à l'ésamm aujourd'hui pour nous présenter une partie de son travail et son rôle de curateur.
image : Vides ; une rétrospective - Centre Pompidou - 2009
Trois expositions ont été développées :
- Soundtrack for an exhibition au Musée d'Art contemporain de Lyon (2006): exposition qui traite de la notion de temps et de relation entre peinture, son et cinéma. Trois domaines confrontés dans l'idée de continuité, de changement permanent. Par exemple, pour rompre l'idée de blocs (plage temps définie par le musée pour le temps de l'expo : entre montage et démontage) Mathieu Copeland a décidé de commander une bande son de 96 jours, temps supérieur à n'importe quelle période pouvant recevoir une exposition dans ce musée. La bande son, présente dans tout l'espace du musée (même à l'extérieur) s'inscrit donc dans la durée.
- Spoken exhibition, exposition parlée, qui consiste à utiliser un espace vide, uniquement complété de cartels expliquant les œuvres. Ces œuvres sont en fait des textes, que le personnel du musée doit lire au visiteur curieux de l'entendre ! Chaque lecture étant différente, on assiste jamais à la même exposition. Si le spectateur ne demande rien, alors il assiste à une exposition d'architecture du musée ! On se rapproche de l'idée développée au Centre Pompidou l'an dernier...
- Vides ; une rétrospective au centre Pompidou (2009). J'attendais avec impatience ce moment... L'explication d'une exposition que j'ai ratée (malheureusement) mais qui a fait beaucoup de bruit. Et oui ! je suis passé à côté du vide ! Certaines connaissances l'ayant vue m'ont fait part de leur déception face à "ce foutage de gueule" ! Certes, on peut le prendre ainsi, mais si on ne voit que du vide, on voit tout. L'exposition présente autant de salle vides qu'il y a eu d'expositions vides depuis celle de Klein en 1958. Double jeu, car montrer l'espace du centre Pompidou vide est aussi la plus belle exposition d'architecture que l'on puisse faire, car on montre avant tout le musée ! Si l'on ne se plonge pas dans le vide (dans l'exposition), on tombe alors dans le vide (ouverture sur l'extérieur), et on voit Paris comme Rogers et Piano nous l'ont permis.
Mathieu Copeland dit vouloir "éviter à tout prix les expos thématiques, qui par leur thème justement, imposent une lecture aux œuvres". Pour lui, "l'œuvre doit donner une lecture à l'exposition".
J'ai donc pensé nécessaire de lui poser la question : Mais Vides, n'était-elle pas une exposition thématique ?" Ce à quoi ce commissaire répond très justement : "Le mieux est de se contredire ! Mais ce n'est pas tout à fait une expo thématique, c'est pourquoi on l'a appelée une rétrospective."
Drôle de personnage qui ne mâche pas ses mots, bien qu'il en mange une grande partie ! Mathieu Copeland est en résidence une première fois en ce moment au FRAC Lorraine pour préparer une exposition, puis une seconde fois en mai juin... J'attends avec impatience de voir ce qu'il nous prépare !
Lien :
Mathieu Copeland
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